Report to/Rapport au :

 

Corporate Services and Economic Development Committee

Comité des services organisationnels et du développement économique

 

and Council/et au Conseil

 

28 June 2005/le 28 juin 2005

 

Submitted by/Soumis par : Greg Geddes, Chief Corporate Services Officer/Chef des Services généraux

 

Contact Person/Personne-ressource : Rick O'Connor, Deputy City Clerk/Greffier adjoint

City Clerk’s Branch/Direction du greffe

(613) 580-2424 x 26971, Rick.OConnor@ottawa.ca

 

 

Ref N°/Numéro de référence : ACS2005-CRS-SEC0037

 

 

SUBJECT:

Ottawa legislative review:  new city of ottawa act

 

 

OBJET :

RÉVISION lÉgislative : nouvelle loi sur la ville d’ottawa

 

 

REPORT RECOMMENDATIONS

 

That the Corporate Services and Economic Development Committee recommend that City Council:

 

1. Endorse the proposed regulatory and statutory amendments set out in Documents 1 and 2 of this report; and

2. Direct that the Mayor and City Manager continue their efforts in attaining these reforms to the City’s legislative framework from the Provincial Government.

 

 

RECOMMANDATIONS DU RAPPORT

 

Que le Comité des services organisationnels et du développement économique recommande que le Conseil municipal :

 

1.                  Appuie les modifications réglementaires et législatives présentées dans le Document 1 et le Document 2 de ce rapport;

2.                  Donne comme directive au maire et au directeur des services municipaux de poursuivre leurs efforts auprès du gouvernement provincial quant à l’obtention des réformes du cadre législatif de la ville.


EXECUTIVE SUMMARY

 

Assumptions and Analysis:

 

On November 10, 2004, City Council directed the Mayor and staff to obtain from the Province a commitment to establish a process for drafting a new City of Ottawa Act.  This direction was made in light of the legislative reviews of both the Municipal Act, 2001 and the City of Toronto Act, 1997.  The City of Ottawa received confirmation of this request from the Minister of Municipal Affairs and Housing on December 14, 2004, who recommended that City administration consult with Ministry staff to address the details of the review.  In January 2005, the Mayor and the City Manager met with the Minister to begin implementing the City’s request.  Since that time, the City’s administration has been working with Ministry staff to address the details of this review, share information, and establish the working principles for any new legislative proposals that would result in a revised City of Ottawa Act.

 

Over the last decade, federal and provincial levels of government have continued to download responsibilities to municipalities, without providing them with the appropriate funding or the fiscal tools needed to generate revenue.  Downloading costs have added an additional $63 million to the City’s budget since 1998.  The City of Ottawa’s financial pressures are echoed in various City documents including the Long-Range Financial Plan (LRFP).  In particular, the LRFP cautions that unless stable, long-term funding is secured, and until the City is given appropriate authority and financial tools, severe limitations will exist on its ability to manage growth.  One of the objectives of a new City of Ottawa Act is to develop new or enhanced powers that will provide the City with the tools necessary to better address its operating requirements, as well as its financial needs. 

 

Presently, it is expected that a new City of Ottawa Act would include the following three components:

 

1.       The removal of various provisions in the City of Ottawa Act, 1999 which are no longer   relevant (i.e. authority of a transition board);

2.       The consolidation of private or special legislation from former municipalities that remain relevant to the present City of Ottawa; and

  1. The addition of any new powers different from those set out in the Municipal Act, 2001 that the City is seeking over and above those currently provided in the City of Ottawa Act, 1999.

 

In addition to the statutory proposals to amend the Municipal Act, 2001 that were endorsed by City Council in November 2004, senior staff from all departments have compiled a list of proposed regulatory and statutory amendments to Ottawa’s enabling legislation, which reflects both the current operational and fiscal needs of the City.  It is anticipated that the proposed amendments would be introduced in the Legislature by the end of this year and may be implemented by spring 2006.

 

However, in light of the City’s current budget pressures, staff have assembled selected proposals that could be implemented by year’s end.  Selected regulatory proposals are identified as those of an urgent nature to the City and of little or no cost to the Province that can be implemented through changes to existing Provincial Regulations.  Statutory proposals have been selected to provide Council the ability to mitigate further property tax increases in the 2006 Budget and will require formal approval by the Provincial Legislature as amendments to the City of Ottawa Act or the Municipal Act, 2001.

 

Financial Implications:

 

The approval and implementation of the selected regulatory and statutory proposals could provide additional budget relief of approximately $20 million for 2006, which equates to a 2.5% property tax increase for the City.

 

Consultation:

 

The recommendations set out in Document 1 and 2 of this report have been assembled by many members of the City’s senior management.  Upon release of the report, public input will be received through the standard methods (i.e. letters, faxes, e-mails, etc.) as well as via a special e-mail address located under the “Public Consultation” heading on the City’s website.  All feedback will be forwarded to all Members of Council prior to Council’s deliberation of this report.

 

 

RÉSUMÉ

 

Hypothèses et analyse :

 

Le 10 novembre 2004, le Conseil municipal a donné comme directive au maire et au personnel d’obtenir du gouvernement provincial l’engagement d’établir un processus en vue de l’élaboration d’une nouvelle version de la Loi sur la Ville d’Ottawa. Cette directive découlait de l’examen législatif de la Loi de 2001 sur les municipalités et de la Loi de 1997 sur la Ville de Toronto. La Ville d’Ottawa a reçu confirmation de cette demande de la part du ministre des Affaires municipales et du Logement le 14 décembre 2004. Celui-ci a alors recommandé que l’administration de la Ville consulte le personnel du Ministère au sujet des modalités de l’examen. En janvier 2005, le maire et le directeur des services municipaux ont rencontré le ministre afin de donner suite à la demande de la Ville. Depuis, l’administration municipale collabore avec le personnel du Ministère afin de déterminer les modalités de l’examen, de partager des renseignements et d’établir les principes de travail appuyant de nouvelles propositions législatives qui se traduiraient par une révision de la Loi sur la Ville d’Ottawa.

 

Au cours de la dernière décennie, les gouvernements fédéral et provincial ont continué de transférer des responsabilités aux municipalités sans leur fournir un financement approprié ou les instruments nécessaires pour engendrer des recettes. Depuis 1998, ce transfert de responsabilités a ajouté des dépenses additionnelles au budget de la Ville se chiffrant à 63 millions de dollars. Les pressions financières qui s’exercent sur la Ville d’Ottawa sont explicitées dans différents documents municipaux dont le Plan financier à long terme (PFLT). Ce dernier inclut une mise en garde à l’effet que sans un financement stable et à long terme, et tous les pouvoirs et instruments financiers appropriés, la capacité de la Ville de gérer sa croissance sera gravement limitée. L’un des objectifs de la nouvelle Loi sur la Ville d’Ottawa sera d’établir des pouvoirs nouveaux ou améliorés qui donneront à la Ville les outils dont elle a besoin pour mieux satisfaire à ses exigences opérationnelles et à ses besoins financiers. 

 

Il est attendu que la nouvelle Loi sur la Ville d’Ottawa portera, entre autres, sur les trois éléments suivants :

 

1.                  Révocation de diverses dispositions de la Loi de 1999 sur la Ville d’Ottawa qui ne sont plus pertinentes (comme celle qui porte sur les pouvoirs du conseil de transition);

2.                  Regroupement des lois spéciales et d’intérêt privé relatives aux anciennes municipalités qui demeurent pertinentes pour la nouvelle Ville d’Ottawa;

3.                  Ajout de pouvoirs différents de ceux qui sont énoncés dans la Loi de 2001 sur les municipalités que la Ville cherche à obtenir, en plus de ceux déjà prévus dans la Loi de 1999 sur la Ville d’Ottawa.

 

En plus des propositions législatives visant à modifier la Loi de 2001 sur les municipalités auxquelles le Conseil municipal a donné son aval en novembre 2004, les cadres supérieurs des différents services ont dressé une liste de modifications réglementaires et législatives à la loi habilitante régissant la Ville qui tient compte des besoins opérationnels et financiers de cette dernière. Il est prévu que les modifications proposées seront déposées à l’Assemblée législative avant la fin de l’année et qu’elles pourraient être mises en œuvre avant le printemps 2006.

 

Toutefois, compte tenu des contraintes budgétaires auxquelles la Ville est confrontée, le personnel a formulé un certain nombre de propositions qui pourraient être appliquées avant la fin de l’année. Certaines des propositions d’ordre réglementaire considérées comme urgentes par la Ville et qui ne comportent peu ou pas de coût pour le gouvernement provincial peuvent être assurées au moyen de modifications à la réglementation provinciale existante. Les propositions d’ordre législatif ont pour but de donner au Conseil la possibilité d’atténuer les augmentations des impôts fonciers figurant au budget 2006. Elles nécessiteront l’approbation formelle de l’Assemblée législative par l’entremise de modifications à la Loi sur la Ville d’Ottawa.

