Document 1

 

un Plan d’action renouvelé pour les arts, le patrimoine et la culture à Ottawa (2013-2018)

 

Message du conseiller Mark Taylor

 

Je suis ravi, en tant que président honoraire du Comité de pilotage du Renouvellement du Plan pour les arts et le patrimoine d’Ottawa, de présenter ce plan d’action renouvelé. Ses recommandations judicieuses sont le résultat de discussions auxquelles ont participé les membres des milieux de la culture et des affaires, des citoyens de tous les secteurs et horizons et le personnel municipal. Il s’agit véritablement d’un plan communautaire, qui tient compte des défis économiques actuels, tout en témoignant d’une confiance en un avenir prometteur.

 

Partout dans le monde, les villes reconnaissent le grand apport de l’activité culturelle à l’économie locale et la vitalité sociale. Dans un rapport intitulé Valoriser notre culture: Mesurer et comprendre l'économie créative du Canada, le Conference Board du Canada a estimé que, en 2007, l’empreinte économique du secteur s’élevait à 85 milliards de dollars et que plus de 1,1 million d'emplois y étaient attribuables. Les avantages pour la qualité de vie dans nos villes sont indissociables des activités qui produisent ces bienfaits. Lorsque les citoyens ont l’occasion de participer à la vie culturelle de leur collectivité, et qu’ils se sentent libres d’exprimer leur identité culturelle, les retombées sociales peuvent être importantes.  Ces collectivités établissent une meilleure cohésion sociale et interculturelle, ainsi qu’une amélioration de la santé communautaire et de la sécurité publique, un engagement plus marqué de la jeunesse, et un esprit d’innovation.

 

Le Plan pour les arts et le patrimoine d’Ottawa 20/20 adopté en 2003 a donné des résultats fructueux dans les milieux des arts, du patrimoine, des festivals et des foires, et a montré que l’augmentation des investissements municipaux attire des investissements d’autres sources. Ce plan renouvelé mise sur ces réalisations et vise d’autres objectifs. En partenariat avec les diverses communautés de notre ville, nous prenons des mesures pour améliorer l’avantage concurrentiel d’Ottawa sur la scène mondiale.

 

J’aimerais remercier les membres du Comité de pilotage, aux premiers rangs desquels se situe leur présidente Mme Lilly Koltun, pour avoir mené cet important processus collectif. Votre passion et votre engagement sont une source d’inspiration pour nous tous.

 

Conseiller Mark Taylor – Quartier 7 Baie

Président, Comité des services communautaires et de protection – Ville d’Ottawa

 

 


Message du Comité de pilotage

 

Une capitale créative – les arts, la culture et le patrimoine à Ottawa

 

Monsieur le conseiller Taylor, Mesdames et Messieurs les membres du Comité des services communautaires et de protection,

 

J’aimerais commencer sur une note personnelle : la présidente de ce Comité de pilotage est une étudiante adulte qui s’est récemment retrouvée dans des salles remplies de futurs jeunes artistes du programme d’arts visuels de l’Université d’Ottawa. Qu’ils soient jeunes ou moins jeunes, les artistes semblent partager l’opinion que l’émotion peut déplacer des montagnes. 

 

Ainsi, nous célébrons la connaissance que tout dépend de la créativité. La créativité sous-tend l’activité humaine, favorise l’audace, rappelle le passé et, par conséquent, assure notre prospérité, précieux héritage à laisser à nos enfants.

 

Ottawa mérite d’être une ville créative. De concert avec Jacqueline Pelletier, notre vice-présidente, et moi-même, notre Comité de pilotage présente un plan renouvelé destiné à faire d’Ottawa une telle ville. Ce plan s’accompagne d’importantes recommandations destinées à soutenir la créativité qui a pris racine dans notre ville. Des initiatives établies, comme nos foires et festivals enviables, et notre réseau d’artistes et de travailleurs du secteur de la culture ont besoin d’un partenaire stable pour attirer de nouveaux supporteurs, pour aménager des installations dans toute la ville et pour répondre aux besoins d’auditoires plus vastes. De nouvelles initiatives, comme celle qui consiste à inclure la diversité des autochtones et des nouveaux citoyens ainsi que l’enthousiasme de la jeunesse, ont besoin d’appui pour prendre leur essor. Une part de notre succès économique (près de deux milliards de dollars sur l’ensemble du produit intérieur brut de notre ville), notre attrait comme ville et nos plus grandes ambitions reposent sur de tels espaces et événements.

 

Il est donc très étonnant que nous dépendions autant du talent de bénévoles, qui représentent près de la moitié des créateurs et des gestionnaires du secteur des arts et du patrimoine à Ottawa. Les recommandations que contiennent le rapport visent à faire prendre conscience à la population de la nécessité constante de favoriser l’établissement d’assises durables pour le secteur et de les intégrer à la vision d’Ottawa, qui accorde une grande valeur à la planification économique, à l’évolution des secteurs du transport et du bâtiment, et aux importants engagements sociaux. Ottawa dispose de nombreux moyens pour aider le milieu des arts et du patrimoine : elle peut actualiser ses politiques, renouveler son personnel, mettre en valeur les communautés et les districts uniques en leur genre qui la composent, reprendre les pratiques exemplaires des nouvelles administrations et des nouveaux organismes à participation citoyenne, réunir des intervenants pour susciter des idées audacieuses, mettre en œuvre des mesures incitatives, adopter des règlements, négocier une aide provinciale, s’engager à faire des investissements structurés et faire largement connaître le dynamisme de notre ville.

 

Les célébrations du 150e anniversaire du Canada, en 2017, constitueront une formidable occasion de faire valoir l’étendue des talents et du patrimoine d’Ottawa. Notre comité s’efforce de faire en sorte que, pour cette année, Ottawa soit déclarée capitale culturelle nationale. Une telle reconnaissance serait source d’inspiration. En sortant les arts, la culture et le patrimoine de la marginalité pour les placer au même rang que les grandes initiatives de la ville, nous permettrions à Ottawa de se hisser parmi les grandes capitales parvenues à maturité. On découvrira alors que l’émotion qui déplace des montagnes se situe au cœur du succès de la ville. 

 

Joignez-vous à notre Comité de pilotage, et soyons tous jeunes et admirés pour la sagesse créatrice avec laquelle la ville soutient les arts, la culture et le patrimoine.

