Document 1
un Plan d’action renouvelé
pour les arts, le patrimoine et la culture à Ottawa
(2013-2018)
Message du
conseiller Mark Taylor
Je suis ravi, en tant que
président honoraire du Comité de pilotage du Renouvellement du Plan pour les
arts et le patrimoine d’Ottawa, de présenter ce plan d’action renouvelé. Ses
recommandations judicieuses sont le résultat de discussions auxquelles ont
participé les membres des milieux de la culture et des affaires, des citoyens
de tous les secteurs et horizons et le personnel municipal. Il s’agit
véritablement d’un plan communautaire, qui tient compte des défis économiques
actuels, tout en témoignant d’une confiance en un avenir prometteur.
Partout dans le monde, les
villes reconnaissent le grand apport de l’activité culturelle à l’économie
locale et la vitalité sociale. Dans un rapport intitulé Valoriser notre culture: Mesurer et comprendre l'économie créative du
Canada, le Conference Board du Canada a estimé que, en 2007, l’empreinte
économique du secteur s’élevait à 85 milliards de dollars et que plus de 1,1
million d'emplois y étaient attribuables. Les avantages pour la qualité de vie
dans nos villes sont indissociables des activités qui produisent ces bienfaits.
Lorsque les citoyens ont l’occasion de participer à la vie culturelle de leur
collectivité, et qu’ils se sentent libres d’exprimer leur identité culturelle,
les retombées sociales peuvent être importantes. Ces collectivités établissent une meilleure
cohésion sociale et interculturelle, ainsi qu’une amélioration de la santé
communautaire et de la sécurité publique, un engagement plus marqué de la
jeunesse, et un esprit d’innovation.
Le Plan pour les arts et le patrimoine d’Ottawa 20/20 adopté en 2003 a
donné des résultats fructueux dans les milieux des arts, du patrimoine, des
festivals et des foires, et a montré que l’augmentation des investissements
municipaux attire des investissements d’autres sources. Ce plan renouvelé mise
sur ces réalisations et vise d’autres objectifs. En partenariat avec les diverses
communautés de notre ville, nous prenons des mesures pour améliorer l’avantage
concurrentiel d’Ottawa sur la scène mondiale.
J’aimerais remercier les membres du Comité de pilotage, aux premiers
rangs desquels se situe leur présidente Mme Lilly Koltun, pour
avoir mené cet important processus collectif. Votre passion et votre engagement
sont une source d’inspiration pour nous tous.
Conseiller Mark Taylor –
Quartier 7 Baie
Président, Comité des services
communautaires et de protection – Ville d’Ottawa
Message du Comité de pilotage
Une capitale créative – les arts, la culture et le patrimoine à Ottawa
Monsieur le
conseiller Taylor, Mesdames et Messieurs les membres du Comité des services
communautaires et de protection,
J’aimerais
commencer sur une note personnelle : la présidente de ce Comité de
pilotage est une étudiante adulte qui s’est récemment retrouvée dans des salles
remplies de futurs jeunes artistes du programme d’arts visuels de l’Université
d’Ottawa. Qu’ils soient jeunes ou moins jeunes, les artistes semblent partager
l’opinion que l’émotion peut déplacer des montagnes.
Ainsi, nous
célébrons la connaissance que tout dépend de la créativité. La créativité
sous-tend l’activité humaine, favorise l’audace, rappelle le passé et, par
conséquent, assure notre prospérité, précieux héritage à laisser à nos enfants.
Ottawa
mérite d’être une ville créative. De concert avec Jacqueline Pelletier, notre
vice-présidente, et moi-même, notre Comité de pilotage présente un plan
renouvelé destiné à faire d’Ottawa une telle ville. Ce plan s’accompagne
d’importantes recommandations destinées à soutenir la créativité qui a pris
racine dans notre ville. Des initiatives établies, comme nos foires et
festivals enviables, et notre réseau d’artistes et de travailleurs du secteur
de la culture ont besoin d’un partenaire stable pour attirer de nouveaux
supporteurs, pour aménager des installations dans toute la ville et pour
répondre aux besoins d’auditoires plus vastes. De nouvelles initiatives, comme
celle qui consiste à inclure la diversité des autochtones et des nouveaux
citoyens ainsi que l’enthousiasme de la jeunesse, ont besoin d’appui pour
prendre leur essor. Une part de notre succès économique (près de deux milliards
de dollars sur l’ensemble du produit intérieur brut de notre ville), notre
attrait comme ville et nos plus grandes ambitions reposent sur de tels espaces
et événements.
Il est donc
très étonnant que nous dépendions autant du talent de bénévoles, qui
représentent près de la moitié des créateurs et des gestionnaires du
secteur des arts et du patrimoine à Ottawa. Les recommandations que contiennent
le rapport visent à faire prendre conscience à la population de la nécessité
constante de favoriser l’établissement d’assises durables pour le secteur et de
les intégrer à la vision d’Ottawa, qui accorde une grande valeur à la
planification économique, à l’évolution des secteurs du transport et du
bâtiment, et aux importants engagements sociaux. Ottawa dispose de nombreux
moyens pour aider le milieu des arts et du patrimoine : elle peut
actualiser ses politiques, renouveler son personnel, mettre en valeur les
communautés et les districts uniques en leur genre qui la composent, reprendre
les pratiques exemplaires des nouvelles administrations et des nouveaux organismes
à participation citoyenne, réunir des intervenants pour susciter des idées
audacieuses, mettre en œuvre des mesures incitatives, adopter des règlements,
négocier une aide provinciale, s’engager à faire des investissements structurés
et faire largement connaître le dynamisme de notre ville.
Les
célébrations du 150e anniversaire du Canada, en 2017, constitueront
une formidable occasion de faire valoir l’étendue des talents et du patrimoine
d’Ottawa. Notre comité s’efforce de faire en sorte que, pour cette année,
Ottawa soit déclarée capitale culturelle nationale. Une telle reconnaissance
serait source d’inspiration. En sortant les arts, la culture et le patrimoine
de la marginalité pour les placer au même rang que les grandes initiatives de
la ville, nous permettrions à Ottawa de se hisser parmi les grandes capitales
parvenues à maturité. On découvrira alors que l’émotion qui déplace des
montagnes se situe au cœur du succès de la ville.