 

Répercussions financières :

 

L’approbation et la mise en oeuvre des propositions de nature réglementaire et législative pourraient assurer un répit budgétaire supplémentaire à la Ville en 2006. Il s’agirait en l’occurrence d’un montant approximatif de 20 millions de dollars, somme qui équivaut à une augmentation des impôts fonciers de 2,5 p. 100.

 

Consultations :

 

Les recommandations formulées dans le Document 1 et le Document 2 du présent rapport sont le fruit des efforts de nombreux cadres supérieurs de la Ville. Une fois le rapport déposé, la Ville recueillera l’opinion de la population par les méthodes habituelles (par exemple, les lettres, les télécopies, les courriels, etc.) ainsi que par l’intermédiaire d’une adresse courriel spécialement réservée à cet effet sous la rubrique «  consultation publique » au site Web de la Ville. On enverra tous les commentaires reçus à chaque membre du Conseil avant que celui‑ci n’entame ses débats sur ce rapport.

 

CONTEXTE

 

L'expression « nouveau pacte »  pour les villes et les collectivités était la dernière expression à la mode à figurer dans le lexique municipal au cours des dernières années. En effet, c'est devenu le mot d'ordre utilisé par les avocats du gouvernement local à la recherche d’un nouveau partenariat pour les municipalités avec les deux ordres de gouvernement fédéral et provincial. C'était particulièrement vrai dans le cas des plus grandes villes canadiennes. L’objet du  présent rapport est d'examiner ce qu’un « nouveau pacte »  peut finalement signifier pour la Ville d'Ottawa dans les mois et années à venir relativement à la mise en place de son propre cadre législatif et du partage des pouvoirs avec la province de l'Ontario. Cependant, avant de tenir compte de toute proposition législative au sujet du « nouveau pacte »  pour Ottawa, il est important d'apprécier à sa juste valeur ce que le prétendu « vieux pacte » avait apporté aux villes et aux collectivités, non seulement en Ontario mais également dans la plupart des autres provinces.

 

(1) Le « vieux pacte »

 

En 1849, le Haut-Canada (aujourd’hui l’Ontario)  promulguait la première législation complète qui  abrogeait des douzaines de règlements liés à diverses fonctions municipales en faveur d'une seule Loi sur les municipalités consolidée. L’adoption de la loi communément appelée la Loi Baldwin permit non seulement la constitution en personnes morales des cantons, villages et villes, mais établit également les paramètres législatifs dans lesquels ils pourraient fonctionner. Toutefois, avec l'arrivée de la confédération du Canada en 1867, les municipalités ne purent pas  obtenir la reconnaissance constitutionnelle qui aurait fait d’elles un ordre de gouvernement séparé. De fait, à la différence de leurs homologues fédéral et provinciaux, les municipalités ne furent pas même mentionnées dans la Loi constitutionnelle de 1867, excepté au paragraphe  92(8), où elles furent placées sous la compétence  « exclusive » des assemblées législatives provinciales. Légalement, les municipalités étaient des entités subalternes créées par la loi provinciale. À ce titre, les pouvoirs réels du conseil municipal découlaient non pas d’un statut qui lui était propre mais plutôt d’un régime établi par la loi provinciale.

 

Un siècle et demi après sa promulgation, la Loi sur les municipalités de l’Ontario a été modifiée  maintes fois. Les nombreuses suppressions, révisions et ajouts à la loi ont souvent été faits de façon fragmentaire afin de faire face à un enjeu local urgent. De plus, quand les municipalités ont dû répondre à des questions en ce qui concerne leurs pouvoirs d’agir dans un cas donné, les tribunaux ont fait état de toute la jurisprudence existante afin de renforcer l'image des municipalités en tant qu’ « entités relevant de la loi provinciale ». Ce principe juridique, appelé plus tard règle de Dillon, soutient que l’exercice d’un pouvoir municipal pour être valide doit tirer son fondement d’un pouvoir expressément délégué par la législation provinciale. Par conséquent, pour qu’un conseil municipal en Ontario puisse prendre un décret que les tribunaux feraient observer, il doit donner la référence précise aux textes législatifs ou réglementaires sur lesquels il s'appuie dans la Loi sur les municipalités, la Loi sur l’aménagement du territoire ou toute autre législation provinciale. En 1993, la Cour suprême du Canada, dans le cadre du procès R. c. Greenbaum, a réitéré ce principe en ce qui concerne le partage des pouvoirs entre la province et les municipalités de la façon laconique suivante :

 

Les municipalités sont des entités relevant entièrement de la loi provinciale. En conséquence, elles ne peuvent exercer que les seuls pouvoirs qui leur sont explicitement conférés par la loi provinciale.

 

Cette approche restrictive aux lois régissant les municipalités a été désignée  législation « liste de blanchisserie ». Essentiellement, la  loi habilitante définit les pouvoirs qu'une municipalité peut exercer. Une municipalité à laquelle on n’a pas donné pouvoir exprès (et par voie de conséquence nécessaire) ne peut pas agir. En outre, chaque fois qu’une municipalité doit exercer un pouvoir supplémentaire, elle doit en faire la demande à la province pour faire modifier sa loi habilitante. En Ontario, ces événements ont permis la mise en place ponctuelle d’une Loi sur les municipalités en tant que loi générale et dont l’origine remonte au 19e siècle, mais qui était trop longue, complexe, inflexible et trop normative pour aider les municipalités à fonctionner de manière efficace et efficiente au 21e siècle.

 

(2) Vers un « nouveau pacte » 

 

Lors de la dernière décennie, les gouvernements locaux à travers le Canada avaient souvent de nouvelles fonctions et responsabilités sans un ensemble de ressources et de pouvoirs  suffisants correspondants pour relever ces défis. Par exemple, les services d'ambulance en Ontario avaient été sous la  responsabilité du gouvernement provincial depuis les années 60. Cependant, en 1997, le gouvernement de l'Ontario a annoncé son intention de déléguer cette responsabilité au palier supérieur du gouvernement municipal en tant qu'élément faisant partie de ses initiatives de restructuration de ses services locaux. Par la suite, ce calendrier fut reporté au 1er janvier 2001. Pour l’exercice 2005 seulement, les répercussions financières de cette délégation représentent pour Ottawa un déficit de 6,5 millions de dollars.

 

En plus de ces activités de transfert, il est utile de rappeler que la province de l’Ontario est la seule province canadienne qui exige que les municipalités contribuent de manière significative au financement des programmes sociaux et de santé à partir des impôts fonciers. Bien que la province assure le contrôle et dirige un grand nombre de programmes sociaux et de santé, elle continue d’exiger que les coûts de ces programmes soient partagés par les municipalités et financés à partir des impôts fonciers. Ces programmes incluent la santé publique, l'emploi et l'aide financière, les soins aux enfants et le logement social. En réponse à de tels défis, les appels lancés pour la mise sur pied d’une réforme municipale proviennent de diverses sources et ont fait écho d'une extrémité du pays à l'autre. Cette section décrira brièvement l'évolution de cette tendance en commençant par plusieurs importantes décisions municipales législatives émanant de la Cour suprême du Canada. Ensuite, elle présentera un certain nombre de rapports importants des sources variées qui ont préconisé un « nouveau pacte »  pour les villes et collectivités canadiennes, en soulignant fréquemment un ordre du jour municipal. En conclusion, cette section identifiera les modifications législatives correspondantes qui ont été présentées en Ontario pour parer à ces appels exigeant une réforme municipale.

 

(a)     Décisions de la Cour suprême :

 

Comme on l’a mentionné antérieurement, la primauté de la règle de Dillon avait pour effet  que les tribunaux du Canada manifestaient peu de sympathie pour les conseils municipaux dans les cas où leur compétence concernant l’adoption de certains règlements ou résolutions était mise en doute. On trouve un exemple frappant de cette approche juridique dans l'opinion majoritaire de la Cour suprême dans le procès de 1994, opposant la Shell Canada Products Ltd à la Ville de Vancouver. La question juridique légale à déterminer dans ce procès était de savoir si le Conseil de la Ville de Vancouver avait les pouvoirs législatifs nécessaires pour adopter une loi qui lui interdirait de faire des affaires avec une compagnie internationale ayant des intérêts commerciaux avec le régime raciste d’apartheid de l’Afrique du Sud. Dans une décision serrée, cinq voix contre quatre, l'opinion majoritaire s'est fondée sur l'approche juridique traditionnelle et a constaté que la municipalité n'avait aucun pouvoir exprès ou implicite pour adopter une telle résolution. Cependant, la juge McLachlin (actuellement  juge en chef) qui exprima fortement et verbalement son opposition, préconisa une approche plus respectueuse au moment de l’examen des décisions prises par les conseils municipaux. L'opinion divergente du juge préconise qu’« une approche généreuse en ce qui a trait aux pouvoirs municipaux est de toute évidence plus conforme à la vraie nature des municipalités modernes ». En 2000, la Cour suprême du Canada a eu une autre occasion d’examiner le processus judiciaire en passant en revue les décisions des conseils municipaux dans le cadre de l’annulation, par la Cour d’appel de la Colombie-Britannique, de deux résolutions du Conseil qui déclaraient  que l’amoncellement de terre de la compagnie intimée constituait une nuisance. Dans le cadre de la décision rendue dans le procès opposant la Ville de Nanaimo à la Rascal Trucking Ltd., l’opinion minoritaire de la Cour dans le cas de Shell Canada reflète l'état actuel du droit au Canada. En confirmant les résolutions du Conseil municipal dans ce cas précis, la cour a déterminé ce qui suit :

 

Il est pertinent de tenir compte du fait que les conseils municipaux sont des représentants élus par leur communauté, et responsables envers leurs électeurs, lors de l’examen minutieux des décisions intra vires. Il est également pertinent de tenir compte du fait que les municipalités maintiennent souvent un équilibre entre des intérêts complexes et divergents lors des prises de décisions dans l'intérêt public. En bref, ces considérations justifient que les décisions intra vires des municipalités fassent l’objet d’une norme rigoureuse d’examen.