 

Lilly Koltun, Ph. D. (présidente), Jacqueline Pelletier (vice-présidente), et les membres du Comité de pilotage

 

 

Miser sur les forces d’Ottawa

 

Ottawa est une capitale culturelle vibrante, dotée d’une identité unique et d’une histoire haute en couleurs : un endroit dynamique où il fait bon vivre, travailler et jouer. Entourée de nature et de fermes, Ottawa est composée de terres rurales sur plus de 80 % de son territoire. Les atouts culturels dont jouit Ottawa comprennent le Canal Rideau – site du patrimoine mondial de l’UNESCO – d’importants attraits culturels nationaux, une scène artistique et patrimoniale qui témoigne de la vitalité des deux communautés de langues officielles, des festivals, des foires et des événements locaux exceptionnels, des artistes mondialement primés dans toutes les disciplines, une diversité de quartiers culturels, des collectivités et paysages ruraux historiques, une culture de rue captivante et un art culinaire prospère.

 

Ce Plan renouvelé pour la culture est fondé sur les forces d’Ottawa et a pour but de profiter des retombées économiques, des avantages sociaux et des effets positifs sur l’environnement qui sont prêts à éclore sur la scène culturelle actuelle d’Ottawa. Le rôle et la place de la culture au sein d’une économie créative et d’une ville où il fait bon vivre ont fait l’objet d’études approfondies et bien documentées par d’importants penseurs, économistes et historiens. Ottawa regorge d’un immense potentiel culturel et d’opportunités, pour peu que les bonnes actions communes soient entreprises.

 

L’identité d’Ottawa

 

Ottawa est la ville la plus grande du Canada en termes de superficie géographique et la quatrième ville en importance en termes de population. Érigée sur des terres traditionnelles de la nation algonquine Anishinabeg, la région d’Ottawa a vu s’installer sur ces terres des pionniers anglophones et francophones, et accueille maintenant une diversité de peuples provenant du monde entier.

 

Lieu de rencontre des peuples indigènes et autochtones durant 8 000 à 10 000 ans, Ottawa comprend maintenant une population autochtone urbaine dont la croissance est la troisième plus rapide au Canada et la plus grande communauté inuit à l’extérieur des territoires du Nord. Ottawa est un important centre de la culture franco-ontarienne et son caractère bilingue représente un avantage pour la ville à bien des égards. Ottawa accueille un éventail de diversités et de communautés; à l’heure actuelle, elle est une destination de choix pour les immigrants de partout dans le monde.

 

Possibilités

 

En plus d’être une ville dynamique ayant sa propre vitalité culturelle, Ottawa est une capitale nationale représentative des deux communautés de langues officielles, dont le mandat est de préserver, de présenter et de promouvoir la culture canadienne auprès des citoyens du Canada et du reste du monde. Ottawa doit veiller à l’épanouissement de ses propres artistes, à présenter et à préserver son patrimoine documentaire, naturel et culturel et à soutenir ses festivals et foires exceptionnels. Ce double statut donne l’occasion d’en faire une réelle capitale culturelle internationale qui procure à ses résidents une qualité de vie exceptionnelle et qui attire une main-d’œuvre qualifiée, des visiteurs et des entreprises. Située directement sur la frontière provinciale qu’elle partage avec le Québec, Ottawa possède des avantages de partenariat intéressants avec la ville de Gatineau sur le plan des initiatives culturelles.

 


Plan pour les arts et le patrimoine d’Ottawa 20/20

 

En 2003, le Conseil municipal a adopté le Plan pour les arts et le patrimoine d’Ottawa 20/20, l’un des cinq plans de gestion de la croissance, avec la Stratégie économique, la Stratégie environnementale, le Plan des services à la personne et le Plan officiel. Le Plan pour les arts est axé sur les artistes, les communautés, la créativité et leurs liens. Le Plan pour le patrimoine a défini le mot « patrimoine » comme suit : « l’héritage du passé valorisé dans le présent, qu’il aide à comprendre, et préservé pour l’avenir, qu’il aide à forger ».

 

 

 

Les orientations stratégiques suivantes, qui ont été approuvées par le Conseil, représentent des objectifs à long terme (20 ans) :

 

Arts

1.       Élargir l’accès du public aux arts locaux

2.       Retenir les artistes à Ottawa

3.       Renforcer la capacité créatrice

4.       Utiliser l’art pour revitaliser les espaces publics et naturels

5.       Réaliser le potentiel économique du secteur culturel local

 

Patrimoine

1.       Recenser, recueillir et préserver

2.       Faire de la recherche, interpréter et promouvoir

3.       Renforcer la capacité

 

Renouvellement du Plan pour la culture

 

En plus des orientations stratégiques pour les 20 prochaines années, le Plan pour les arts et le patrimoine (culturel) approuvé par le Conseil présente des stratégies, des énoncés de politique et un plan d’action quinquennal. Il était prévu que le Plan soit révisé et renouvelé tous les cinq ans pour en assurer la pertinence. En août 2009, un processus de renouvellement visant à concevoir un second plan d’action quinquennal pour la culture a été amorcé.

 

Les stratégies et actions renouvelées ont été élaborées en se basant sur les observations, les orientations et les lignes directrices provenant :

i)        d’un Comité de pilotage issu de la communauté, composé de 13 membres choisis par les pairs;

ii)      du Comité consultatif sur les arts, le patrimoine et la culture de la Ville d’Ottawa et d’autres comités consultatifs municipaux;

iii)     la revue des actions non-réalisées du dernier plan quinquennal pour les arts et le patrimoine;

iv)    de 75 rencontres individuelles avec des chefs de file des secteurs culturel, communautaire, des affaires, de la politique et du gouvernement;

v)      de commentaires individuels et collectifs approfondis liés aux 11 documents de travail sur le renouvellement du Plan pour la culture;

vi)    de 11 groupes de discussion facilités ayant réuni 200 spécialistes issus de divers secteurs culturels et connexes qui se sont penchés sur certains sujets précis;

vii)   de 6 séances portes ouvertes publiques réparties géographiquement et d’une conférence d’un jour (Open Ottawa Libre) auxquelles ont assisté, au total, 226 personnes qui ont fourni des données et de la rétroaction sur l’ébauche d’un plan d’action renouvelé.