Joignez-vous
à notre Comité de pilotage, et soyons tous jeunes et admirés pour la sagesse
créatrice avec laquelle la ville soutient les arts, la culture et le
patrimoine.
Lilly
Koltun, Ph. D. (présidente), Jacqueline Pelletier (vice-présidente), et
les membres du Comité de pilotage
Miser sur
les forces d’Ottawa
Ottawa est une capitale culturelle vibrante, dotée d’une identité unique et d’une histoire haute en couleurs : un endroit dynamique où il fait bon vivre, travailler et jouer. Entourée de nature et de fermes, Ottawa est composée de terres rurales sur plus de 80 % de son territoire. Les atouts culturels dont jouit Ottawa comprennent le Canal Rideau – site du patrimoine mondial de l’UNESCO – d’importants attraits culturels nationaux, une scène artistique et patrimoniale qui témoigne de la vitalité des deux communautés de langues officielles, des festivals, des foires et des événements locaux exceptionnels, des artistes mondialement primés dans toutes les disciplines, une diversité de quartiers culturels, des collectivités et paysages ruraux historiques, une culture de rue captivante et un art culinaire prospère.
Ce Plan renouvelé pour la culture est fondé sur les forces d’Ottawa et a pour but de profiter des retombées économiques, des avantages sociaux et des effets positifs sur l’environnement qui sont prêts à éclore sur la scène culturelle actuelle d’Ottawa. Le rôle et la place de la culture au sein d’une économie créative et d’une ville où il fait bon vivre ont fait l’objet d’études approfondies et bien documentées par d’importants penseurs, économistes et historiens. Ottawa regorge d’un immense potentiel culturel et d’opportunités, pour peu que les bonnes actions communes soient entreprises.
L’identité d’Ottawa
Ottawa est la ville la plus grande du Canada en termes de superficie géographique et la quatrième ville en importance en termes de population. Érigée sur des terres traditionnelles de la nation algonquine Anishinabeg, la région d’Ottawa a vu s’installer sur ces terres des pionniers anglophones et francophones, et accueille maintenant une diversité de peuples provenant du monde entier.
Lieu de rencontre des peuples indigènes et autochtones durant 8 000 à 10 000 ans, Ottawa comprend maintenant une population autochtone urbaine dont la croissance est la troisième plus rapide au Canada et la plus grande communauté inuit à l’extérieur des territoires du Nord. Ottawa est un important centre de la culture franco-ontarienne et son caractère bilingue représente un avantage pour la ville à bien des égards. Ottawa accueille un éventail de diversités et de communautés; à l’heure actuelle, elle est une destination de choix pour les immigrants de partout dans le monde.
Possibilités
En plus d’être une ville dynamique ayant sa propre vitalité culturelle, Ottawa est une capitale nationale représentative des deux communautés de langues officielles, dont le mandat est de préserver, de présenter et de promouvoir la culture canadienne auprès des citoyens du Canada et du reste du monde. Ottawa doit veiller à l’épanouissement de ses propres artistes, à présenter et à préserver son patrimoine documentaire, naturel et culturel et à soutenir ses festivals et foires exceptionnels. Ce double statut donne l’occasion d’en faire une réelle capitale culturelle internationale qui procure à ses résidents une qualité de vie exceptionnelle et qui attire une main-d’œuvre qualifiée, des visiteurs et des entreprises. Située directement sur la frontière provinciale qu’elle partage avec le Québec, Ottawa possède des avantages de partenariat intéressants avec la ville de Gatineau sur le plan des initiatives culturelles.
Plan pour les arts et le patrimoine d’Ottawa 20/20
En 2003, le Conseil municipal a adopté le
Plan pour les arts et le patrimoine d’Ottawa 20/20, l’un des cinq plans de
gestion de la croissance, avec la Stratégie économique, la Stratégie
environnementale, le Plan des services à la personne et le Plan officiel. Le Plan pour les arts est axé sur les artistes, les communautés, la créativité et leurs liens. Le Plan pour le patrimoine a défini le mot « patrimoine »
comme suit : « l’héritage du passé valorisé dans le présent, qu’il
aide à comprendre, et préservé pour l’avenir, qu’il aide à forger ».
Les orientations stratégiques suivantes, qui ont été approuvées par le Conseil, représentent des objectifs à long terme (20 ans) :
Arts
1.
Élargir l’accès du
public aux arts locaux
2.
Retenir les artistes à Ottawa
3.
Renforcer la capacité créatrice
4.
Utiliser l’art pour revitaliser
les espaces publics et naturels
5. Réaliser le potentiel économique du secteur culturel local
Patrimoine
1. Recenser, recueillir et préserver
2. Faire de la recherche, interpréter et promouvoir
3. Renforcer la capacité
Renouvellement
du Plan pour la culture
En plus des orientations stratégiques pour les 20 prochaines années, le Plan pour les arts et le patrimoine (culturel) approuvé par le Conseil présente des stratégies, des énoncés de politique et un plan d’action quinquennal. Il était prévu que le Plan soit révisé et renouvelé tous les cinq ans pour en assurer la pertinence. En août 2009, un processus de renouvellement visant à concevoir un second plan d’action quinquennal pour la culture a été amorcé.
Les stratégies et actions renouvelées ont été élaborées en se basant sur les observations, les orientations et les lignes directrices provenant :
i) d’un Comité de pilotage issu de la communauté, composé de 13 membres choisis par les pairs;
ii) du Comité consultatif sur les arts, le patrimoine et la culture de la Ville d’Ottawa et d’autres comités consultatifs municipaux;
iii) la revue des actions non-réalisées du dernier plan quinquennal pour les arts et le patrimoine;
iv) de 75 rencontres individuelles avec des chefs de file des secteurs culturel, communautaire, des affaires, de la politique et du gouvernement;
v) de commentaires individuels et collectifs approfondis liés aux 11 documents de travail sur le renouvellement du Plan pour la culture;
vi) de 11 groupes de discussion facilités ayant réuni 200 spécialistes issus de divers secteurs culturels et connexes qui se sont penchés sur certains sujets précis;
vii) de 6 séances portes ouvertes publiques réparties géographiquement et d’une conférence d’un jour (Open Ottawa Libre) auxquelles ont assisté, au total, 226 personnes qui ont fourni des données et de la rétroaction sur l’ébauche d’un plan d’action renouvelé.