 

En 2001, la Cour suprême du Canada a réexaminé cette question dans sa décision de principe envers la Ville de Hudson, au Québec. En confirmant le règlement de la municipalité à l’égard des pesticides, la Cour suprême a cité, avec autorisation, l’opinion divergente avancée plus tôt par la juge McLachlin dans le procès de Shell Canada et a constaté que les tribunaux devraient adopter une approche globale quant à l'interprétation des pouvoirs municipaux généraux afin de s'assurer que les gouvernements locaux ont de la flexibilité, « pour traiter les circonstances imprévues ou changeantes et pour aborder les nouveaux enjeux » au sein de leurs communautés. Un an après, dans une autre décision de la Cour suprême du Canada impliquant le village de St-Hyacinthe, au Québec, le juge LeBel, au nom de la Cour suprême unanime, a répété le refrain de plus en plus familier de la Cour en ce qui concerne le respect de la reconnaissance de la compétence des conseils municipaux et de leurs décisions :

 

La Cour a souvent réitéré l'importance sociale et politique des gouvernements locaux. Elle a souligné que leurs pouvoirs doivent faire l’objet d’une interprétation généreuse parce que leur proximité aux membres du public qui demeurent et travaillent sur leur territoire les rend plus sensibles aux difficultés que rencontrent ces particuliers.

 

En conclusion, dans une décision rendue par la Cour suprême en 2004 relativement à l’examen initial d'un cadre législatif municipal renouvelé, la Cour a examiné si un règlement portant sur l'industrie locale de taxi à Calgary en Alberta, était valide. Dans une courte décision qui a confirmé les actions de la municipalité, la Cour suprême du Canada a constaté de façon unanime que « l'évolution de la municipalité moderne a produit une variation dans l'approche appropriée quant à l'interprétation des règlements donnant pouvoirs aux  municipalités ». En effet, la vieille approche étroite de la règle de Dillon a été mise de côté en faveur « d'une approche plus globale et plus objective quant à l'interprétation des pouvoirs municipaux ». De fait, la Cour a déterminé que la « variation récente dans la rédaction législative reflète la vraie nature des municipalités modernes qui exigent une plus grande flexibilité afin de s’acquitter de leurs obligations législatives ».

 

(b)   Un débat national :

 

Hormis ces associations des gouvernements  locaux (c.-à-d. la Fédération des municipalités canadiennes (FMC) au palier fédéral et l'Association des municipalités de l'Ontario (AMO) au niveau provincial) dont les mandats exigent qu’elles représentent les gouvernements locaux et qu’elles plaident en faveur de réformes municipales accrues au nom de leurs membres, il existe une recherche exhaustive sur le sujet qui a permis d’élever la discussion sur le rapport inadéquat entre les municipalités et les deux autres ordres de gouvernement au Canada d'un monologue du gouvernement local à un débat national. Cette section identifiera et fera le point sur plusieurs rapports influents (un du secteur privé et des deux autres niveaux de gouvernement) qui se concentrent sur ce qu’on désigne parfois sous le nom de « ordre du jour des municipalités », ainsi que d’autres rapports qui mettent en lumière la perspective des petites entreprises au cours de cette discussion. Des copies de tous les documents cités ci-dessous peuvent être consultées au bureau du greffier municipal.

 

En avril 2002, TD Economics a produit un rapport spécial intitulé, « Choisir d’investir dans les villes du Canada ou de ne pas investir dans l’avenir du Canada » qui représente un point culminant de l'étude des villes canadiennes réalisée par le groupe. Dans une partie du rapport appelée « Vision à long terme pour les défis urbains, financement insuffisant » l'accent est mis sur la nécessité « d'une nouvelle manière de penser...  qui mette en avant les préoccupations des villes pour attirer l’attention du Canada en matière de planification économique et de politiques». Le rapport décrit la situation des communautés urbaines de manière peu élogieuse :

 

Dans de nombreuses villes, les infrastructures se détériorent. Les logements sociaux, les systèmes d’approvisionnement d’eau, les égouts, les routes et le transport en commun exigent tous un réinvestissement, mais les municipalités qui sont à court d’argent  ne sont pas en mesure d’y faire face. Entre 1995 et 2001, les revenus des gouvernements locaux n’ont augmenté que de 14 % - ce qui représente une fraction des gains de 38 % et de 30 % récoltés aux niveaux fédéral et provinciaux. Ceci n’a pas permis aux municipalités d’avoir les moyens de faire face aux nouvelles responsabilités qui leur sont confiées.

 

En somme, le rapport indique que les municipalités à travers le Canada doivent prendre certaines mesures dans le cadre de leur mandat actuel. Le rapport souligne également que « dans certains cas, les villes n’ont pas les pouvoirs qui leur permettraient de revoir leurs lois sur l'impôt foncier ou d’imposer des frais d'utilisation et des droits d’aménagement de la manière qu'elles jugent appropriée ». Tout en soulignant que de telles « réformes municipales ne diminuent en rien le besoin des villes canadiennes d'accéder à de nouvelles sources de financement », le rapport soutient également que les risques d'une charge fiscale plus élevée doivent être atténués d’une manière qui engage « les gouvernements fédéral et provinciaux à réduire des impôts pour créer de l’espace pour des municipalités – ce qui revient en fait à un transfert». En conclusion, le rapport a déclaré que les gouvernements peuvent encourager la participation accrue du secteur privé dans des initiatives municipales en créant des occasions pour que les entreprises gagnent un rendement commercial normal pour les projets publics ou privés.

 

En novembre 2002, le Groupe de travail sur les enjeux municipaux du Comité du premier ministre a publié son rapport final intitulé « Une stratégie urbaine pour le Canada - Un cadre d'action ». Brièvement, le rapport  réitère la reconnaissance dans le discours du Trône 2002 que « les collectivités sont essentielles à la concrétisation de nos objectifs sociaux et à notre compétitivité économique. Elles sont au cœur même d’une meilleure qualité de vie ». En outre, le rapport indique que ces entités « exigent de nouveaux partenariats, une nouvelle stratégie urbaine, une nouvelle approche pour des communautés en bonne santé pour le 21e siècle » et  cherche à montrer comment favoriser « des relations plus étroites » entre le gouvernement fédéral et les divers partenaires urbains, y compris les gouvernements provinciaux et municipaux. Après avoir reconnu que « les problèmes et les défis urbains exigent des solutions locales », le document  souligne les principaux éléments de réussite suivants : la coordination et l’intégration, la collaboration et la consultation, et le fait que les divers programmes et projets devraient adhérer aux objectifs fédéraux établis, lesquels feraient avancer la revitalisation urbaine.

 

Suite à la publication de ce rapport, les discours du Trône de février et d'octobre 2004 ont mis en évidence l'engagement du gouvernement du Canada à signer « un nouveau pacte pour les municipalités du Canada ». En 2005, le Premier ministre a annoncé qu’un nouveau financement de 5 milliards de dollars des revenus provenant de la taxe sur l’essence irait aux villes et collectivités au cours des cinq prochaines années. Ces fonds s’ajoutent au remboursement de la taxe sur les produits et services (TPS) et de la part fédérale de la taxe de vente harmonisée tel qu’annoncé dans le discours du trône, qui leur procurera une somme de 7 milliards de dollars sur 10 ans.

 

Enfin, on peut citer un rapport moins connu publié par le gouvernement de l’Ontario en avril 2003. Ce rapport, intitulé « 2003 et au-delà : Une approche intelligente pour les centres urbains de l’Ontario » et préparé par la ministre associée du ministère des Affaires municipales et du Logement de l'Ontario, est l’aboutissement des forums urbains tenus dans sept villes (y compris Ottawa) afin de mieux comprendre les besoins des centres urbains de l’Ontario. Au départ, la ministre associée a fait clairement savoir que, en satisfaisant les besoins de ses municipalités respectives, la province d'Ontario devrait être consciente du caractère distinct de chacune des communautés :

 

D’après les commentaires recueillis à travers la province, aucune ville ne ressemble à une autre - elles sont toutes uniques. Par conséquent, tout comme les cinq forums organisés sur la croissance intelligente, nous devons donc rester conscients que les solutions devront être suffisamment adaptées pour répondre aux besoins des différents secteurs et que la formule d’une approche commune ne fonctionnera pas.