 

Quatre stratégies pour les six prochaines années

 

Des progrès considérables ont été réalisés sur la scène culturelle locale depuis l’adoption il y a huit ans du Plan pour les arts et le patrimoine d’Ottawa 20/20. Le renouvellement de ce plan constitue la prochaine étape pour Ottawa et les quatre stratégies suivantes établissent le cadre du nouveau plan d’action sur six ans visant les arts, le patrimoine et la culture :

 

  1. Célébrer l’identité culturelle unique d’Ottawa et donner à tous l’accès à la culture
  2. Préserver les lieux et les espaces culturels et créatifs et encourager leur développement
  3. Faire connaître la culture locale vibrante et l’identité unique d’Ottawa
  4. Investir dans la culture locale et renforcer le leadership culturel

 

 

Ces stratégies ont été élaborées en tenant compte des meilleures pratiques et de nouvelles pratiques exemplaires. L’approche préconisée pour toutes les stratégies en est une de collaboration : les intervenants à l’interne, à l’externe, provenant de l’administration publique, du secteur privé et communautaire doivent travailler ensemble. Les organismes locaux du domaine culturel (le Conseil des arts d’Arts Ottawa Est, la Coalition des nouveaux Canadiens pour les arts et la culture, le Conseil des arts d’Ottawa, le Conseil des organismes du patrimoine d’Ottawa, Patrimoine Ottawa, Festivals d’Ottawa, le Réseau du musée d’Ottawa); les organismes-cadres francophones à mandat provincial et situés à Ottawa (Alliance culturelle de l’Ontario, Association des auteures et auteurs de l’Ontario français, Association des professionnels de la chanson et de la musique, Bureau des regroupements des artistes visuels de l’Ontario, Réseau du patrimoine franco-ontarien, Théâtre Action, Union provinciale des minorités raciales et ethnoculturelles francophones) et d’autres importantes coalitions pour la culture et organismes-cadres sont autant d’intervenants clés et de partenaires.

 

Ce Plan renouvelé pour la culture mènera Ottawa au prochain palier de développement et de viabilité. En plus de combler des lacunes et proposer la réalisation de nouveaux projets, les actions renouvelées permettront à la ville de participer à la préparation des célébrations du 150e anniversaire de la Confédération canadienne en 2017. C’est le moment opportun pour Ottawa de faire sa sortie culturelle sur la scène mondiale.

 

AVANTAGES, RÉPERCUSSIONS ET INDICATEURS

 

Culture – le quatrième pilier

 

La culture est reconnue à l’échelle internationale comme l’un des quatre piliers de la viabilité communautaire, de concert avec la responsabilité environnementale, la santé économique et l’équité sociale. La Ville d’Ottawa a adopté le modèle des quatre piliers en tant que pratique exemplaire, dans le cadre des projets « Choisir notre avenir » et « Viabilité municipale ». La culture joue un rôle essentiel dans les villes, contribuant de manière positive aux indicateurs économiques, aux mesures de cohésion sociale, aux initiatives environnementales, à la qualité de vie, à la prospérité, au bonheur et à la santé. Les grandes capitales du monde prêtent constamment une attention particulière à la culture, veillant à assurer un soutien adéquat à la culture locale et nationale, qui constitue de précieux outils pour rehausser le profil d’une ville et attirer des visiteurs, des entreprises et de nouveaux résidents.

 

Culture et développement économique

 

Les industries culturelles constituent la base de l’ensemble du secteur créatif. En Ontario, les industries culturelles produisent annuellement quelque 12,2 milliards de dollars de PIB pour l’économie ontarienne. En Ontario, le PIB de l’industrie de la création est maintenant plus important que celui du secteur énergétique; il devrait atteindre rapidement 70 % du secteur de la fabrication automobile et il dépasse les secteurs agricole, forestier et minier combinés. Entre 1999 et 2007, le taux de croissance de l’emploi dans le secteur de la création de l’Ontario a été deux fois plus important que celui du reste de l’économie, soit 38,3 % comparativement à une augmentation de 17 % dans l’ensemble de l’économie ontarienne[1].

 

Industrie culturelle locale sans but lucratif à Ottawa

 

Selon une étude effectuée en 2010 concernant les revenus et les dépenses, visant à analyser les résultats financiers vérifiés de 88 organismes culturels locaux, le secteur culturel local sans but lucratif d’Ottawa a directement produit et dépensé collectivement 51 millions de dollars à Ottawa pour l’exercice 2008/2009. L’investissement municipal annuel dans le secteur culturel local génère d’importants gains, divers revenus pour le secteur privé, attire des subventions des gouvernements provincial et fédéral et produit divers autres revenus pour Ottawa. En 2008/2009 (année d’un important ralentissement économique), chaque dollar d’investissement culturel municipal a généré 6,28 $ d’investissement d’autres sources.

 

 

42 %       21,6 M$                                 Revenus gagnés (guichet, entrées, frais de scolarité)

21 %       11,1 M$                                 Investissement des gouvernements provincial et fédéral

21 %       10,6 M$                                 Revenus du secteur privé (commandites, financement, dons)

14 %       7 M$                       Investissement de l’administration municipale

2 %          1 M$                       Autres revenus

100 %     51,3 M$[2]

 

Les études portant sur les dépenses et les revenus annuels du secteur culturel local sans but lucratif de 2006 à 2010 révèlent que l’effet économique multiplicateur d’un investissement municipal d’un dollar se situe dans la fourchette de 6,28 à 11,70.[3]

 

Impact économique direct, indirect et induit de la culture

 

L’investissement du secteur public dans l’art et la culture agit comme catalyseur et stimule l’appui du secteur privé. Ensemble, ces facteurs produisent un impact économique direct, indirect et induit. L’art et la culture au Canada fournissent un moteur économique dont l’impact peut se traduire par un rendement allant jusqu’à 12 fois l’investissement du secteur public.[4] Une étude économique récente révèle que l’industrie culturelle d’Ottawa-Gatineau (organismes sans but lucratif et à but lucratif) représente environ 4,1 % du PIB, totalisant 1,98 milliard de dollars[5].

 

Emploi – travailleurs du milieu artistique et culturel à Ottawa

 

En 2006, on dénombrait à Ottawa 4 600 artistes ou 0,9 % de la main-d’œuvre locale, soit un taux légèrement plus élevé que les moyennes provinciale et nationale de 0,8 %. La rémunération médiane des artistes d’Ottawa était de 15 800 $, 54 % de moins que la rémunération médiane de l’ensemble de la population active, malgré le fait que 55 % des artistes d’Ottawa sont titulaires d’un baccalauréat ou d’un diplôme supérieur. Les artistes sont définis selon des groupes professionnels de Statistique Canada, qui comprennent les acteurs, les chorégraphes, les artisans, les compositeurs, les chefs d’orchestre, les danseurs, les réalisateurs, les musiciens, les producteurs, les chanteurs, les artistes visuels et les écrivains[6].