Quatre
stratégies pour les six prochaines années
Des progrès considérables ont été réalisés sur la scène culturelle locale depuis l’adoption il y a huit ans du Plan pour les arts et le patrimoine d’Ottawa 20/20. Le renouvellement de ce plan constitue la prochaine étape pour Ottawa et les quatre stratégies suivantes établissent le cadre du nouveau plan d’action sur six ans visant les arts, le patrimoine et la culture :
Ces stratégies ont été élaborées
en tenant compte des meilleures pratiques et de nouvelles pratiques
exemplaires. L’approche préconisée pour toutes les stratégies en est une de
collaboration : les intervenants à l’interne, à l’externe, provenant de l’administration
publique, du secteur privé et communautaire doivent travailler ensemble. Les
organismes locaux du domaine culturel (le
Conseil des arts d’Arts Ottawa Est, la Coalition des nouveaux Canadiens pour
les arts et la culture, le Conseil des arts d’Ottawa, le Conseil des organismes
du patrimoine d’Ottawa, Patrimoine Ottawa, Festivals d’Ottawa, le Réseau du
musée d’Ottawa); les
organismes-cadres francophones à mandat provincial et situés à Ottawa (Alliance
culturelle de l’Ontario, Association des auteures et auteurs de l’Ontario
français, Association des professionnels de la chanson et de la musique, Bureau
des regroupements des artistes visuels de l’Ontario, Réseau du patrimoine
franco-ontarien, Théâtre Action, Union provinciale des minorités raciales et
ethnoculturelles francophones) et d’autres
importantes coalitions pour la culture et organismes-cadres sont autant d’intervenants
clés et de partenaires.
Ce Plan renouvelé pour la culture mènera Ottawa au prochain palier de développement et de viabilité. En plus de combler des lacunes et proposer la réalisation de nouveaux projets, les actions renouvelées permettront à la ville de participer à la préparation des célébrations du 150e anniversaire de la Confédération canadienne en 2017. C’est le moment opportun pour Ottawa de faire sa sortie culturelle sur la scène mondiale.
AVANTAGES, RÉPERCUSSIONS ET INDICATEURS
Culture – le quatrième pilier
La
culture est reconnue à l’échelle internationale comme l’un des quatre piliers
de la viabilité communautaire, de concert avec la responsabilité
environnementale, la santé économique et l’équité sociale. La Ville d’Ottawa a
adopté le modèle des quatre piliers en tant que pratique exemplaire, dans le
cadre des projets « Choisir notre avenir » et « Viabilité
municipale ». La culture joue un rôle essentiel dans les villes,
contribuant de manière positive aux indicateurs économiques, aux mesures de
cohésion sociale, aux initiatives environnementales, à la qualité de vie, à la
prospérité, au bonheur et à la santé. Les grandes capitales du monde prêtent
constamment une attention particulière à la culture, veillant à assurer un
soutien adéquat à la culture locale et nationale, qui constitue de précieux
outils pour rehausser le profil d’une ville et attirer des visiteurs, des
entreprises et de nouveaux résidents.
Culture et développement
économique
Les
industries culturelles constituent la base de l’ensemble du secteur créatif. En
Ontario, les industries culturelles produisent annuellement quelque 12,2
milliards de dollars de PIB pour l’économie ontarienne. En Ontario, le PIB de l’industrie
de la création est maintenant plus important que celui du secteur énergétique;
il devrait atteindre rapidement 70 % du secteur de la fabrication
automobile et il dépasse les secteurs agricole, forestier et minier combinés.
Entre 1999 et 2007, le taux de croissance de l’emploi dans le secteur de la
création de l’Ontario a été deux fois plus important que celui du reste de l’économie,
soit 38,3 % comparativement à une augmentation de 17 % dans l’ensemble
de l’économie ontarienne[1].
Industrie culturelle locale sans but
lucratif à Ottawa
Selon
une étude effectuée en 2010 concernant les revenus et les dépenses, visant à
analyser les résultats financiers vérifiés de 88 organismes culturels locaux,
le secteur culturel local sans but lucratif d’Ottawa a directement produit et
dépensé collectivement 51 millions de dollars à Ottawa pour l’exercice
2008/2009. L’investissement municipal annuel dans le secteur culturel local
génère d’importants gains, divers revenus pour le secteur privé, attire des
subventions des gouvernements provincial et fédéral et produit divers autres
revenus pour Ottawa. En 2008/2009 (année d’un important ralentissement
économique), chaque dollar d’investissement culturel municipal a généré
6,28 $ d’investissement d’autres sources.
42 % 21,6 M$ Revenus gagnés (guichet, entrées,
frais de scolarité)
21 % 11,1 M$ Investissement des gouvernements
provincial et fédéral
21 % 10,6 M$ Revenus du secteur privé
(commandites, financement, dons)
14 % 7 M$ Investissement de l’administration municipale
2 % 1 M$ Autres revenus
100 % 51,3 M$[2]
Les études portant
sur les dépenses et les revenus annuels du secteur culturel local sans but
lucratif de 2006 à 2010 révèlent que l’effet économique multiplicateur d’un
investissement municipal d’un dollar se situe dans la fourchette de 6,28 à
11,70.[3]
Impact économique direct, indirect et induit
de la culture
L’investissement
du secteur public dans l’art et la culture agit comme catalyseur et stimule l’appui
du secteur privé. Ensemble, ces facteurs produisent un impact économique
direct, indirect et induit. L’art et la culture au Canada fournissent un moteur
économique dont l’impact peut se traduire par un rendement allant jusqu’à 12
fois l’investissement du secteur public.[4]
Une étude économique récente révèle que l’industrie culturelle d’Ottawa-Gatineau
(organismes sans but lucratif et à but lucratif) représente environ 4,1 %
du PIB, totalisant 1,98 milliard de dollars[5].