 

Après avoir reconnu qu’« un certain nombre d'intervenants et de spécialistes municipaux commençaient à faire connaître leurs préoccupations au moyen de rapports, d’études et de conférences importantes », y compris le rapport de TD Economics et les résultats du Groupe de travail sur les questions urbaines du premier ministre, le rapport de la ministre associée  identifie un certain nombre « de thèmes communs que le gouvernement provincial devrait examiner afin d'assurer le succès à long terme des centres urbains en Ontario » :

 

·        Les centres urbains de l'Ontario veulent avoir l'assurance d’un financement à long terme pour les travaux d’infrastructure;

·        Les centres urbains de l'Ontario ont besoin de sources durables de  revenus;

·        Une coordination efficace est nécessaire afin de fournir des services essentiels d'une façon efficace.

 

En reconnaissant le fait que plusieurs des intervenants ont accepté que « beaucoup de temps et d'effort ont été consacrés aux discussions  des questions urbaines sans pour autant aboutir à des changements véritables » le rapport de la ministre associée a souligné que « les gens ont exprimé leur point de vue sans réserve en disant que c’était un enjeu prioritaire qui justifiait une action immédiate ».

 

Bien que l’automne 2003 ait apporté un changement de gouvernement, le discours du Trône du 20 novembre comportait une section intitulée « Des communautés en forte croissance ». Dans cette partie du document, le nouveau gouvernement provincial s’engageait à « renforcer nos communautés et à travailler avec d'autres gouvernements pour créer un nouveau pacte pour les villes ». À cet effet, le gouvernement provincial a entrepris un certain nombre d'initiatives, notamment : consacrer un centime par litre au titre des revenus de la taxe sur l’essence dans le budget 2004; signer avec l’AMO une prolongation du protocole d'entente 2001 (PE); et adopter le projet de loi 92, loi modifiant la Loi de 2001 sur les municipalités, qui exige « que la province mène des consultations auprès des municipalités » conformément au PE.

 

Quoique les rapports ci-dessus mentionnés fournissent un sommaire des différentes opinions en ce qui concerne un « nouveau pacte » pour les municipalités, il est important de noter qu’il s’agit simplement d’un sommaire et qu’il ne constitue en aucune manière un examen exhaustif de la littérature croissante et disponible en la matière. En outre, il est important de se rendre compte que, alors que cette discussion nationale continue, certains points de vue sont en opposition à ceux exprimés dans lesdits rapports. Par exemple, dans un communiqué de presse publié le 25 février 2004, la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI) a présenté, avec John Godfrey, Secrétaire parlementaire du Premier ministre, la perspective des petites entreprises relativement au « nouveau pacte » en insistant plus particulièrement sur les villes. Le communiqué de la FCEI  souligne que « du point de vue des petites entreprises, quelques principes de base doivent être respectés dans le cadre du nouveau pacte pour toutes les municipalités, qu’elles soient grandes ou petites ». Ces  principes comprennent, entre autres, ce qui suit :

 

  1. La charge fiscale globale des Canadiens est déjà élevée, et un nouveau pacte ne doit pas l’alourdir davantage.

2. Aucun nouveau pouvoir d'imposition ne sera accordé aux gouvernements locaux.

3. La transparence et l'imputabilité doivent être d’une importance capitale dans le « nouveau pacte ».

4. Un nouveau pacte doit contenir une réforme du système d'impôt foncier.

5. La pleine collaboration et la participation des provinces (avec le gouvernement fédéral et les gouvernements municipaux) sont essentielles à un « nouveau pacte ».

 

Le 27 mai 2004, la FCEI a publié un autre rapport qui  décrivait « ce que le Canada et les petites entreprises recherchent dans n'importe quel "nouveau pacte" pour les municipalités ». Le rapport, intitulé « le véritable pacte pour les municipalités » est basé sur un sondage de la FCEI auquel ont participé 7 649 membres. Le communiqué qui accompagnait la publication du rapport mentionnait que les « résultats indiquent des caractéristiques claires et uniformes parce que la majorité des propriétaires de petites entreprises croient que les gouvernements fédéral et provinciaux devraient transférer des ressources supplémentaires aux gouvernements locaux, mais que tout nouveau pacte doit inclure des conditions rigoureuses et que les gouvernements provinciaux seraient principalement responsables des gouvernements locaux ».

 

(c) Nouvelle législation municipale :

 

Tout au long des années 90, différentes mesures législatives municipales ont été présentées pour la première fois à un certain nombre de provinces de l’ouest, notamment l’Alberta, le Manitoba et la Colombie-Britannique. Un des thèmes principaux de la réforme était un mouvement concerté pour s’éloigner de l’approche normative, « liste de blanchisserie » du « vieux pacte » qui définissait spécifiquement tous les pouvoirs en faveur d’une méthode plus globale qui fournirait aux municipalités une plus grande flexibilité et autonomie en leur permettant d’adopter des règlements de nature municipale ou locale s'appliquant sur leur territoire. En optant pour des réformes législatives, la province de l'Ontario a promulgué une Loi de 2001 sur les municipalités modifiée, qui est entrée en vigueur le 1er janvier 2003. En cherchant à accorder aux municipalités ontariennes une plus grande flexibilité et une autonomie accrue sur les affaires  locales, la Loi de 2001 sur les municipalités donne aux municipalités « les pouvoirs de personne physique », ainsi que dix « sphères de compétence » qui comprennent : le transport en commun, la gestion des déchets et les services publics.

 

Depuis son entrée en vigueur, certaines associations du gouvernement local, aussi bien que les experts et les observateurs municipaux ont commencé à se demander si la nouvelle législation serait l’antidote qui permettrait aux municipalités de relever les défis du nouveau millénaire. Si l’on considère que plusieurs des dispositions de la Loi de 2001 sur les municipalités étaient remarquablement similaires aux restrictions contenues dans l’ancienne législation, on comprend bien que des inquiétudes aient été exprimées concernant l'efficacité des nouveaux pouvoirs. Par exemple, en dépit du bruit fait dans le secteur municipal et des communiqués de presse du Ministère qui ont annoncé le « pouvoir de personne physique » accordé aux municipalités, au moins un avocat-conseil du ministère des Affaires municipales et du Logement de l'Ontario a plus tard concédé que « le pouvoir de personne physique a été trop vendu dans les ébauches antérieures ». Il a poursuivi en affirmant que « bon nombre de gens s’attendaient à ce que ces pouvoirs permettent aux municipalités d’agir à leur guise, ce n'est simplement pas le cas ». En ce qui concerne les dix sphères de compétence, un autre avocat-conseil municipal a également observé que même si « la municipalité a l’autorité que lui confèrent des sphères de compétence étendues et constitue une tendance vers un modèle de gouvernement local ayant une plus grande autonomie, plus de latitude et de flexibilité » la multitude de restrictions, de limitations et de contrôles qui sont placés sur l'utilisation des pouvoirs permissifs diminue la flexibilité inhérente aux sphères de compétence. En somme, il a conclu que « l'élasticité théorique des pouvoirs accordés par les sphères de compétence peut être encore resserrée par les règlements qui doivent en découler ».

 

DISCUSSION

 

(1) Examens législatifs en cours :

 

Afin de mieux comprendre le contexte plus large dans lequel la Loi sur la Ville d’Ottawa doit être examinée, il est important de reconnaître les divers autres examens législatifs que le ministère des Affaires municipales et du Logement effectue actuellement et d'apprécier les liens possibles qui existent entre eux.

 

En juin 2004, l’honorable John Gerretsen, ministre des Affaires municipales et du Logement, a annoncé que la province lancerait son premier examen de la Loi de 2001 sur les municipalités pendant l'été et à l’automne 2004, avec l'intention de présenter une ébauche de la loi au printemps 2005. Le ministre a déclaré que « l’examen vise à identifier les modifications législatives qui peuvent garantir aux  gouvernements locaux plus de moyens et une plus grande flexibilité leur permettant de servir leurs résidants de manière efficace ». L’examen comprendra les commentaires des intervenants du milieu des affaires et du secteur municipal et se fera en trois étapes :

 

Étape I – Recueillir et classer les demandes concernant les modifications à apporter à la Loi.

 

Étape II – Tenir des réunions et des séances avec les groupes de travail formés d’intervenants du milieu des affaires et du secteur municipal; analyser les demandes concernant les modifications; élaborer des recommandations aux fins d’examen par le ministre.

 

Étape III – Étape législative dans le but de présenter la législation.