 

En 2006, Ottawa comptait 22 500 travailleurs de la culture ou 4,7 % de la population active totale, ce qui est supérieur à la moyenne canadienne (3,3 %). La rémunération médiane des travailleurs culturels d’Ottawa était de 37 300 $, 9 % de plus que la rémunération médiane pour la population active globale. Les travailleurs culturels étaient définis selon 48

groupes professionnels dont les neuf groupes d’artistes, mais aussi les emplois de création, de production, de gestion et les services techniques dans les domaines de l’architecture, des archives, de la radiodiffusion, de l’artisanat, de la conception, du cinéma et de la vidéo, du patrimoine, des bibliothèques, des arts du spectacle, de l’édition, des enregistrements sonores, des arts visuels et de l’écriture.6

 

Bénévolat dans le secteur culturel local d’Ottawa

 

En 2010, plus de 21 861 bénévoles ont contribué au bon fonctionnement des programmes et événements culturels locaux directs et subventionnés. Cet engagement des bénévoles s’élève à 519 755 heures de bénévolat et est évalué à 9,1 M$[7].

 

Participation et assistance aux événements culturels locaux d’Ottawa

 

En 2010, la participation et l’assistance de la population aux programmes et aux événements culturels locaux directs et subventionnés à Ottawa (arts, patrimoine, festival, foire) ont totalisé 4,1 millions de personnes[8].

 

Dépenses en consommation dans la culture à Ottawa

 

En 2007, Hill Stratégies Recherche Inc. a examiné les dépenses des Canadiens (en 2005) dans les activités culturelles, les marchandises et l’équipement. La région d’Ottawa-Gatineau se classait au premier rang parmi 15 régions métropolitaines canadiennes en termes de dépenses de consommation par habitant pour tous les services et produits culturels[9]. Les dépenses en consommation directes des résidents d’Ottawa indiquent leur soutien aux activités culturelles.


STRATÉGIES ET ACTIONS RECOMMANDÉES

 

Légende

* - Partenaires culturels de la communauté

- Services culturels, Ville d’Ottawa               

^ - Développement économique, Ville d’Ottawa; agences de tourisme et de développement économique

~ - Urbanisme et Gestion de la croissance, Ville d’Ottawa

¤ - Parcs et Loisirs, Ville d’Ottawa

¥ - Stratégies du service à la clientèle, Ville d’Ottawa

< - Greffier municipal, Ville d’Ottawa

+ - Viabilité des collectivités, Ville d’Ottawa

 

I.          CÉLÉBRER L’IDENTITÉ CULTURELLE UNIQUE D’OTTAWA ET DONNER À TOUS L’ACCÈS À LA CULTURE

 

Ottawa jouit d’une identité culturelle unique, forgée par des personnes et des communautés d’origines diverses qui y ont élu domicile au fil des ans. La reconnaissance et la célébration de son patrimoine local unique, de ses artistes, de ses attraits culturels, de ses quartiers et des histoires qu’ils racontent contribueront à renforcer la fierté locale et les liens entre les communautés. En favorisant l’accès à la culture et la participation des résidents de toutes les origines à celle-ci, Ottawa stimulera la cohésion sociale, l’engagement civique et le développement de quartiers plus sécuritaires et plus sains. Voilà pourquoi des voix culturelles nouvelles, jeunes, distinctes, émergentes et résurgentes sont vitales. Elles font contrepoids aux formes d’expression établies, les complètent et les remettent en question, leur insufflant souvent un vent de renaissance.

 

Voici les actions recommandées :

 

  1. Commémorer et valoriser les histoires et

les identités culturelles uniques

d’Ottawa

• Concevoir et mettre en application une politique municipale pour la commémoration et la dénomination qui :

-          sera sous la supervision d’un organe consultatif autonome composé de résidents et des autorités liées au domaine du patrimoine;

-          favorise l’engagement du résident et de la collectivité;

-          facilite la reconnaissance et célèbre les histoires et les identités culturelles distinctes et uniques, les endroits, les personnes et les événements;

-          et, cible les ressources adéquates pour son implantation. •*~<

 

• Raconter toute l’histoire d’Ottawa à l’aide de recherche, de documentation et présenter le développement des diverses communautés distinctes d’Ottawa. *•

 

• Créer un partenariat avec la CCN, Parcs Canada et Agriculture Canada afin de mettre en œuvre un projet d’interprétation le long de la promenade du Canal Rideau (site du patrimoine mondial – UNESCO). •~

 

 

  1. Honorer et reconnaître les identités

culturelles autochtones (Premières

nations, Inuit et Métis)                                 • Reconnaître la Première nation algonquine Anishinabeg en tant que collectivité indigène d’Ottawa par l’adoption d’un protocole civique et la création des possibilités de communication et de partenariats culturels. •¥

 

• Embaucher à la Ville une personne d’ascendance autochtone au poste de planificateur des ressources culturelles autochtones à temps plein afin d’encourager les initiatives culturelles indigènes et autochtones et d’en encadrer la mise en œuvre. •¥

 

3.     Rendre la culture accessible à tous

• S’assurer que toutes les voix, qu’elles proviennent des secteurs culturels, communautaires ou connexes, puissent se faire entendre dans la planification culturelle municipale et la prise de décisions, et que les employés municipaux du secteur culturel représentent la diversité des collectivités. •~+

 

• Favoriser l’accessibilité du financement accordé par la Ville aux arts, au patrimoine, aux festivals et aux foires pour les diverses collectivités, émergentes ou minoritaires, par la mise en place de programmes faits sur mesure, une promotion des programmes mieux ciblée et l’élaboration d’un programme d’information et d’accessibilité aux personnes défavorisées.

