LA QUALITÉ DE L’EAU DES RIVIÈRES

ET COURS D’EAU À OTTAWA

 

Text Box:

 

 

 
 
Ville d’Ottawa
Programme de protection du milieu aquatique

 

Juin 2007

 

 

 

 

 

 

 

 

AVERTISSEMENT

 

Le présent document est conçu par le personnel de la Ville d’Ottawa, du Programme de protection du milieu aquatique et de la Division des programmes environnementaux et du soutien technique. L’objectif visé consiste à communiquer les résultats du Programme de référence du suivi de la qualité de l’eau, de 1998 à 2004. Le personnel a fait en sorte que ce document reflète le plus fidèlement possible l’esprit de ce dernier programme. Il convient de poser les questions qui portent sur les constatations techniques au personnel du Programme de protection du milieu aquatique.

 
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Ville d’Ottawa, 2006. La qualité de l’eau des rivières et des cours d’eau à Ottawa. Document conçu par le personnel du Programme de protection du milieu aquatique, de la Division des programmes environnementaux et du soutien technique, de la Direction des services publics, et de Services et Travaux publics de la Ville d’Ottawa.

 

 

 

 

Tous droits réservés, Ville d’Ottawa, 2006

 

 

 Ville d’Ottawa

Services et Travaux publics

Programme de protection du milieu aquatique

655, chemin Shefford, 2e étage

Gloucester (Ottawa) ON  K1J 8G8

 
Text Box:



Sommaire

De par sa situation géographique, la Ville d’Ottawa jouit d’une abondance de rivières et de cours d’eau, lesquels lui procure de nombreux avantages. Ces rivières et cours d’eau, qui alimentent en eau les exploitations agricoles, industries, établissements et domiciles, assurent également le maintien de la nappe phréatique et la pérennité de milieux fauniques hétérogènes. De plus, tant les résidents de la Ville que les visiteurs de passage peuvent profiter de la beauté, des panoramas incomparables et de la vaste gamme de loisirs qui en découlent.

Le document La qualité de l’eau des rivières et cours d’eau à Ottawa, conçu par le personnel du Programme de protection du milieu aquatique (PPMA), a pour objet de donner une mise à jour de l’état des ressources en eau de surface à Ottawa. Il décrit le réseau des rivières et cours d’eau de la Ville ainsi que le rôle que joue le PPMA dans le maintien de la salubrité de ce réseau. Le document donne également un aperçu du programme continu de suivi de la qualité de l’eau de la Ville – le Programme de référence du suivi de la qualité de l’eau – pour ensuite justifier la pertinence du suivi, l’objet de ce suivi et la méthode employée à cette fin. En outre, le document fait état des principales constatations qui résultent d’un suivi poussé de la qualité de l’eau pendant sept ans, à partir de quelque 6 000 échantillons prélevés de six rivières, de 29 ruisseaux et de trois lacs. Enfin, le document porte principalement sur quatre grands polluants, à savoir : le phosphore; la bactérie E. coli; le cuivre; le zinc.

Par ailleurs, le personnel du PPMA examine par le biais de son Programme d’évaluation biologique la salubrité biologique des eaux de surface de la Ville. Dans le cadre de ce programme, le personnel répertorie le nombre d’espèces de poissons dans les rivières et cours d’eau de la Ville pour ensuite faire le suivi de leur santé puis déterminer le degré de contamination. Le personnel tient également compte des autres facteurs cruciaux à la santé des milieux aquatiques comme la température des rivières, la diversité des invertébrés benthiques (insectes aquatiques des grandes profondeurs) de même que les taux d’oxygène dissous, de matières en suspension, de phosphore et de métaux clés dans les eaux de surface.