 

Le 17 septembre 2004, le Premier ministre Dalton McGuinty et le maire de Toronto, David Miller ont officiellement lancé un examen conjoint provincial-municipal de la Loi de 1997 sur la Ville de Toronto. Peu de temps après, le ministère des Affaires municipales et du Logement publiait le mandat final du Groupe de travail mixte Ontario-Toronto (Groupe de travail mixte ou GTM). La mission du GTM est d’examiner et de recommander des modifications à apporter à la Loi de 1997 sur la Ville de Toronto ou à toute autre législation privée visant à « donner à Toronto un cadre législatif habilitant correspondant aux responsabilités, à la taille, et à l’importance de Toronto en Ontario ». L'objectif connexe est de faire de Toronto un gouvernement plus autonome et plus responsable sur le plan financier. Le 18 mai 2005, la province et la Ville ont publié le rapport provisoire du personnel sur les travaux du Groupe de travail conjoint Ontario - Ville de Toronto décrivant les efforts réalisés jusqu'ici par les fonctionnaires de la province et de la Ville de Toronto pour élaborer des recommandations relatives au nouveau cadre législatif pour la Ville. Le ministre John Gerretsen a affirmé que la province « s’est engagée à donner au conducteur économique de la province les moyens de déterminer et de contrôler son futur et sa propre prospérité ». Selon le rapport provisoire du personnel sur les travaux du Groupe de travail, une Loi sur la Ville de Toronto attribuerait à Toronto :

 

 

Le rapport décrit également les possibilités spécifiques de politique qui peuvent être pertinentes à un certain nombre de questions soulevées dans le cadre de l’examen de la Loi de 2001 sur les municipalités en cours, notamment :

 

 

En réponse au rapport provisoire du personnel sur le Groupe de travail, le FCEI a envoyé une lettre au ministre des Affaires municipales et du Logement le 1er juin 2005. Cette lettre contenait sept objections spécifiques au rapport du GTC, y compris le fait que « le rapport n’essaie pas de justifier le besoin pour la Ville d’avoir des pouvoirs réglementaires permissifs étendus ». En outre, le FCEI a conclu que « n'importe quelle réforme réglementaire doit être fondée sur un ensemble de principes », notamment : « (a) il doit diminuer - et non augmenter - le chevauchement et le dédoublement entre les niveaux du gouvernement; et (b) il doit prévoir des lignes de délimitation très claires lorsque plus d’un niveau de gouvernement réglemente un secteur ou une activité donnée ». En conclusion, la lettre déclare que « nous croyons fermement que les recommandations constituent une menace sérieuse à la santé économique de la Ville » et qu'elles « garantissent pratiquement que le secteur des affaires sera sujet aux attaques financières et réglementaires.

 

En conclusion, comme l’indique le rapport provisoire du personnel sur le GTM, il est prévu que les modifications législatives proposées pour la Loi sur la Ville de Toronto seront présentées à l’automne 2005.

 

Le 10 novembre 2004, le Conseil municipal a approuvé, tel que modifié, un rapport provisoire du personnel visant à présenter à la Ville d'Ottawa des recommandations sur les modifications majeures à apporter à la Loi de 2001 sur les municipalités telles que présentées par l'Association des municipalités de l’Ontario (AMO) et par l'Association des directeurs, des secrétaires et des trésoriers municipaux de l'Ontario (ADSTMO). En réponse à l'examen du ministre de la Loi de 2001 sur les municipalités, le Conseil d'administration de l'AMO a publié un document intitulé « Établir une relation plus étroite et plus mûre : Examen de la Loi municipale 2001 », qui a mis l’accent sur la nécessité « d’une vision audacieuse du gouvernement municipal pour l’Ontario - une vision de renforcement des pouvoirs et de responsabilité ». Le rapport a décrit neuf principes permettant d’établir une relation plus mûre axée sur la reconnaissance provinciale que les municipalités sont des gouvernements responsables et que la province doit mettre un terme à la micro gestion des municipalités. En partant de ces principes généraux, le rapport a recommandé dix-huit modifications à apporter à la Loi de 2001 sur les municipalités. En réponse à ce rapport, les membres de l'ADSTMO ont présenté la justification et le contexte des recommandations aussi bien que d'autres modifications de forme. Les modifications proposées incluent : pouvoirs de personne physique accrus, sphères de compétence étendues et attribution de pouvoirs plus large pour la constitution de sociétés, entre autres.

 

Tout comme lors du débat national sur le « nouveau pacte », il n'y a aucun consensus clair des intervenants en ce qui concerne les modifications proposées à la Loi de 2001 sur les municipalités. Dans la publication de juin 2005 de Business Matters, l'article de la Chambre de commerce d'Ottawa intitulé « More tax & spend powers for cities = more costs for business » (Plus d'impôt et plus de pouvoirs de dépenser pour les villes = des coûts plus élevés pour les entreprises) donne une fois de plus la perspective du secteur des affaires sur la réforme municipale. Après avoir présenté un résumé des révisions de la  législation de la Ville de Toronto et de la Loi de 2001 sur les municipalités, l'article souligne que « attribuer des pouvoirs supplémentaires aux municipalités de l'Ontario leur permettra de majorer les coûts et les frais, auxquels s’ajoutent d’autres règlements, contribuera à augmenter les coûts pour les entreprises ». En outre, l'article conclut que « toute réforme des pouvoirs municipaux » devrait adhérer à un certain nombre de principes, notamment  « pas de nouvelles impositions fiscales, pas de nouvelles redevances, de frais ou de règlements ». Cette conclusion repose sur l’opinion déclarée de la Chambre de commerce d'Ottawa « qu’il y a actuellement assez de recettes dans le système entre les trois niveaux de gouvernement ».

 

En conclusion, le 21 juin 2005, le FCEI a publié un communiqué qui indiquait qu’une nouvelle coalition des associations des gens d'affaires s’opposant à la réforme municipale avait été formée. Cette coalition appelée JOBS (Joint Ontario Business Sector - Secteur privé conjoint en Ontario), a été formée dans le but de persuader le gouvernement provincial « d’aller plus lentement dans la mise en œuvre de son programme municipal de réforme qui accorderait à la Ville de Toronto et à d'autres municipalités des pouvoirs étendus de lever des impôts et de réglementer, sans aucune contrainte de la province ». En résumé, la coalition est préoccupée par les quatre aspects suivants des discussions portant sur la réforme municipale :

 

1. N’accorder aucun nouveau pouvoir de réglementer à la ville;

2. N’accorder aucun nouveau pouvoir à la ville de lever des impôts et de percevoir des recettes;

3. N’accorder aucun nouveau pouvoir à la ville de délivrer des permis; 

4. Il importe de se concentrer sur les problèmes réels (c.-à-d. le fardeau injuste des impôts fonciers sur les entreprises en Ontario).

 

Le ministère des Affaires municipales et du Logement mène actuellement des consultations auprès de différents intervenants sur ces questions et s’attend à ce qu’un certain nombre de modifications à la Loi de 2001 sur les municipalités soient présentées à l’automne 2005.

 

En plus de présenter leurs observations sur les soumissions de l'AMO et de l'ADSTMO relativement à l’examen de la Loi de 2001 sur les municipalités, le Conseil municipal d'Ottawa a également tenu compte d’une proposition visant à renforcer le cadre législatif existant de la Loi de 1999 sur la Ville d'Ottawa. En bref, le Conseil a non seulement approuvé les principes et les recommandations proposés par l’AMO et l'ADSTMO ainsi que les modifications de forme à la Loi de 2001 sur les municipalités, mais il a également demandé au maire et à ses cadres d’obtenir un engagement de la province visant à établir un processus de rédaction de la nouvelle Loi sur la Ville d’Ottawa semblable à l'examen du cadre législatif de Toronto. En réponse à la demande du Conseil pour que la Loi de 1999 sur la Ville d'Ottawa soit révisée, le ministre des Affaires municipales et du Logement, dans une lettre datée du 14 décembre 2004, a accepté la proposition d’Ottawa de réviser la législation habilitante de la ville. En janvier 2005, le maire et le directeur des services municipaux ont tenu une réunion avec le ministre pour commencer à mettre en oeuvre la demande de la Ville. Depuis lors, l'administration municipale travaille avec les cadres du ministère pour aborder les détails relatifs à la révision législative, pour partager l'information, et pour établir les lignes directrices pour toute nouvelle proposition qui entraînerait une révision de la Loi sur la Ville d’Ottawa.

 

En conclusion, le ministère des Affaires municipales et du Logement examine et analyse actuellement les modifications proposées à la Loi de 1996 sur les élections municipales. Ces modifications peuvent aller de la prolongation du mandat des conseillers municipaux en Ontario de trois à quatre ans jusqu’à abaisser l'âge du droit de vote de 18 à 16 ans. En février 2005, l'AMO a distribué à ses membres un « Document d’information et enquête sur le mandat des conseillers municipaux et questions connexes ». Le document contenait cinq questions à localisations multiples en ce qui concerne la modification du mandat des conseillers municipaux de trois ans à quatre ans, et une sixième question concernant la possibilité d'abaisser l'âge du droit de vote de 18 à 16 ans. Le 5 avril 2005, un rapport sur l'enquête de l'AMO a été présenté aux Services organisationnels et au Comité du développement économique et a été, par la suite, acheminé au Conseil aux fins d’examen, le 25 mai 2005. Bien que le Conseil n’ait pas pu établir une position quant à la durée du mandat en ce qui a trait aux administrations municipales, il a appuyé la position stipulant que l’âge électoral en vue des élections municipales demeure à 18 ans.  Lors de la réunion suivante, le Conseil a voté contre une proposition visant à interdire toute contribution à une campagne électorale par des syndicats et des sociétés. On prévoit que le Ministère répondra à ces questions liées aux élections en apportant des modifications à la loi à l’automne 2005.