 

• Intégrer les œuvres et la participation d’une diversité de collectivités culturelles et d’artistes en émergence dans les initiatives et les programmes culturels de la Ville et offrir des mesures incitant les organismes culturels subventionnés à faire de même. •*

 

• Étendre les programmes et les services culturels pour les francophones offerts par la Ville et ses partenaires, incluant la traduction de documents promotionnels, et s’assurer que ces programmes et ces services sont conçus et offerts par des francophones, tel que le décrit la Politique de bilinguisme de la Ville d’Ottawa. •*

 

• Faire la promotion des programmes de mentorat existants qui permettent aux artistes émergents de s’associer aux artistes confirmés et développer de nouveaux programmes qui comblent les besoins à cet égard. *•


 

  1. Veiller à l’épanouissement de la jeunesse

d’Ottawa et lui donner des moyens de se

faire entendre

• Donner aux jeunes les moyens nécessaires de concrétiser leurs initiatives et travailler avec des partenaires pour organiser, à l’extérieur de l’école et à l’échelle de la Ville, des célébrations qui rassemblent les jeunes et qui les mettent en contact avec les collectivités créatives locales. *•

 

• Offrir aux organismes culturels actuels des récompenses puisées à même les programmes municipaux de financement de la culture afin qu’ils mettent en place diverses possibilités pour les jeunes de suivre des formations, des stages, des programmes d’apprentissage, et qu’ils puissent avoir accès au placement de personnel. •*

 

• Promouvoir les initiatives, qui existent déjà, de sensibilisation des jeunes aux possibilités de carrières dans le domaine culturel et, élaborer d’autres initiatives adaptées à leurs besoins. •^

 

• Tenir régulièrement des rencontres avec les organismes pour la jeunesse, les chefs de file du secteur culturel et les différents Services de la Ville et agences en vue de favoriser les échanges de connaissances entre pairs et de consolider leur potentiel. •*

 

• Renforcer la capacité des organismes culturels locaux pour qu’ils puissent élaborer et offrir une panoplie d’activités culturelles professionnelles aux enfants et aux jeunes afin que ceux-ci développent une connaissance et une appréciation des arts et du patrimoine, dans le cadre des programmes scolaires. *•

 

II.         PRÉSERVER LES LIEUX ET ESPACES CULTURELS ET CRÉATIFS ET ENCOURAGER LEUR DÉVELOPPEMENT

 

Les lieux et les espaces nous tiennent à cœur, surtout lorsqu’ils ont un caractère enchanteur. Nichée dans la superbe vallée de l’Outaouais, Ottawa s’étend sur les berges de la rivière des Outaouais et bénéficie d’une emprise sur l’embouchure de la rivière Rideau et du canal du même nom. La beauté exceptionnelle de l’environnement naturel d’Ottawa est la racine de son identité. Les sites archéologiques, le patrimoine culturel et naturel, l’aménagement d’installations culturelles, les regroupements créatifs et les districts culturels, l’art public, l’architecture et le design urbain contribuent tous à faire d’Ottawa un endroit unique.

 

Créer un endroit unique est profitable d’un point de vue économique, et les villes intelligentes savent faire fleurir des communautés où il fait bon vivre, travailler et se divertir. Les meilleurs talents sont attirés par un environnement authentique et créatif, les commerces aiment s’installer là où leurs employés ont accès à un riche menu culturel et les touristes sont à l’affût d’expériences culturelles uniques.

 


Voici les actions recommandées :

 

  1. Élaborer et mettre en œuvre un plan

pour l’archéologie                                         

Mettre sur pied un plan des ressources archéologiques à Ottawa, en partenariat avec la CCN, qui prévoit :

-          la protection, la conservation et la gestion des ressources;

-          la planification, l’aménagement et l’utilisation des terres, incluant une mise à jour de la cartographie des richesses archéologiques possibles dressée en 1999[10];

-           l’interprétation et la sensibilisation du public;

et l’embauche d’un archéologue de profession municipal à temps plein pour encourager la mise en œuvre de ce plan en partenariat. ~•

 

  1. Contribuer à la préservation du

patrimoine architectural et naturel

d’Ottawa

Faire des démarches proactives pour obtenir que les districts et les édifices historiques soient désignés bien patrimonial aux termes des parties IV et V de la Loi sur le patrimoine de l’Ontario. ~

 

• Établir un règlement municipal pour assurer la préservation des édifices et des districts historiques. ~

 

• Proposer un plus grand nombre de mesures incitatives aux propriétaires en vue de la réutilisation adaptative des édifices et des structures urbaines ou rurales ayant une importance historique. ~

 

• Répertorier et préserver les paysages du patrimoine culturel[11] en zone rurale, suburbaine et urbaine. ~•

 

  1. Construire des installations et des espaces culturels

qui répondent aux besoins de la communauté

et soutenir leur fonctionnement

• Agrandir, rénover et gérer la Cour des arts et la Galerie d’art d’Ottawa pour en faire un espace du centre-ville dédié à la production et à la présentation d’œuvres professionnelles de littérature, d’arts médiatiques, d’arts de la scène et d’arts visuels. •*

 

• Mettre à niveau et agrandir La Nouvelle Scène, centre de théâtre francophone d’Ottawa, grâce à des rénovations d’ordre mécanique, électrique et architectural et en offrant de plus grandes surfaces pour les bureaux et les salles de répétition. *•

 

• Mettre en place un Comité de pilotage et entreprendre de nouvelles démarches visant à construire une salle de concert de taille moyenne dotée d’une acoustique supérieure, effectuer une analyse et une étude de marché servant à choisir son emplacement au centre-ville, en planifier la construction et initier un appel d’offres. *•

 

• Mener une étude approfondie de l’analyse des besoins d’entreposage et de préservation des collections communautaires et municipales d’œuvres d’art, du patrimoine et d’archéologie. *•

 

• Mettre en œuvre les travaux d’immobilisations (entreposage des collections; services aux visiteurs) au Musée-village du patrimoine de Cumberland.

 

• Appuyer la mise en œuvre des plans de développement des immobilisations déjà en cours aux musées locaux. *•

 

• Mettre en œuvre un projet-pilote en collaboration avec la Direction du logement de la Ville afin de réaliser la première initiative d’unités mixtes (domicile-atelier) abordables pour artistes, afin d’inclure un volet spécifique aux artistes vieillissants. *•~

 

Appuyer le travail en partenariat pour créer :

 

• Un centre autochtone national sur l’île Victoria qui mette en relief l’histoire de la Première nation algonquine Anishinabeg, spécialisé dans les expositions historiques et archéologiques, visant à préserver et à revitaliser les langues autochtones[12].

 

• Un incubateur et carrefour des médias numériques offrant des possibilités d’incubation pour des projets de toutes disciplines, qui soit relié aux universités et autres établissements d’enseignement, intégré aux réseaux d’innovation sociale et qui encourage les démarches interdisciplinaires[13]. ^

 

• Une nouvelle succursale centrale de la Bibliothèque publique d’Ottawa qui réserve de l’espace au milieu littéraire local[14].