Emploi – travailleurs du milieu
artistique et culturel à Ottawa
En
2006, on dénombrait à Ottawa 4 600 artistes ou 0,9 % de la main-d’œuvre
locale, soit un taux légèrement plus élevé que les moyennes provinciale et
nationale de 0,8 %. La rémunération médiane des artistes d’Ottawa était de
15 800 $, 54 % de moins que la rémunération médiane de l’ensemble
de la population active, malgré le fait que 55 % des artistes d’Ottawa
sont titulaires d’un baccalauréat ou d’un diplôme supérieur. Les artistes sont
définis selon des groupes professionnels de Statistique Canada, qui comprennent
les acteurs, les chorégraphes, les artisans, les compositeurs, les chefs d’orchestre,
les danseurs, les réalisateurs, les musiciens, les producteurs, les chanteurs,
les artistes visuels et les écrivains[6].
En
2006, Ottawa comptait 22 500 travailleurs de la culture ou 4,7 % de
la population active totale, ce qui est supérieur à la moyenne canadienne
(3,3 %). La rémunération médiane des travailleurs culturels d’Ottawa était
de 37 300 $, 9 % de plus que la rémunération médiane pour la
population active globale. Les travailleurs culturels étaient définis selon 48
groupes
professionnels dont les neuf groupes d’artistes, mais aussi les emplois de
création, de production, de gestion et les services techniques dans les domaines
de l’architecture, des archives, de la radiodiffusion, de l’artisanat, de la
conception, du cinéma et de la vidéo, du patrimoine, des bibliothèques, des
arts du spectacle, de l’édition, des enregistrements sonores, des arts visuels
et de l’écriture.6
Bénévolat dans le secteur culturel local d’Ottawa
En
2010, plus de 21 861 bénévoles ont contribué au bon fonctionnement des
programmes et événements culturels locaux directs et subventionnés. Cet
engagement des bénévoles s’élève à 519 755 heures de bénévolat et est
évalué à 9,1 M$[7].
Participation et assistance aux événements
culturels locaux d’Ottawa
En
2010, la participation et l’assistance de la population aux programmes et aux événements
culturels locaux directs et subventionnés à Ottawa (arts, patrimoine, festival,
foire) ont totalisé 4,1 millions de personnes[8].
Dépenses en consommation dans la
culture à Ottawa
En 2007, Hill Stratégies Recherche Inc. a examiné les dépenses des Canadiens (en 2005) dans les activités culturelles, les marchandises et l’équipement. La région d’Ottawa-Gatineau se classait au premier rang parmi 15 régions métropolitaines canadiennes en termes de dépenses de consommation par habitant pour tous les services et produits culturels[9]. Les dépenses en consommation directes des résidents d’Ottawa indiquent leur soutien aux activités culturelles.
STRATÉGIES
ET ACTIONS RECOMMANDÉES
Légende *
- Partenaires
culturels de la communauté •
- Services
culturels, Ville d’Ottawa ^ - Développement économique, Ville
d’Ottawa; agences de tourisme et de développement économique ~ - Urbanisme et Gestion de la
croissance, Ville d’Ottawa ¤ - Parcs et Loisirs, Ville d’Ottawa ¥ - Stratégies du service à la
clientèle, Ville d’Ottawa <
-
Greffier municipal, Ville d’Ottawa +
-
Viabilité des collectivités, Ville d’Ottawa |
I. CÉLÉBRER
L’IDENTITÉ CULTURELLE UNIQUE D’OTTAWA ET DONNER À TOUS L’ACCÈS À LA CULTURE
Ottawa jouit d’une identité culturelle unique, forgée par des personnes et des communautés d’origines diverses qui y ont élu domicile au fil des ans. La reconnaissance et la célébration de son patrimoine local unique, de ses artistes, de ses attraits culturels, de ses quartiers et des histoires qu’ils racontent contribueront à renforcer la fierté locale et les liens entre les communautés. En favorisant l’accès à la culture et la participation des résidents de toutes les origines à celle-ci, Ottawa stimulera la cohésion sociale, l’engagement civique et le développement de quartiers plus sécuritaires et plus sains. Voilà pourquoi des voix culturelles nouvelles, jeunes, distinctes, émergentes et résurgentes sont vitales. Elles font contrepoids aux formes d’expression établies, les complètent et les remettent en question, leur insufflant souvent un vent de renaissance.
Voici les actions recommandées :
les identités culturelles uniques
d’Ottawa
• Concevoir et mettre en application une politique municipale pour la commémoration et la dénomination qui :
- sera sous la supervision d’un organe consultatif autonome composé de résidents et des autorités liées au domaine du patrimoine;
- favorise l’engagement du résident et de la collectivité;
- facilite la reconnaissance et célèbre les histoires et les identités culturelles distinctes et uniques, les endroits, les personnes et les événements;
- et, cible les ressources adéquates pour son implantation. •*~<
• Raconter toute l’histoire d’Ottawa à l’aide de recherche, de documentation et présenter le développement des diverses communautés distinctes d’Ottawa. *•
•
Créer un partenariat avec la CCN, Parcs Canada et Agriculture Canada afin de
mettre en œuvre un projet d’interprétation le long de la promenade du Canal
Rideau (site du patrimoine mondial – UNESCO). •~
culturelles autochtones (Premières
nations, Inuit et Métis) • Reconnaître la Première nation algonquine Anishinabeg en tant que collectivité indigène d’Ottawa par l’adoption d’un protocole civique et la création des possibilités de communication et de partenariats culturels. •¥
• Embaucher à la Ville une personne d’ascendance autochtone au poste de planificateur des ressources culturelles autochtones à temps plein afin d’encourager les initiatives culturelles indigènes et autochtones et d’en encadrer la mise en œuvre. •¥
3.