 

À la lumière des commentaires ci-dessus, il est important de rappeler que le calendrier pour présenter la législation provinciale visant à  modifier en temps opportun tous ces règlements pour le mandat du Conseil municipal 2006-2009 demeure l’automne 2005.

 

(2) la Loi de 1999 sur la Ville d'Ottawa

 

En décembre 1999, le gouvernement provincial a adopté le projet de loi 25, connu sous le nom de Loi de 1999 réduisant le nombre de conseillers municipaux. À la suite de quatre études provinciales préparées par des conseillers spéciaux qui ont examiné quatre systèmes de gouvernement régionaux, le projet de loi 25 a adopté cinq nouveaux règlements qui ont établi les villes de Haldimand et de Norfolk, ainsi que les villes du Grand Sudbury, de Hamilton et d'Ottawa, en vigueur à partir du 1er janvier 2001. Par conséquent, la Loi de 1999 sur la Ville d'Ottawa visait à constituer la Ville d'Ottawa nouvellement fusionnée en une seule personne juridique. Cependant, après avoir examiné cette loi qui est la loi habilitante de la municipalité, on constate qu’elle contient  relativement peu de dispositions substantives. En fait, presque la moitié des 38 dispositions de la Loi de 1999 sur la Ville d'Ottawa sont liées à divers sujets transitoires qui ne sont plus pertinents suite à la fusion municipale. Par exemple, les articles 19 à 26 définissent les pouvoirs et attributions d'un conseil provisoire  qui a été légalement dissous le 31 janvier 2001, alors que les articles 29 à 33 décrivent les règles concernant la convention collective avant le 1er janvier 2001. En conséquence, une grande partie du pouvoir législatif de la Ville est encore définie dans deux sources distinctes : plus de 120 règlements privés provenant des gouvernements antérieurs locaux à Ottawa-Carleton et la Loi de 2001 sur les municipalités.

 

En ce qui concerne cette dernière, mesure législative omnibus, il est important de noter qu’en général, une nouvelle Loi sur la Ville d'Ottawa continuerait à fonctionner en même temps qu'une Loi sur les municipalités révisée. Pour beaucoup de questions d’ordre opérationnel, la loi habilitante principale de la ville demeure la Loi de 2001 sur les municipalités. Par exemple, dans le cas où le Conseil municipal décide d’agir en ce qui concerne les questions de parcs et loisirs, le pouvoir législatif serait encore défini au paragraphe 11(1) de la Loi de 2001 sur les municipalités, paragraphe 5, qui établit la sphère de compétence pour toute question de culture, de parcs, de loisirs et de patrimoine.

 

Toutefois, une Loi sur la Ville d'Ottawa révisée vise à donner à la municipalité les moyens nécessaires afin de mettre en place un gouvernement mature et responsable. À cet effet, une Loi sur la Ville d'Ottawa améliorée devrait contenir les trois éléments suivants :

 

1. La suppression des diverses dispositions de la Loi de 1999 sur la Ville d'Ottawa qui ne sont plus pertinentes;

 

2.                  L'insertion d’une législation privée ou spéciale tirée des anciennes municipalités et qui demeurent pertinentes serait alors ajoutée à la Loi sur la Ville d'Ottawa, tandis que les lois privées ou spéciales désuètes seraient abrogées;

 

3.            L'ajout de tout nouveau pouvoir différent de ceux qui sont définis dans la Loi de 2001 sur les municipalités que la Ville cherche à obtenir indépendamment de ceux qui sont prescrits actuellement dans la Loi de 1999 sur la Ville d'Ottawa.

 

(3)   Révision de la législation de la Ville d’Ottawa :

 

(i)  Pourquoi Ottawa et pourquoi maintenant?

 

Tout comme la Ville de Toronto, Ottawa a eu l’occasion unique de participer à la préparation et la rédaction de son propre cadre législatif. Cependant, tout en profitant de cette occasion, on doit se poser également les questions suivantes : Pourquoi Ottawa et pourquoi maintenant? Dans son discours lors du sommet des maires des grandes villes tenu le 17 septembre 2004, le Premier ministre de l'Ontario a présenté brièvement la justification sous-jacente pour un examen conjoint provincial/municipal de la législation habilitante de Toronto. Brièvement, le Premier ministre a souligné deux facteurs décisifs en faveur d’une telle initiative. Le premier était le fait qu’avec presque 2,5 millions de résidants, la Ville de Toronto est la municipalité la plus dense au Canada. Le second est que le Premier ministre a décrit la capitale provinciale comme étant « le moteur de la croissance économique de l'Ontario et d’une grande partie du Canada ». Bien qu'Ottawa ait eu l’occasion de participer à un examen de sa propre législation habilitante, il n’en demeure pas moins vrai qu’il est important que la Ville puisse démontrer Les caractéristiques uniques et locales qui forment la constitution génétique de la Ville d’Ottawa.

 

À première vue, il est peu probable qu'Ottawa en se classant comme deuxième municipalité la plus dense en Ontario et quatrième au Canada, auquel s’ajoute son statut économique respectif dans l’est de l’Ontario et dans le nord-ouest du Québec, soient des facteurs suffisamment uniques pouvant contribuer à établir le bien-fondé d’une amélioration des pouvoirs prévus dans la loi. En cherchant à établir le bien-fondé d’une modification législative pour Ottawa axée sur son unicité, on doit se référer à deux documents fondamentaux adoptés par le Conseil municipal : Ottawa 20/20 - Plan de gestion de la croissance d'Ottawa et le Plan financier à long terme. Ce plan approuvé par le Conseil en avril 2003 démontre clairement qu'Ottawa 20/20 est un cadre de gestion de la croissance pour les 20 années à venir par la protection et la construction d’une  qualité de vie très valorisée à Ottawa. Les sept principes énoncés dans Ottawa 20/20 étaient d'une telle importance à la Ville que les cadres les ont intégrés aux éléments de ce projet. En outre, ces principes ont été documentés dans chacun des projets de loi ou de règlement soumis aux fins d’examen et d’analyse à la province (voir Document 3).

 

Par rapport au Plan financier à long terme (PFLT), il est important de noter que ce document a été à l'origine élaboré pour répondre au déficit financier imminent dans le cadre du processus budgétaire de 2002. À ce moment-là, le Conseil a demandé aux cadres de préparer un plan financier à long terme afin de décrire les besoins opérationnels et en capital de la Ville et pour recommander des stratégies permettant de faire face au déficit financier. Le PFLT a non seulement examiné les besoins opérationnels et en capital de la Ville sur une période de dix ans (2002-2011), mais il a également identifié les sources de financement existantes et décrit de nouvelles sources potentielles, celles qui sont à la fois sous le contrôle du Conseil et celles qui peuvent être sujettes aux décisions d'autres parties. Le premier PFLT de la Ville a été approuvé par le Conseil en octobre 2002 et comprenait les recommandations financières suivantes :

 

·        Mettre à contribution les intérêts et les dividendes gagnés par Hydro Ottawa par l'application de barèmes tarifaires stables;

·        La croissance paye la croissance - réduire l'impact sur les fonds de réserve en s'assurant que des frais d’aménagement sont augmentés pour récupérer autant que possible les coûts d’aménagement;

·        Étant donné que la base d'impôt foncier de la ville doit partager des coûts que d'autres provinces n'imposent pas aux municipalités (tels que les coûts liés à l’aide  sociale et à la santé), d’autres sources de revenus fiscaux doivent  être rendues disponibles ou être partagées avec les gouvernements provinciaux et fédéral (par exemple, une partie des fonds provenant de l'immatriculation des véhicules, une partie de la taxe sur l'essence, et un financement provincial et fédéral supplémentaire à l’appui de l'infrastructure municipale).

 

Il est important de mentionner, avec les éléments d’Ottawa 20/20 et son PFLT, quelques caractéristiques clés qui font d’Ottawa une ville très particulière.

 

1.                  Capitale du pays

 

Cette année, en 2005, la municipalité d’Ottawa célèbre ses 150 ans. Mais en 1857, soit deux ans après la constitution de la ville en personne morale, la reine Victoria a choisi Ottawa comme capitale du Canada-Uni. En 1860, afin d’établir une forte présence gouvernementale dans cette nouvelle capitale, on a entrepris la construction des édifices du Parlement. Terminés en 1866 à un coût approximatif de 4,5 millions de dollars, ces édifices d’architecture gothique constituent un lieu historique très célèbre. En 1867, le Canada-Uni s’est joint au Nouveau-Brunswick et à la Nouvelle-Écosse pour former une nouvelle confédération, et Ottawa est devenue la capitale confirmée de la nouvelle nation.