 

  1. Prévoir un espace pour la culture dans les

nouvelles installations de loisirs

• Intégrer un espace culturel dans les nouvelles installations de loisirs ou leurs agrandissements dans les secteurs en développement, en collaboration avec Parcs et Loisirs. ¤•

 

 

  1. Offrir un accès à la culture dans les

installations sous-utilisées et inutilisées

• Cibler les espaces sous-utilisés et inutilisés dans les installations culturelles, les bibliothèques, les centres communautaires et les autres propriétés de la Ville, et transformer ces endroits en espaces abordables et accessibles capables de répondre aux besoins culturels de la communauté, plus particulièrement ceux de jeunes artistes émergents et des diverses collectivités culturelles. ~•¤

 

• Mettre en place et gérer un programme de location qui subventionnerait l’utilisation de locaux existants à une diversité de jeunes artistes et groupes émergents.

 

 

 

 

  1. Encourager l’inclusion d’espaces culturels

dans les projets privés

Négocier l’ajout aux bénéfices à la communauté des installations culturelles dans certains projets d’aménagement privés, dans le cadre de la mise en œuvre de l’article 37 de la Loi sur l’aménagement du territoire (règlements municipaux autorisant une exploitation accrue)[15]. ~•

 

• Créer une diversité d’incitatifs financiers et de leviers fiscaux pour les propriétaires d’entreprises afin d’encourager la location d’espaces pour des activités culturelles. ~•

 

  1. Encourager la création de grappes et de

districts culturels et créatifs

Entreprendre une étude de faisabilité pour le développement et le fonctionnement d’une entité autonome responsable de l’enrichissement de l’espace culturel et des arts d’Ottawa dont l’objectif est d’encourager l’aménagement culturel et la création de grappes et de districts culturels, semblable à l’Artscape de Toronto. *•~

 

• Encourager la création de grappes et de districts culturels et créatifs comme dans les couloirs Rideau/King Edward du centre-ville, Hintonburg/Mechanicsville, Manotick (Place Dickinson), Vanier et dans les stations du train léger sur rail (y compris l’art public et un thème algonquin à la station Lebreton) et amorcer la réalisation d’initiatives culturelles dans ces districts. *•~

 

  1. Promouvoir une architecture de qualité,

le design urbain et l’art public

Élaborer et mettre en œuvre une politique actualisée sur l’art public[16] qui répond aux normes professionnelles et aux pratiques exemplaires, adopte une définition élargie de l’art public, embrasse tout le territoire d’Ottawa et garantit une pratique adéquate de conservation des œuvres d’art. •~*

 

• Veiller à l’atteinte des objectifs de design urbain et mettre en application les politiques connexes du Plan officiel, et appuyer le conseil du Comité d’examen de la conception urbaine de la Ville d’Ottawa favorisant l’amélioration du cadre bâti. ~

 

• Faire appel à des concours internationaux pour des projets d’envergure en architecture ou en design; un artiste ou un historien devra siéger dans les comités et jury des concours. ~

 

 

III.        FAIRE CONNAÎTRE LA CULTURE LOCALE VIBRANTE ET L’IDENTITÉ UNIQUE D’OTTAWA

 

À la fois capitale nationale et quatrième ville canadienne en importance, Ottawa peut offrir à ses résidents et aux visiteurs une myriade d’expériences culturelles. La scène culturelle locale d’Ottawa, riche et vibrante, fait de cette ville une destination unique et enivrante. Il est donc essentiel de promouvoir au premier plan la scène culturelle de la région afin de la faire connaître à l’échelle locale, nationale et internationale.

 

Voici les actions recommandées :

 

  1. Créer et promouvoir une image de

marque de la culture vibrante locale

d’Ottawa                                                             Créer et promouvoir une image de marque vibrante qui soit représentative de l’identité unique des Autochtones, des francophones et des anglophones d’Ottawa et qui la commercialise efficacement, ainsi que ses habitants provenant de partout dans le monde, son vaste bassin d’artistes, son histoire unique et son patrimoine, ses festivals et foires, son art culinaire florissant, ses terres agricoles et naturelles, et la diversité de ses quartiers – urbains, de banlieues et ruraux. *•^

 

• Relever, commercialiser et promouvoir l’art local d’Ottawa, son patrimoine, ses festivals, ses foires et produits culinaires, les scènes et l’expérience qui y est rattachée en se servant de nouveaux outils et ceux déjà en place, y compris un kiosque culturel qui offrirait des renseignements et vendrait des billets pour les activités relatives aux arts, au patrimoine, aux festivals et aux foires à Ottawa. *•

 

  1. Développer le tourisme culturel local

• Cibler les produits locaux de tourisme culturel immédiatement commercialisables; monter en partenariat avec le secteur culturel national des forfaits pour le tourisme culturel, des produits et des promotions croisées; mettre en œuvre des initiatives conjointes de tourisme culturel visant à faire la promotion d’Ottawa aux Ottaviens, aux Canadiens et aux visiteurs internationaux. •^*

 

  1. Développer les relations culturelles

internationales

• Faire des démarches proactives afin d’établir des liens entre les initiatives culturelles des ambassades et consulats ayant lieu à Ottawa et la scène culturelle locale afin de créer des occasions de partenariat et des initiatives conjointes. •^

 

• Développer un programme viable qui intègre une participation et un volet culturel locaux aux échanges internationaux dirigés par les agences municipales ainsi que les missions commerciales d’entreprises locales destinées à des marchés internationaux. ^•

 

 

  1. Renouveler le programme de poète

officiel                                                                 • Élaborer une nouvelle version du programme de poète officiel afin de sélectionner, pour l’excellence de son œuvre, un poète qui représenterait Ottawa dans le but de faire la promotion de l’art littéraire auprès des résidents d’Ottawa et de faire entendre la voix unique d’Ottawa sur la scène internationale. •*

 

  1. Solliciter la désignation « Capitale

culturelle du Canada »                                  • Présenter une demande de participation de la Ville au programme « Capitales culturelles du Canada »[17] du ministère du Patrimoine canadien en vue d’être désignée « Capitale culturelle du Canada » en 2017, pour célébrer le 150e anniversaire de la Confédération canadienne ainsi que la scène artistique et patrimoniale locale d’Ottawa, vibrante et florissante. •*

 

IV.        INVESTIR DANS LA CULTURE LOCALE ET RENFORCER LE LEADERSHIP CULTUREL

 

Grâce à ses différents ordres de gouvernement et à la diversité de ses communautés, de ses commerces et de son secteur académique, Ottawa a tout le potentiel requis pour exercer un fort leadership culturel. Nous devons prendre en considération autant les pratiques uniques qui lui ont permis de se distinguer que les possibilités qui lui permettront encore de se démarquer afin d’esquisser un plan d’action qui lui donnera l’occasion d’optimiser son leadership, sa gestion et ses services en matière de culture.