Le Programme de référence du suivi de la qualité de l’eau, que complète le Programme d’évaluation biologique, permet de prendre conscience de la qualité actuelle de l’eau dans les rivières et cours d’eau de la Ville d’Ottawa. Voici quelques grandes conclusions tirées de l’analyse des données sur le suivi :

u      En règle générale, la qualité de l’eau dans les grandes rivières de la Ville va de bonne à excellente, ce qui est de bon augure pour les résidents de la Ville, notamment les adeptes de la baignade, de la navigation de plaisance et de la pêche sportive.

u      Moins les affluents sont importants, plus la qualité de l’eau semble se détériorer. Cette donne témoigne d’une résistance moindre contre la pollution dans les petits cours d’eau. Puisque ceux‑ci se déversent ultimement dans l’ensemble des cours d’eau récepteurs, il convient d’insister sur l’importance de protéger la qualité de l’eau des cours d’eau – fussent-ils petits – s’il faut préserver la bonne qualité de l’eau des rivières.

u      Sauf dans les principaux canaux de la rivière des Outaouais et de la rivière Mississipi, les taux de phosphore suscitent des préoccupations dans l’ensemble de la Ville. Cette réalité témoigne du nombre important de sources ponctuelles et diffuses de ce polluant universel. Il faut continuer de contrer la propagation du phosphore dans les cours d’eau de la Ville, afin que ceux‑ci conservent leur beauté sans que les algues n’y prolifèrent ni que la santé des poissons ne s’en trouve compromise.

u      Exception faite de quelques zones circonscrites, les taux moyens de bactérie E. coli, ne menacent pas les loisirs dans les grandes rivières. Si ces taux moyens dans les ruisseaux en milieu urbain dépassent les normes de qualité de l’eau des gouvernements fédéral et provincial, ils satisfont aux normes à la plupart des ruisseaux en milieu rural.

Ce sont les métaux (particulièrement le cuivre) qui ont tendance à menacer les petits affluents en milieu urbain, ce qui témoigne du risque que posent les autres sources de pollution, notamment l’aménagement des routes ou des aires de stationnement. Hormis quelques exceptions, les petits affluents en milieu rural satisfont aux normes des gouvernements fédéral et provincial.

u      L’utilisation des terres avoisinantes peut comporter des retombées marquées sur la qualité de l’eau. Bien que la croyance selon laquelle l’urbanisation entraîne une détérioration à la qualité de l’eau soit répandue, il ressort des données étudiées que la piètre qualité de l’eau affecte tant les ruisseaux en milieu rural que ceux en milieu urbain.

u      Pendant l’analyse des données, neuf zones critiques ont été circonscrites, surtout à de petits affluents en particulier.

Il est nécessaire de procéder à un suivi détaillé et continu afin de bien comprendre les interactions entre l’environnement et les cours d’eau. Cette étape constitue un préalable à l’amélioration et à la protection des rivières et cours d’eau de la Ville d’Ottawa. À ce titre, le PPMA a donné lieu à plusieurs réussites remarquables. Afin de tirer parti de ces réussites, le PPMA prévoit les étapes suivantes :

u      maintenir le Programme de référence du suivi de la qualité de l’eau dans l’ensemble de la Ville, de façon à fournir une évaluation continue de la salubrité du milieu aquatique et à cerner les zones critiques propices aux études approfondies ou aux mesures d’assainissement;

u      envisager l’étendue du Programme de référence du suivi de la qualité de l’eau à l’évaluation de la bioconcentration de toxines telles que les métaux lourds afin de procéder au dépistage précoce des cours d’eau touchés par ce genre de pollution;

u      rehausser la prestation des programmes actuels de suivi de la qualité de l’eau afin d’obtenir des renseignements sur les sources actuelles de pollution en vue de leur éradication;

u      évaluer les répercussions des nouveaux aménagements, des mesures d’assainissement ou des changements apportés aux espaces libres à proximité des cours d’eau, de façon à en tirer des renseignements qui serviront dans la gestion optimale des bassins hydrographiques et les prises de décision éclairées à ce sujet;

u      maintenir l’appui donné à la Direction de la santé publique dans ses recherches sur les sources de contamination et sa volonté de les éradiquer pour minimiser la fréquence de fermeture des plages;

u      se servir des données actuelles sur l’évaluation des cours d’eau en guise d’assise à l’établissement d’une stratégie d’assainissement des cours d’eau qui puisse s’appliquer à l’ensemble des bassins hydrographiques de la Ville;

u      faire rapport ponctuellement des résultats sur la qualité de l’eau et continuer de fournir des données sur demande aux agences, aux organismes et aux particuliers à l’externe;

u      envisager le recours aux applications Web afin d’élargir la diffusion publique des renseignements sur la qualité de l’eau, notamment les résultats de l’inspection des plages et une évaluation des pêches;

u      poursuivre les travaux en partenariat ayant trait à la qualité de l’eau afin de protéger l’habitat du poisson et la faune aquatique.