Rendre la culture accessible à tous
• S’assurer
que toutes les voix, qu’elles proviennent des secteurs culturels,
communautaires ou connexes, puissent se faire entendre dans la planification
culturelle municipale et la prise de décisions, et que les employés municipaux
du secteur culturel représentent la diversité des collectivités. •~+
•
Favoriser l’accessibilité du financement accordé par la Ville aux arts, au
patrimoine, aux festivals et aux foires pour les diverses collectivités,
émergentes ou minoritaires, par la mise en place de programmes faits sur
mesure, une promotion des programmes mieux ciblée et l’élaboration d’un
programme d’information et d’accessibilité aux personnes défavorisées. •
• Intégrer les œuvres et la participation d’une diversité de collectivités culturelles et d’artistes en émergence dans les initiatives et les programmes culturels de la Ville et offrir des mesures incitant les organismes culturels subventionnés à faire de même. •*
• Étendre les programmes et les services culturels pour les francophones offerts par la Ville et ses partenaires, incluant la traduction de documents promotionnels, et s’assurer que ces programmes et ces services sont conçus et offerts par des francophones, tel que le décrit la Politique de bilinguisme de la Ville d’Ottawa. •*
• Faire la promotion des programmes de mentorat existants qui permettent aux artistes émergents de s’associer aux artistes confirmés et développer de nouveaux programmes qui comblent les besoins à cet égard. *•
d’Ottawa et lui donner des
moyens de se
faire entendre
•
Donner aux jeunes les moyens nécessaires de concrétiser leurs initiatives et travailler
avec des partenaires pour organiser, à l’extérieur de l’école et à l’échelle de
la Ville, des célébrations qui rassemblent les jeunes et qui les mettent en
contact avec les collectivités créatives locales. *•
• Offrir aux organismes culturels actuels des récompenses puisées à même les programmes municipaux de financement de la culture afin qu’ils mettent en place diverses possibilités pour les jeunes de suivre des formations, des stages, des programmes d’apprentissage, et qu’ils puissent avoir accès au placement de personnel. •*
•
Promouvoir les initiatives, qui existent déjà, de sensibilisation des jeunes
aux possibilités de carrières dans le domaine culturel et, élaborer d’autres
initiatives adaptées à leurs besoins. •^
• Tenir régulièrement des rencontres avec les organismes pour la jeunesse, les chefs de file du secteur culturel et les différents Services de la Ville et agences en vue de favoriser les échanges de connaissances entre pairs et de consolider leur potentiel. •*
• Renforcer la capacité des organismes culturels locaux pour qu’ils puissent élaborer et offrir une panoplie d’activités culturelles professionnelles aux enfants et aux jeunes afin que ceux-ci développent une connaissance et une appréciation des arts et du patrimoine, dans le cadre des programmes scolaires. *•
II. PRÉSERVER
LES LIEUX ET ESPACES CULTURELS ET CRÉATIFS ET ENCOURAGER LEUR DÉVELOPPEMENT
Les lieux et les espaces nous tiennent à cœur, surtout lorsqu’ils ont un caractère enchanteur. Nichée dans la superbe vallée de l’Outaouais, Ottawa s’étend sur les berges de la rivière des Outaouais et bénéficie d’une emprise sur l’embouchure de la rivière Rideau et du canal du même nom. La beauté exceptionnelle de l’environnement naturel d’Ottawa est la racine de son identité. Les sites archéologiques, le patrimoine culturel et naturel, l’aménagement d’installations culturelles, les regroupements créatifs et les districts culturels, l’art public, l’architecture et le design urbain contribuent tous à faire d’Ottawa un endroit unique.
Créer un endroit unique est profitable d’un point de vue économique, et les villes intelligentes savent faire fleurir des communautés où il fait bon vivre, travailler et se divertir. Les meilleurs talents sont attirés par un environnement authentique et créatif, les commerces aiment s’installer là où leurs employés ont accès à un riche menu culturel et les touristes sont à l’affût d’expériences culturelles uniques.
Voici les actions recommandées :
pour l’archéologie
• Mettre sur pied un plan des ressources archéologiques à Ottawa, en partenariat avec la CCN, qui prévoit :
-
la protection, la conservation
et la gestion des ressources;
-
la planification, l’aménagement
et l’utilisation des terres, incluant une mise à jour de la cartographie des
richesses archéologiques possibles dressée en 1999[10];
-
l’interprétation et la sensibilisation du
public;
et
l’embauche d’un archéologue de profession municipal à temps plein pour encourager la mise
en œuvre de ce plan en partenariat. ~•
patrimoine architectural et naturel
d’Ottawa
• Faire des démarches proactives pour obtenir que les districts et les édifices historiques soient désignés bien patrimonial aux termes des parties IV et V de la Loi sur le patrimoine de l’Ontario. ~
• Établir un règlement municipal pour assurer la préservation des édifices et des districts historiques. ~
• Proposer un plus grand nombre de mesures incitatives aux propriétaires en vue de la réutilisation adaptative des édifices et des structures urbaines ou rurales ayant une importance historique. ~
• Répertorier et préserver les paysages du patrimoine culturel[11] en zone rurale, suburbaine et urbaine. ~•
qui répondent aux besoins de la communauté
et soutenir leur fonctionnement
• Agrandir, rénover et gérer la Cour des arts et la Galerie d’art d’Ottawa pour en faire un espace du centre-ville dédié à la production et à la présentation d’œuvres professionnelles de littérature, d’arts médiatiques, d’arts de la scène et d’arts visuels. •*
• Mettre à niveau et agrandir La Nouvelle Scène, centre de théâtre francophone d’Ottawa, grâce à des rénovations d’ordre mécanique, électrique et architectural et en offrant de plus grandes surfaces pour les bureaux et les salles de répétition. *•
• Mettre en place un Comité de pilotage et entreprendre de nouvelles démarches visant à construire une salle de concert de taille moyenne dotée d’une acoustique supérieure, effectuer une analyse et une étude de marché servant à choisir son emplacement au centre-ville, en planifier la construction et initier un appel d’offres. *•
• Mener
une étude approfondie de l’analyse des besoins d’entreposage et de préservation des collections communautaires et municipales d’œuvres d’art, du patrimoine et d’archéologie. *•
•
Mettre en œuvre les travaux d’immobilisations (entreposage des collections;
services aux visiteurs) au Musée-village
du patrimoine de Cumberland. •
•
Appuyer la mise en œuvre des plans de développement des immobilisations déjà en
cours aux musées locaux. *•
•
Mettre en œuvre un projet-pilote en collaboration avec la Direction du logement
de la Ville afin de réaliser la première initiative d’unités mixtes (domicile-atelier) abordables pour artistes, afin
d’inclure un volet spécifique aux artistes vieillissants. *•~
Appuyer le travail en partenariat pour créer :
• Un centre autochtone national sur l’île Victoria qui mette en relief l’histoire de la Première nation algonquine Anishinabeg, spécialisé dans les expositions historiques et archéologiques, visant à préserver et à revitaliser les langues autochtones[12].