 

Les retombées sociales et économiques découlant des investissements municipaux dans le secteur culturel sont considérables. Nous recommandons la mise en œuvre de mesures incitatives visant le développement de la culture, lesquelles doivent prévoir une accessibilité accrue aux ressources existantes, un renforcement des investissements et la mise en place d’outils spécifiques permettant d’accroître le financement alloué.

 

Les efforts des secteurs privé et public en matière de financement ne sont pas interchangeables, mais bien indissociables. Les investissements municipaux représentent un puissant levier : en donnant le ton, la Ville ouvre la voie à une panoplie d’autres investissements (dons privés, commandites d’entreprise, financement provenant d’autres ordres de gouvernement et revenus générés). Si elle veut garder un avantage concurrentiel et tirer pleinement profit du potentiel économique de son secteur culturel, Ottawa doit faire montre d’un engagement culturel rivalisant avec celui des villes de son envergure.

 

Une collaboration entre les secteurs de la culture, du développement économique et du tourisme représente également la clé de la prospérité d’Ottawa.

 

Voici les actions recommandées :

 

  1. Investir dans les activités relatives

aux arts, au patrimoine, aux festivals

                et aux foires

• Investir dans ce Plan quinquennal renouvelé pour la culture afin de :

-          rehausser les capacités des secteurs de l’art local, du patrimoine, des festivals et foires, et tirer parti d’autres sources de revenus et accroître leur viabilité;

-          atteindre un taux de compétitivité moyen par personne pour la culture, à l’échelle du Canada (tel qu’approuvé par le Conseil dans le Plan initial pour les arts et le patrimoine d’Ottawa 20/20);

-          rehausser les capacités du secteur culturel local à établir des liens avec d’autres capitales culturelles internationales;

-          profiter des bénéfices économiques, sociaux et environnementaux et de l’impact positif de la culture. •^~¤¥<+

 

Renouveler le programme municipal de financement des installations culturelles responsables de l’entretien, la conservation, l’amélioration, la modernisation, la conception et le réaménagement de places et d’espaces culturels locaux, et procurer un investissement municipal adéquat qui peut mettre à contribution d’autres sources de financement.

 

• Inciter le gouvernement de l’Ontario et d’autres villes de l’Ontario à inclure les installations culturelles créées pour répondre à la croissance parmi les bénéficiaires admissibles au financement des redevances d’aménagement en vertu de la Loi sur les redevances d’aménagement. •~*

 

  1. Encourager les partenariats et la collaboration

entre les secteurs culturels locaux et nationaux

Mettre sur pied un sommet biannuel régulier destiné à rapprocher les intervenants culturels locaux et nationaux afin de trouver des opportunités et de discuter des défis visant à développer un public pour tous. •*

 

  1. Inciter le secteur privé à appuyer davantage

la culture locale                                               Travailler avec l’organisme Le monde des affaires pour les arts[18] et les organismes de services culturels pour mettre sur pied un programme annuel artsVest[19] à Ottawa visant à accroître le soutien du secteur privé à la culture locale. •*

 

• Soutenir le Conseil des arts AOE et la communauté des arts, du patrimoine, des festivals et des foires dans leurs discussions et leur planification liées à la création d’une fondation pour l’art et le patrimoine qui sera vouée au financement et à la philanthropie. *•

 

  1. Créer un leadership indépendant renforcé et la

participation en matière de culture

• Tenir des discussions et prévoir l’établissement d’un organe autonome pour les arts ayant pour mandat de faire preuve de leadership, d’offrir des services et de répartir des ressources à la collectivité, le tout piloté par le Conseil des Arts AOE et le Conseil des Arts d’Ottawa. *•

 

• Travailler de concert avec Tourisme Ottawa, Invest Ottawa, les chambres de commerce locales et les associations d’amélioration des affaires afin de cibler des occasions d’initiatives culturelles locales dans leur mandat. ^•

 

  1. Privilégier les liens entre le tourisme

et le développement culturel et économique

Cibler les industries culturelles d’Ottawa et les relier en groupes économiques émergents; relier ce secteur au monde des affaires, à l’entrepreneuriat et au groupe économique des industries créatives. •^

 

Fonder un organisme majeur dans le cadre du programme Lead to Win[20] qui soit axé sur les besoins, les lacunes, les occasions d’affaires dans l’industrie de la culture ainsi que sur sa santé. ^•

 

• Cerner les possibilités d’activités culturelles au sein du vivier des entreprises sociales[21] d’Ottawa, en partenariat avec la Direction du développement économique de la Ville et Invest Ottawa. ^•

 

• Ajouter deux séances à la série de déjeuners d’affaires du maire, axées sur le lien unissant la culture locale au développement économique et au tourisme, et ajouter d’autres éléments culturels à cette initiative. ^•

 

  1. Donner à la Ville un nouveau rôle de

rassembleur, de catalyseur et de planificateur

en matière de développement culturel

Organiser une table ronde de la culture animée par la Ville, afin d’améliorer la communication et la collaboration entre tous les secteurs culturels, ainsi qu’avec les autres secteurs et ordres de gouvernement; et étudier la possibilité d’organiser à Ottawa, à tous les deux ans, des états généraux de la culture qui réuniraient tous les intervenants culturels. •*

 

• Adopter une approche municipale continuelle de planification et de cartographie pour le développement de la culture à Ottawa.