 

À titre de capitale nationale, la Ville d’Ottawa est l’hôte d’événements organisés dans le cadre de programmes du gouvernement fédéral, comme des visites de dignitaires étrangers et des congrès internationaux. Il est donc nécessaire d’entretenir continuellement son allure cordiale, puisque l’Hôtel de ville est considéré par tous les pays étrangers comme le « portail d’entrée » de notre pays. Il est donc important que la Ville soit en mesure d’organiser ces événements de manière adéquate afin de maintenir sa stature et d’assumer ses responsabilités de capitale du pays. Ottawa est aussi la ville de résidence et la base de près de 120 missions étrangères, qui demandent régulièrement au maire, au Conseil municipal et aux dirigeants de la Ville de leur fournir des services, de recevoir des ambassadeurs et des délégations étrangères, d’établir des liens avec d’autres municipalités, de participer à des réceptions visant à faire connaître des collectivités locales et étrangères ainsi que de diriger des cérémonies de commémoration et de « présentation des clés de la Ville ».

 

2.                  La CCN et la Ceinture de verdure

 

Plus d’un demi-siècle avant l’adoption De la Loi sur la Ceinture de verdure de 2005, l’architecte français Jacques Gréber a présenté une première proposition de modernisation globale de la région de la capitale nationale. Bien que visant principalement la construction de nouvelles infrastructures pour les transports et pour les bureaux gouvernementaux, le Projet d’aménagement de la capitale nationale (le « Plan Gréber ») est aujourd’hui plutôt connu pour sa proposition d’aménagement de la fameuse Ceinture de verdure qui entoure la ville d’Ottawa. Cette ceinture visait non seulement à embellir la région de la capitale nationale, mais à protéger les terres rurales du mitage. En 1956, le gouvernement fédéral s’est mis à acheter des terres dans ce but précis. La Ceinture de verdure entoure la ville d’Ottawa depuis Shirley’s Bay à l’ouest jusqu’au ruisseau Green à l’est. Elle se compose d’environ 14 950 hectares de paysage libre et de forêts. En 1958, le gouvernement fédéral a adopté la Loi sur la capitale nationale, qui définit officiellement la région de la capitale nationale comme une aire de 4 600 kilomètres s’étendant en Ontario et au Québec et qui crée une nouvelle société d’État du nom de Commission de la capitale nationale (CCN), responsable de la régie des terres et des édifices de cette région, y compris la Ceinture de verdure. La Ville d’Ottawa participe donc à la planification de divers projets de la CCN.

 

3.                  Bilinguisme

 

À titre de capitale du pays, la ville d’Ottawa est reliée géographiquement à la province du Québec par la rivière des Outaouais. Elle présente ainsi le deuxième taux de bilinguisme (français et anglais) de tout le Canada. Pour reconnaître officiellement cette caractéristique particulière, on a adopté, en mars 2005, le projet de loi 163, qui soumet l’administration de la Ville et la prestation de ses services au public à une politique de bilinguisme approuvée par le Conseil. En présentant ce projet de loi 163, le ministre des Affaires municipales et du Logement a souligné que la modification ainsi apportée à la Loi sur la Ville d’Ottawa ferait « reconnaître l'égalité de statut du français et de l'anglais dans la capitale ».

 

4.                  Ville rurale

 

D’une étendue d’environ 4 662 kilomètres carrés, ou 1 800 miles carrés, la région rurale d’Ottawa compose près de 99 p. 100 de la masse continentale de la ville. Ottawa est donc non seulement la plus grande « ville rurale » du Canada, mais elle présente la plus vaste économie agricole des grandes villes canadiennes. De plus, 90 p. 100 des résidants d’Ottawa vivent en milieu urbain ou en banlieue, alors que 10 p. 100 seulement peuple les 51 villages et hameaux de sa région rurale. Ottawa est aussi l’une des dernières grandes municipalités qui maintienne un comité permanent chargé des questions rurales, le Comité de l’agriculture et des questions rurales. Enfin, en janvier 2005, le maire a annoncé la tenue d’un Sommet rural en octobre-novembre 2005 afin de faciliter la compréhension entre les citoyens urbains et ruraux de la municipalité d’Ottawa et de déterminer diverses façons, pour la Ville, d’améliorer sa prestation des services municipaux dans les régions rurales.

 

5. La Colline du Parlement et la Silicon Valley du Nord

 

Base de 90 p. 100 des installations canadiennes de recherche et développement en télécommunications industrielles, la Ville d’Ottawa se classe parmi les cinq plus grands centres de R et D au monde. Surnommée parfois la « Silicon Valley du Nord », la région d’Ottawa abrite plus de 1 000 entreprises de technologie de pointe, et donc plus de 70 000 professionnels de la haute technologie. Malgré cela, le gouvernement fédéral demeure l’un des plus grands employeurs de la Ville d’Ottawa.

 

 


(ii) Terms of ReferenceLignes directrices

 

Conformément au consensus qu’ont atteint les cadres sur les lignes directrices à y appliquer, le présent examen législatif vise à présenter un projet de loi qui accroisse les pouvoirs de la Ville en fonction de ses besoins qui comprennent, sans toutefois s’y limiter, les éléments présentés dans le Plan de gestion de la croissance de la Ville d’Ottawa :

 

1.      Une ville bienveillante et englobante

2.      Une ville créative, riche en patrimoine, à l'identité unique

3.      Une ville verte et sensible à l'environnement

4.      Une ville faite de communautés distinctes et vivables

5.      Une ville novatrice où la prospérité est partagée par tous

6.      Une ville responsable et réceptive

7.      Une ville saine et active.

 

Cet examen de la Loi sur la Ville d’Ottawa a pour objectif sous‑jacent d’accroître les pouvoirs de la Ville, ou de lui en attribuer de nouveaux, afin qu’elle dispose des instruments qui lui permettent de mieux satisfaire aux nécessités de son exploitation ainsi qu’à ses besoins financiers. Ces lignes directrices suggèrent aussi une ébauche d’un processus de mise en œuvre desdits pouvoirs, que l’on élaborerait à partir des résultats d’une analyse de la diligence raisonnable menée en deux volets. Autrement dit, la Ville d’Ottawa déterminerait :

 

§    Les pouvoirs à proposer, en démontrant le besoin d’améliorer chacun d’eux, ou d’en créer de nouveaux, et en présentant des exemples démontrant que les lois et les règlements actuels ne permettent pas à la Ville d’agir tel qu’elle le désirerait dans ces domaines;

 

§                  Les pouvoirs de la province que la Ville ne désire pas exercer, prévus soit par des lois entières, soit par des dispositions particulières de certaines lois;

 

§                  La capacité qu’a la Ville d’assumer de nouveaux pouvoirs;

 

§                  Les avantages qu’apporterait chacun de ces nouveaux pouvoirs en améliorant l’efficacité, l’efficience, la prestation des services et la gouvernance.

 

Les cadres ont traduit ce processus analytique en modèles, qui sont joints à ce rapport sous les titres de Document 1 et Document 2. Ces modèles présentent aussi les éléments d’Ottawa 20/20 auxquels correspondent les diverses modifications proposées. Ainsi, la proposition de modification no 3, ou le pouvoir d’établir un « fond de dotation », correspond aux sections du 6e élément, soit 6A et 6B (Une ville responsable et réceptive), intitulées « Bien gérer les ressources financières » et « Rendre compte de la gestion des finances ». Au nom du gouvernement provincial, le ministre des Affaires municipales et du Logement, après avoir consulté les autres ministères provinciaux, définirait, en fonction des intérêts, les enjeux et les domaines dans lesquels le gouvernement continuerait à régir la Ville d’Ottawa. 

Le groupe de travail des cadres, qui se composait de représentants du Ministère et de la Ville, a accompli les tâches suivantes :

 

(i)                                          Analyser les avantages et les inconvénients des pouvoirs qu’il propose d’ajouter à la Loi sur la Ville d’Ottawa;

(ii)                                        Mener les consultations nécessaires;

(iii)                                       Effectuer un examen des lois spéciales (lois d’intérêt privé) qui touchent Ottawa (c.‑à‑d. les lois qui régissaient les municipalités avant la fusion);

(iv)                                      Recommander les changements à apporter à la Loi sur la Ville d’Ottawa et à toute loi spéciale (loi d’intérêt privé) touchant Ottawa.

 

Ces lignes directrices soulignent aussi le lien important qui existe avec au moins deux autres examens législatifs menés par le Ministère : celui de la Loi sur la Ville de Toronto et celui de la Loi de 2001 sur les municipalités. Elles reconnaissent un lien étroit entre les examens des lois touchant la ville de Toronto, de la Loi de 2001 sur les municipalités et de la Loi sur la Ville d’Ottawa, ajoutant que ces lois peuvent s’informer s’éclairer et s’influencer les unes les autres. Il semblerait bon que la Législature examine ces questions pendant que l’on mène les autres examens, avant la fin de 2005.

A complete copy of the joint Terms of Reference can be found at Document 4 of this report.