• Un incubateur et carrefour des médias numériques offrant des possibilités d’incubation pour des projets de toutes disciplines, qui soit relié aux universités et autres établissements d’enseignement, intégré aux réseaux d’innovation sociale et qui encourage les démarches interdisciplinaires[13]. ^
• Une nouvelle succursale centrale de la Bibliothèque publique d’Ottawa qui réserve de l’espace au milieu littéraire local[14].
nouvelles installations de loisirs
•
Intégrer un espace culturel dans les nouvelles installations de loisirs ou
leurs agrandissements dans les secteurs en développement, en collaboration avec
Parcs et Loisirs. ¤•
installations sous-utilisées
et inutilisées
• Cibler les espaces sous-utilisés et inutilisés dans les installations culturelles, les bibliothèques, les centres communautaires et les autres propriétés de la Ville, et transformer ces endroits en espaces abordables et accessibles capables de répondre aux besoins culturels de la communauté, plus particulièrement ceux de jeunes artistes émergents et des diverses collectivités culturelles. ~•¤
• Mettre en place et gérer un programme de location qui subventionnerait l’utilisation de locaux existants à une diversité de jeunes artistes et groupes émergents. •
dans les projets privés
• Négocier l’ajout aux bénéfices à la communauté des installations
culturelles dans certains projets d’aménagement privés, dans le cadre de la
mise en œuvre de l’article 37 de la Loi
sur l’aménagement du territoire (règlements municipaux autorisant une
exploitation accrue)[15]. ~•
• Créer une diversité d’incitatifs financiers et de leviers fiscaux pour les propriétaires d’entreprises afin d’encourager la location d’espaces pour des activités culturelles. ~•
districts culturels et créatifs
• Entreprendre une étude de faisabilité pour le développement et le fonctionnement d’une entité autonome responsable de l’enrichissement de l’espace culturel et des arts d’Ottawa dont l’objectif est d’encourager l’aménagement culturel et la création de grappes et de districts culturels, semblable à l’Artscape de Toronto. *•~
• Encourager la création de grappes et de districts culturels et créatifs comme dans les couloirs Rideau/King Edward du centre-ville, Hintonburg/Mechanicsville, Manotick (Place Dickinson), Vanier et dans les stations du train léger sur rail (y compris l’art public et un thème algonquin à la station Lebreton) et amorcer la réalisation d’initiatives culturelles dans ces districts. *•~
le design urbain et l’art public
• Élaborer et mettre en œuvre une politique actualisée sur l’art public[16] qui répond aux normes professionnelles et aux pratiques exemplaires, adopte une définition élargie de l’art public, embrasse tout le territoire d’Ottawa et garantit une pratique adéquate de conservation des œuvres d’art. •~*
• Veiller à l’atteinte des objectifs de design urbain et mettre en application les politiques connexes du Plan officiel, et appuyer le conseil du Comité d’examen de la conception urbaine de la Ville d’Ottawa favorisant l’amélioration du cadre bâti. ~
• Faire appel à des concours internationaux pour des projets d’envergure en architecture ou en design; un artiste ou un historien devra siéger dans les comités et jury des concours. ~
III. FAIRE
CONNAÎTRE LA CULTURE LOCALE VIBRANTE ET L’IDENTITÉ UNIQUE D’OTTAWA
À la fois capitale nationale et quatrième ville canadienne en importance, Ottawa peut offrir à ses résidents et aux visiteurs une myriade d’expériences culturelles. La scène culturelle locale d’Ottawa, riche et vibrante, fait de cette ville une destination unique et enivrante. Il est donc essentiel de promouvoir au premier plan la scène culturelle de la région afin de la faire connaître à l’échelle locale, nationale et internationale.
Voici les actions recommandées :
marque de la culture vibrante locale
d’Ottawa • Créer et promouvoir une image de marque vibrante qui soit
représentative de l’identité unique des Autochtones, des francophones et des anglophones
d’Ottawa et qui la commercialise efficacement, ainsi que ses habitants
provenant de partout dans le monde, son vaste bassin d’artistes, son histoire
unique et son patrimoine, ses festivals et foires, son art culinaire
florissant, ses terres agricoles et naturelles, et la diversité de ses
quartiers – urbains, de banlieues et ruraux. *•^
• Relever, commercialiser et promouvoir l’art local d’Ottawa, son patrimoine, ses festivals, ses foires et produits culinaires, les scènes et l’expérience qui y est rattachée en se servant de nouveaux outils et ceux déjà en place, y compris un kiosque culturel qui offrirait des renseignements et vendrait des billets pour les activités relatives aux arts, au patrimoine, aux festivals et aux foires à Ottawa. *•
• Cibler les produits locaux de tourisme culturel immédiatement commercialisables; monter en partenariat avec le secteur culturel national des forfaits pour le tourisme culturel, des produits et des promotions croisées; mettre en œuvre des initiatives conjointes de tourisme culturel visant à faire la promotion d’Ottawa aux Ottaviens, aux Canadiens et aux visiteurs internationaux. •^*
internationales
• Faire des démarches proactives afin d’établir des liens entre les initiatives culturelles des ambassades et consulats ayant lieu à Ottawa et la scène culturelle locale afin de créer des occasions de partenariat et des initiatives conjointes. •^
• Développer un programme viable qui intègre une participation et un volet culturel locaux aux échanges internationaux dirigés par les agences municipales ainsi que les missions commerciales d’entreprises locales destinées à des marchés internationaux. ^•
officiel • Élaborer une nouvelle version du programme de poète officiel afin
de sélectionner, pour l’excellence de son œuvre, un poète qui représenterait
Ottawa dans le but de faire la promotion de l’art littéraire auprès des résidents
d’Ottawa et de faire entendre la voix unique d’Ottawa sur la scène
internationale. •*
culturelle du
Canada » • Présenter une demande de participation de la Ville au programme
« Capitales culturelles du Canada »[17]
du ministère du Patrimoine canadien en vue d’être désignée
« Capitale culturelle du Canada » en 2017, pour célébrer le 150e
anniversaire de la Confédération canadienne ainsi que la scène artistique et patrimoniale
locale d’Ottawa, vibrante et florissante. •*
IV. INVESTIR
DANS LA CULTURE LOCALE ET RENFORCER LE LEADERSHIP CULTUREL
Grâce à ses différents ordres de gouvernement et à la diversité de ses communautés, de ses commerces et de son secteur académique, Ottawa a tout le potentiel requis pour exercer un fort leadership culturel. Nous devons prendre en considération autant les pratiques uniques qui lui ont permis de se distinguer que les possibilités qui lui permettront encore de se démarquer afin d’esquisser un plan d’action qui lui donnera l’occasion d’optimiser son leadership, sa gestion et ses services en matière de culture.