 

• Établir un groupe de travail réunissant des membres de tous les services pertinents de la Ville pour apporter une vision culturelle et créative aux services municipaux et pour faciliter la collaboration des producteurs et consommateurs de la culture, et du grand public, avec l’administration locale. •^+

 

• Accroître la sensibilisation et la compréhension des résidents d’Ottawa en ce qui concerne la valeur, les retombées économiques et les bienfaits tant sociaux qu’environnementaux de la culture en augmentant la fréquence et l’envergure des rapports sur la culture en y incluant des statistiques, des indicateurs et des tendances. •*+



[1] Le secteur du divertissement et de la création de l’Ontario : Un cadre propice à la croissance, ministère du Tourisme et de la Culture, 2010

[2] Service des parcs, des loisirs et de la culture, Ville d’Ottawa, Étude sur les revenus et bénéfices de 2010

[3] Service des parcs, des loisirs et de la culture, Ville d’Ottawa, Étude sur les revenus et bénéfices de 2006, 2007, 2008, 2009 et 2010

[4] Conseil pour le Monde des Affaires et des Arts du Canada, 2006

[5] Culture as a Driving Factor of Growth, Culture’s Econometric Model, Jaime Waitman, B.A., M.A., Faculté des sciences économiques, Université Carleton , 2011 : En raison des limites de classement des données du PIB, ce scénario a été établi de manière approximative au moyen d’un PIB culturel total de 45 % (tel que défini par Statistique Canada, Codes SCIAN 51 et 71). Ce ratio propre à la culture est tiré des données d’emploi dans le secteur culturel au niveau des codes 3 et 4 du SCIAN.

[6] Cartographie des artistes et des travailleurs culturels dans les grandes villes du Canada, Hill Stratégies Recherche Inc., 2010

[7] Service des parcs, des loisirs et de la culture, 2011

[8] Service des parcs, des loisirs et de la culture, 2011

[9] Les dépenses de consommation au chapitre de la culture en 2005 pour le Canada, les provinces et 15 régions métropolitaines en 2005, Hill Stratégies Recherche Inc., 2007

[10] lors de la révision du Plan officiel en 2014

[11] Les paysages du patrimoine culturel sont des zones géographiques qui ont été modifiées par les gens, qui en ont subi les influences ou auxquelles les gens ont donné une signification culturelle particulière. Ils sont une source d’information contextuelle et spatiale nécessaire à la préservation et à l’interprétation des connaissances de sites historiques importants et des changements survenus dans l’utilisation des terres. Citons comme exemples, un cimetière, un jardin historique ou de plus grands paysages aménagés par l’humain, tels que le Canal Rideau, la rivière Rideau et la rivière des Outaouais, pour ne nommer que ceux-ci.

[12] Le 19 novembre 2010, le Conseil municipal d’Ottawa a approuvé une motion de soutien en vue d’un Centre autochtone national dans la capitale et a encouragé le gouvernement fédéral à travailler avec les intervenants (Premières nations, province de l’Ontario, etc.) afin d’établir un centre autochtone national sur l’île Victoria.

[13] Le 13 juillet 2011, le Conseil municipal d’Ottawa a approuvé le Plan de mise en œuvre de la stratégie de développement économique qui prévoit la création d’un laboratoire de médias numériques axé sur l’industrie advenant que des fonds deviennent disponibles. Le Plan souligne qu’Ottawa, deuxième carrefour des médias numériques de l’Ontario, serait bien placée pour jouer un rôle de chef de file sur le marché de l’industrie créative si elle se dotait d’un laboratoire de médias numériques.

[14] Une nouvelle succursale centrale de la Bibliothèque publique Ottawa exigerait un investissement municipal majeur tout en produisant des taux de rendement importants et mesurables – sur le plan économique, social, éducatif et culturel. Le Comité de pilotage pour le renouvellement souhaite appuyer ce projet en vue d’une mise en œuvre future.

[15] L’article 37 de la Loi sur l’aménagement du territoire permet aux villes d’autoriser l’exploitation accrue en hauteur et en densité par rapport à celle qui est autrement permise et par l’application du règlement de zonage, en échange de bénéfices à la communauté, à condition qu’il existe des politiques connexes au Plan officiel en vigueur. Les termes « bénéfices à la communauté » se veulent le reflet des priorités de chacune des villes en matière d’offre de bénéfices publics à la communauté locale. L’exploitation accrue en hauteur et en densité représente un incitatif pour les promoteurs à procurer ces avantages sans coûts pour la Ville. Les lignes directrices actuelles de la Ville d’Ottawa concernant les règlements municipaux autorisant une exploitation accrue contiennent des dispositions portant, entre autres, sur les installations culturelles publiques, les œuvres d’art pour les lieux publics, la préservation de ressources patrimoniales, les ateliers/résidences d’artistes et la conservation d’espaces verts.

[16] On peut définir l’art public comme l’intégration d’œuvres d’art – permanentes ou temporaires propres aux sites – à l’espace public physique (édifices, lieux naturels, structures et espaces publics) sous le couvert d’un processus de conception collective qui regroupe des artistes, des architectes, des planificateurs de la Ville et des résidents.

[17] Capitales culturelles du Canada reconnaît et appuie les collectivités canadiennes qui mettent à profit les nombreux avantages liés aux arts et à la culture dans la vie communautaire. Son objectif est de stimuler un appui communautaire durable pour les arts et le patrimoine. La désignation d’une municipalité à titre de Capitale culturelle du Canada lui permet d’investir davantage dans les arts et la culture; d’accroître et d’améliorer les services culturels; de renforcer les liens avec d’autres municipalités par le partage d’expériences culturelles et les partenariats avec les organismes culturels et communautaires locaux et d’autres intervenants; et d’encourager le développement culturel en continuant à intégrer les arts et la culture à la planification municipale.

[18] Le monde des affaires pour les arts est l’association canadienne des gens d’affaires qui soutiennent les arts. Forte de ses 35 ans d’expérience, elle facilite les liens et les contacts entre les secteurs privé, public et culturel.

[19] ArtsVest est un incitatif de co-investissement et un programme de formation conçu pour encourager le monde des affaires à s’engager dans les arts et la culture et à les commanditer. Il agit localement.

[20] Lead To Win (LTW) est un programme de développement des affaires dont l’objectif est d’encourager les entreprises à s’installer et à prospérer dans la région de la capitale nationale du Canada. À l’origine, le programme LTW a été fondé dans le but de développer une industrie axée sur les technologies. Au fil des ans, le programme a pris de l’expansion tant et si bien qu’il englobe maintenant toutes les entreprises axées sur la croissance.

[21] L’écosystème de l’entreprise sociale est un réseau de collaboration composé d’entreprises commerciales à but lucratif dont la mission sociale fait partie intégrante du modèle d’affaires. L’innovation sociale est au cœur de ces modèles, mettant les nouvelles idées en pratique pour le bien commun.