 

 (iii) Lois spéciales (lois d’intérêt privé)

 

Dans le cadre du processus législatif de promulgation d’une loi provinciale, un projet de loi d’intérêt public vise une politique publique. Son application est donc plus générale, et il est généralement présenté par un ministre du Cabinet. Mais un projet de loi d’intérêt privé vise un avantage à accorder à une personne ou à un groupe de personnes particulier, à une municipalité ou à une personne morale. Il permet à un membre du public de proposer un projet de loi en adressant une demande à l’Assemblée législative. En quelques mots, un projet de loi d’intérêt privé vise souvent un « privilège », ou encore une exemption d’une loi ou d’une disposition d’une loi que l’on ne peut pas obtenir du droit commun. Lorsqu’une ou plusieurs personnes, une entreprise, une municipalité, ou tout autre organisme local, cherche à obtenir un privilège particulier exigeant un acte législatif, il peut l’obtenir à l’aide d’un projet de loi d’intérêt privé.

 

Dans le cas de la Ville d’Ottawa et des municipalités qui l’ont précédée, on estime qu’il reste encore 120 lois spéciales ou d’intérêt privé. Certaines d’entre elles datent même des années 1870. Créée au nom des anciennes municipalités locales d’Ottawa-Carleton, la Direction des services juridiques a procédé à un examen de toutes ces lois afin de déterminer si l’on pouvait conserver certaines d’entre elles dans la nouvelle Loi sur la Ville d’Ottawa, ou s’il fallait les révoquer. Elle a recommandé qu’on conserve quelques‑unes des plus récentes, dont la Loi de 1992 sur la Ville d’Ottawa (no 2), afin de permettre la location d’un édifice d’installations polyvalentes de loisirs [nommé plus tard le stade de baseball Lynx]. Les cadres ont aussi recommandé que l’on révoque les lois d’intérêt privé les plus désuètes, comme la Loi de 1909 sur la Ville d’Ottawa, qui accordait au chemin de fer électrique d’Ottawa un droit de passage à travers le parc de Rockcliffe. 

 

En révoquant officiellement des dizaines de lois désuètes et en incorporant celles qui le méritent dans la nouvelle Loi sur la Ville d’Ottawa, on produira pour la Ville une loi habilitante bien consolidée et ordonnée. 

 

(iv) Propositions réglementaires et législatives

 

En dressant une liste des modifications qu’ils proposent d’apporter aux lois habilitantes de la Ville, les cadres se sont efforcés de tenir compte des besoins opérationnels et financiers actuels de la Ville. Comme nous l’avons déjà indiqué, le Conseil a déjà approuvé, en novembre 2004, de nombreuses modifications à apporter à la Loi sur les municipalités. À partir des recommandations de l’AMO et de l’ASTMO, le Conseil a aussi approuvé un vaste éventail de modifications de fond et d’ordre technique, même sur des questions aussi diverses que la permission de tenir des réunions par voie électronique. Les cadres ont ajouté d’autres propositions à cette liste. On trouvera copie complète de ces trente propositions législatives dans le Document 2 joint à ce rapport et intitulé Autres propositions législatives.

 

On s’attend à ce qu’une fois que le Conseil municipal les aura approuvées, ces modifications seront apportées à la Loi sur la Ville d’Ottawa et à la Loi de 2001 sur les municipalités avant la fin de cette année. Il est probable que ces modifications législatives seront en vigueur dès le printemps 2006, mais cette date de mise en vigueur risque d’être retardée pour qu’elle coïncide avec celle du début du mandat du Conseil pour 2006 à 2009.

 

Bien que la Ville s’attende à mettre en œuvre diverses réformes législatives au cours de l’année prochaine, son budget de 2006 et 2007 présente des pressions continuelles, même après ajustement des cotisations et des frais de services selon les taux d’inflation et même en tenant compte de l’augmentation des évaluations des nouvelles propriétés. On s’attend à ce que sans nouveaux programmes ou projets d’immobilisations, les taxes augmentent d’environ 7 p. 100 à 10 p. 100. Pour parer aux pressions budgétaires imminentes, les cadres de la Ville ont présenté des propositions réglementaires et législatives spéciales visant à atténuer leurs répercussions sur le mémoire de frais de l’impôt foncier qui pourrait entrer en vigueur d’ici à la fin de l’année. Plusieurs de ces instruments de recettes sont présentés dans le Plan financier à long terme de la Ville, et ont déjà été adoptés par les municipalités d’autres provinces.

 

Les premières de ces modifications, appelées « propositions réglementaires » dans le Document 1, pourraient être apportées aux règlements provinciaux actuels. Vu les pressions que subit le budget de 2006, ces propositions sont urgentes pour la Ville et ne coûteraient pour ainsi dire rien à la province. Si cela s’avérait nécessaire, la province pourrait permettre que l’on apporte provisoirement ces modifications aux règlements, ou sous forme de projet pilote, puis que les deux administrations les évaluent. Voici les sept propositions en question :

 

1.      Pouvoir de facturer aux conseils scolaires utilisateurs une part au pro rata du coût des élections municipales.

2.      Pouvoir de percevoir les frais et les coûts routiers des sociétés de télécommunication, de gaz et d’électricité.

3.      Loi sur l’investissement étendant les critères d’investissement pour le Fonds de dotation en capital de la Ville.

4.      Discrétion municipale sur les questions d’impôt foncier (plafonnement des indemnités non imposables, ratios, catégories, tâches et fréquence en matière d’évaluation).

5.      Pouvoir de subdiviser le relevé d’imposition en services.

6.      Capacité de négocier directement avec le gouvernement fédéral sur les programmes et les politiques ayant trait au logement abordable.

7.      Pouvoir de plafonner la contribution de la Ville aux programmes provinciaux à partage des coûts (plan de 10 ans pour éliminer la part de la Ville).

 

On trouvera ces propositions, ainsi que leurs explications justificatives, dans le Document 1 du présent rapport, intitulé « Modifications proposées : A. Propositions réglementaires ».

 

Nous avons aussi dressé une liste de « propositions législatives » en matière de « stabilisation foncière » afin que le Conseil puisse atténuer toute augmentation des impôts fonciers pouvant être apportée au budget de 2006. Ces changements pourraient entrer en vigueur d’ici à l’automne de 2005, mais ils nécessiteraient l’approbation officielle de la Législature provinciale, tout comme les modifications apportées à la Loi sur la Ville d’Ottawa et, bien entendu, à la Loi de 2001 sur les municipalités. Cette liste de modifications législatives se compose de vingt et une propositions, dont :

 

§         Exempter le système de métro léger d’the Ottawa de toute loi provinciale régissant actuellement les chemins de fer;

§         Permettre l’octroi de permis différents aux entreprises, en fonction de leur situation géographique;

§         Permettre l’imposition d’une taxe sur les plaques de véhicules;

§         Exercer plus de contrôle sur les budgets annuels des services de police et des offices de protection de la nature.

 

On trouvera la liste complète de ces propositions, avec explications justificatives, dans le Document 1 du présent rapport, intitulé « Modifications proposées : B. Propositions législatives ».

 

En conclusion, la Ville d’Ottawa a maintenant l’occasion, qui ne s’offre que rarement, de mettre à jour la Loi sur la Ville d’Ottawa en retirant diverses dispositions qui ne s’appliquent plus, de la moderniser en révoquant des dizaines de lois privées désuètes et en ajoutant d’autres lois pertinentes et de la modifier sur des questions qui ne concernent que la Ville d’Ottawa. Cela dit, ce rapport présente, à des fins de discussion, un éventail de modifications législatives et d’instruments fiscaux que la province ne considérera pas nécessairement comme s’appliquant tout particulièrement à Ottawa. La Ville pourrait ainsi se garantir un rôle de leadership sur les modifications proposées si la province décidait de les intégrer à un examen plus approfondi de la Loi de 2001 sur les municipalités.

 

CONSULTATION

 

De nombreux membres du groupe de gestion de la Ville ont participé à l’élaboration des recommandations présentées dans ce rapport. Avant que le Comité des services généraux et du développement économique ne se réunisse pour examiner ces questions, on ouvrira une adresse de courriel au site Web de la Ville (www.ottawa.ca) pour recevoir les commentaires du public sur ce rapport. On enverra tous les commentaires reçus à chaque membre du Conseil avant que celui‑ci n’entame ses débats sur ce rapport.

 

RÉPERCUSSIONS FINANCIÈRES

 

Certaines propositions présentées dans ce rapport permettraient d’éviter une augmentation considérable des impôts fonciers. Certaines de ces propositions pourraient apporter une contribution d’environ 20 millions de dollars au budget de 2006. Cela représenterait une augmentation de 2,5 p. 100 de l’impôt foncier en faveur de la Ville. De plus, les répercussions des amendements proposés pourraient aider la Ville à régler certaines pressions budgétaires continues qui risquent à l’avenir d’accroître les impôts de 7 p. 100 par année.

 

DOCUMENTATION D’APPUI

 

Document 1 : Modifications proposées : A. Propositions réglementaires et B. Propositions législatives

Document 2 : Autres propositions législatives

Document 3 : Éléments d’Ottawa 20/20

Document 4: Ottawa Legislative Review:  New City of Ottawa Act – Terms of Reference.

 

DISPOSITION

 

Le maire et les cadres de la Ville poursuivront leurs travaux avec le ministre des Affaires municipales et du Logement ainsi qu’avec les cadres du Ministère afin d’apporter les changements nécessaires à la nouvelle Loi sur la Ville d’Ottawa.