Les retombées sociales et économiques découlant des investissements municipaux dans le secteur culturel sont considérables. Nous recommandons la mise en œuvre de mesures incitatives visant le développement de la culture, lesquelles doivent prévoir une accessibilité accrue aux ressources existantes, un renforcement des investissements et la mise en place d’outils spécifiques permettant d’accroître le financement alloué.
Les efforts des secteurs privé et public en matière de financement ne sont pas interchangeables, mais bien indissociables. Les investissements municipaux représentent un puissant levier : en donnant le ton, la Ville ouvre la voie à une panoplie d’autres investissements (dons privés, commandites d’entreprise, financement provenant d’autres ordres de gouvernement et revenus générés). Si elle veut garder un avantage concurrentiel et tirer pleinement profit du potentiel économique de son secteur culturel, Ottawa doit faire montre d’un engagement culturel rivalisant avec celui des villes de son envergure.
Une collaboration entre les secteurs de la culture, du développement économique et du tourisme représente également la clé de la prospérité d’Ottawa.
Voici les actions recommandées :
aux arts, au patrimoine, aux festivals
et aux foires
• Investir dans ce Plan quinquennal renouvelé pour la culture afin de :
-
rehausser les capacités des
secteurs de l’art local, du patrimoine, des festivals et foires, et tirer parti
d’autres sources de revenus et accroître leur viabilité;
-
atteindre un taux de
compétitivité moyen par personne pour la culture, à l’échelle du Canada (tel qu’approuvé
par le Conseil dans le Plan initial pour les arts et le patrimoine d’Ottawa
20/20);
- rehausser les capacités du secteur culturel local à établir des liens avec d’autres capitales culturelles internationales;
- profiter des bénéfices économiques, sociaux et environnementaux et de l’impact positif de la culture. •^~¤¥<+
• Renouveler le programme municipal de financement des installations culturelles responsables de l’entretien, la conservation, l’amélioration, la modernisation, la conception et le réaménagement de places et d’espaces culturels locaux, et procurer un investissement municipal adéquat qui peut mettre à contribution d’autres sources de financement. •
• Inciter le gouvernement de l’Ontario et d’autres villes de l’Ontario à inclure les installations culturelles créées pour répondre à la croissance parmi les bénéficiaires admissibles au financement des redevances d’aménagement en vertu de la Loi sur les redevances d’aménagement. •~*
entre les secteurs culturels locaux et nationaux
• Mettre sur pied un sommet biannuel régulier destiné à rapprocher les
intervenants culturels locaux et nationaux afin de trouver des opportunités et
de discuter des défis visant à développer un public pour tous. •*
la culture locale • Travailler avec l’organisme Le monde des affaires pour les arts[18] et les organismes de services culturels pour mettre sur pied un programme annuel artsVest[19] à Ottawa visant à accroître le soutien du secteur privé à la culture locale. •*
• Soutenir le Conseil des arts AOE et la communauté des arts, du patrimoine, des festivals et des foires dans leurs discussions et leur planification liées à la création d’une fondation pour l’art et le patrimoine qui sera vouée au financement et à la philanthropie. *•
participation en matière de culture
• Tenir des discussions et prévoir l’établissement d’un organe autonome pour les arts ayant pour mandat de faire preuve de leadership, d’offrir des services et de répartir des ressources à la collectivité, le tout piloté par le Conseil des Arts AOE et le Conseil des Arts d’Ottawa. *•
• Travailler de concert avec Tourisme Ottawa, Invest Ottawa, les chambres de commerce locales et les associations d’amélioration des affaires afin de cibler des occasions d’initiatives culturelles locales dans leur mandat. ^•
et le développement culturel et économique
• Cibler les industries culturelles d’Ottawa et les relier en groupes économiques émergents; relier ce secteur au monde des affaires, à l’entrepreneuriat et au groupe économique des industries créatives. •^
• Fonder un organisme majeur dans le cadre du programme Lead to Win[20] qui soit axé sur les besoins, les lacunes, les occasions d’affaires dans l’industrie de la culture ainsi que sur sa santé. ^•
• Cerner les possibilités d’activités culturelles au sein du vivier des entreprises sociales[21] d’Ottawa, en partenariat avec la Direction du développement économique de la Ville et Invest Ottawa. ^•
• Ajouter deux séances à la série de déjeuners d’affaires du maire, axées sur le lien unissant la culture locale au développement économique et au tourisme, et ajouter d’autres éléments culturels à cette initiative. ^•
rassembleur, de catalyseur et de planificateur
en matière de développement culturel
• Organiser une table ronde de la culture animée par la Ville, afin d’améliorer la communication et la collaboration entre tous les secteurs culturels, ainsi qu’avec les autres secteurs et ordres de gouvernement; et étudier la possibilité d’organiser à Ottawa, à tous les deux ans, des états généraux de la culture qui réuniraient tous les intervenants culturels. •*
• Adopter une approche municipale continuelle de planification et de cartographie pour le développement de la culture à Ottawa. •
• Établir un groupe de travail réunissant des membres de tous les services pertinents de la Ville pour apporter une vision culturelle et créative aux services municipaux et pour faciliter la collaboration des producteurs et consommateurs de la culture, et du grand public, avec l’administration locale. •^+
•
Accroître la sensibilisation et la compréhension des résidents d’Ottawa en ce
qui concerne la valeur, les retombées économiques et les bienfaits tant sociaux
qu’environnementaux de la culture en augmentant la fréquence et l’envergure des
rapports sur la culture en y incluant des statistiques, des indicateurs et des tendances.
•*+
[1] Le secteur du divertissement et de la création de l’Ontario : Un cadre propice à la croissance, ministère du Tourisme et de la Culture, 2010
[2] Service des
parcs, des loisirs et de la culture, Ville d’Ottawa, Étude sur les revenus et
bénéfices de 2010
[3] Service des
parcs, des loisirs et de la culture, Ville d’Ottawa, Étude sur les revenus et
bénéfices de 2006, 2007, 2008, 2009 et 2010
[4] Conseil pour
le Monde des Affaires et des Arts du Canada, 2006
[5] Culture as a
Driving Factor of Growth, Culture’s Econometric Model, Jaime Waitman, B.A.,
M.A., Faculté des sciences économiques, Université Carleton , 2011 :
En raison des limites de classement des données
du PIB, ce scénario a été établi de manière approximative au moyen d’un PIB
culturel total de 45 % (tel que défini par Statistique Canada, Codes SCIAN
51 et 71). Ce ratio propre à la culture
est tiré des données d’emploi dans le secteur culturel au niveau des
codes 3 et 4 du SCIAN.
[6] Cartographie des artistes et des travailleurs culturels dans les grandes villes du Canada, Hill Stratégies Recherche Inc., 2010
[7] Service des
parcs, des loisirs et de la culture, 2011
[8] Service des parcs, des loisirs et de la culture, 2011
[9] Les dépenses de consommation au chapitre de la culture en 2005 pour le Canada, les provinces et 15 régions métropolitaines en 2005, Hill Stratégies Recherche Inc., 2007
[10] lors de la révision du Plan officiel en 2014
[11] Les paysages du patrimoine culturel sont
des zones géographiques qui ont été modifiées par les gens, qui en ont subi les
influences ou auxquelles les gens ont donné une signification culturelle
particulière. Ils sont une source d’information contextuelle et spatiale
nécessaire à la préservation et à l’interprétation des connaissances de sites
historiques importants et des changements survenus dans l’utilisation des
terres. Citons comme exemples, un cimetière, un jardin historique ou de plus
grands paysages aménagés par l’humain, tels que le Canal Rideau, la rivière
Rideau et la rivière des Outaouais, pour ne nommer que ceux-ci.
[12] Le 19 novembre 2010, le
Conseil municipal d’Ottawa a approuvé une motion de soutien en vue d’un Centre autochtone national dans la
capitale et a encouragé le gouvernement fédéral à travailler avec les
intervenants (Premières nations, province de l’Ontario, etc.) afin d’établir un
centre autochtone national sur l’île Victoria.
[13] Le 13 juillet 2011, le Conseil municipal
d’Ottawa a approuvé le Plan de mise en œuvre de la stratégie de développement
économique qui prévoit la création d’un laboratoire
de médias numériques axé sur
l’industrie advenant que des fonds deviennent disponibles. Le Plan souligne
qu’Ottawa, deuxième carrefour des médias numériques de l’Ontario, serait bien
placée pour jouer un rôle de chef de file sur le marché de l’industrie créative
si elle se dotait d’un laboratoire de médias numériques.
[14] Une nouvelle
succursale centrale de la Bibliothèque publique Ottawa exigerait un
investissement municipal majeur tout en produisant des taux de rendement
importants et mesurables – sur le plan économique, social, éducatif et
culturel. Le Comité de pilotage pour le renouvellement souhaite appuyer ce
projet en vue d’une mise en œuvre future.
[15] L’article
37 de la Loi sur l’aménagement du
territoire permet aux villes d’autoriser l’exploitation accrue en hauteur
et en densité par rapport à celle qui est autrement permise et par
l’application du règlement de zonage, en échange de bénéfices à la communauté,
à condition qu’il existe des politiques connexes au Plan officiel en vigueur.
Les termes « bénéfices à la communauté » se veulent le reflet des
priorités de chacune des villes en matière d’offre de bénéfices publics à la
communauté locale. L’exploitation accrue en hauteur et en densité représente un
incitatif pour les promoteurs à procurer ces avantages sans coûts pour la
Ville. Les lignes directrices actuelles de la Ville d’Ottawa concernant les
règlements municipaux autorisant une exploitation accrue contiennent des
dispositions portant, entre autres, sur les installations culturelles
publiques, les œuvres d’art pour les lieux publics, la préservation de
ressources patrimoniales, les ateliers/résidences d’artistes et la conservation
d’espaces verts.
[16] On peut définir l’art public comme l’intégration
d’œuvres d’art – permanentes ou temporaires propres aux sites – à l’espace
public physique (édifices, lieux naturels, structures et espaces publics) sous
le couvert d’un processus de conception collective qui regroupe des artistes,
des architectes, des planificateurs de la Ville et des résidents.
[17] Capitales culturelles du Canada reconnaît et appuie les collectivités
canadiennes qui mettent à profit les nombreux avantages liés aux arts et à la
culture dans la vie communautaire. Son objectif est de stimuler un appui
communautaire durable pour les arts et le patrimoine. La désignation d’une
municipalité à titre de Capitale culturelle du Canada lui permet d’investir
davantage dans les arts et la culture; d’accroître et d’améliorer les services
culturels; de renforcer les liens avec d’autres municipalités par le partage d’expériences
culturelles et les partenariats avec les organismes culturels et communautaires
locaux et d’autres intervenants; et d’encourager le développement culturel en
continuant à intégrer les arts et la culture à la planification municipale.
[18] Le monde des affaires pour les arts est l’association canadienne des gens d’affaires qui
soutiennent les arts. Forte de ses 35 ans d’expérience, elle facilite les liens
et les contacts entre les secteurs privé, public et culturel.
[19] ArtsVest est un
incitatif de co-investissement et un programme de formation conçu pour
encourager le monde des affaires à s’engager dans les arts et la culture et à
les commanditer. Il agit localement.
[20] Lead
To Win (LTW) est un programme de développement des affaires dont
l’objectif est d’encourager les entreprises à s’installer et à prospérer dans
la région de la capitale nationale du Canada. À l’origine, le programme LTW a
été fondé dans le but de développer une industrie axée sur les technologies. Au
fil des ans, le programme a pris de l’expansion tant et si bien qu’il englobe
maintenant toutes les entreprises axées sur la croissance.
[21] L’écosystème
de l’entreprise sociale est
un réseau de collaboration composé d’entreprises commerciales à but lucratif
dont la mission sociale fait partie intégrante du modèle d’affaires.
L’innovation sociale est au cœur de ces modèles, mettant les nouvelles idées en
pratique pour le bien commun.