 

 

 


L’IMPORTANCE DES RIVIÈRES

 
 

 


Text Box:  Les rivières sont étroitement liées à l’histoire de la Ville d’Ottawa. C’est ainsi que les Autochtones, premiers habitants de la région, se servaient de la rivière des Outaouais comme voie de transport. C’est en 1611 que Samuel de Champlain, premier explorateur européen de la région, a pagayé jusqu’à la rivière des Outaouais afin d’explorer les vastes étendues de la Nouvelle-France. Cette expédition de Champlain a ouvert la voie à de nombreux autres explorateurs, aventuriers et commerçants de fourrure puis aux bûcherons; ces derniers faisaient flotter d’importants lots de tronçons à destination des scieries de Bytown et des navires du port de Montréal. Le lieu de l’établissement de Bytown (actuellement Ottawa) a été choisi car il marque le point convergence des rivières Rideau et des Outaouais. La construction du canal Rideau de 1826 à 1832 – réalisation extraordinaire à cette époque‑là – constitue un fait marquant de l’histoire de la Ville.

Text Box: Les rivières : un rôle fondamental!

La collectivité ne saurait se passer de la vaste gamme d’avantages qui découlent des rivières salubres. Celles ci :

·	assurent la survie des terres humides et fournissent un habitat aux milieux aquatiques;
·	procurent de l’eau propre aux fins domestiques, agricoles ou industrielles;
·	favorisent la pratique des loisirs que sont la pêche sportive, la baignade, la navigation de plaisance ou les séjours dans les chalets;
·	procurent des avantages économiques qui résultent des investissements, des recettes fiscales et des profits touristiques ayant trait aux cours d’eau;
·	ajoutent à la beauté de l’environnement.
Sous sa forme contemporaine, la Ville d’Ottawa dépend encore beaucoup des rivières et cours d’eau qui la traverse. De fait, la Ville jouit d’une abondance de rivières et de cours d’eau, notamment les rivières Mississippi, South Nation, Rideau et des Outaouais ainsi que leurs affluents. D’une distance de 4 500 km, ces cours d’eau constituent une ressource unique d’une valeur inestimable. À l’exemple des artères et des veines du corps humain, ils sont les vecteurs de la vie dans la Ville. Ils alimentent en eau les exploitations agricoles, industries, établissements et les domiciles. Ils assurent également le maintien de la nappe phréatique et la pérennité de milieux fauniques hétérogènes. De plus, tant les résidents de la Ville que les visiteurs de passage peuvent profiter de la beauté, des panoramas incomparables et de la vaste gamme de loisirs qui en découlent.

L’objectif d’assainissement de l’eau de la Ville

La salubrité de l’environnement joue un rôle fondamental dans la qualité de vie des collectivités et leur viabilité à long terme. Cette notion se trouve au cœur du nouveau plan de gestion de la croissance de la Ville d’Ottawa (appelé Ottawa 20/20). L’un des sept principes directeurs de ce plan consiste à faire d’Ottawa « une ville verte et sensible à l’environnement ». Or, l’objectif d’assainissement de l’eau s’inscrit dans ce dernier principe. Conformément à la Stratégie environnementale de la Ville, ce même objectif se compose des dimensions suivantes :

·         une eau propre à la consommation;

·         des nappes aquifères en santé;

·         des rivières, ruisseaux et lacs soutenant un milieu aquatique en santé.

Le Programme de protection du milieu aquatique (PPMA) constitue l’un des principaux services internes chargés de favoriser l’atteinte des objectifs d’assainissement de l’eau fixés par la Ville. Le présent document explique la méthode adoptée à cette fin.


Text Box: Les eaux de surface en bref

Faits notables…

Au total, les rivières, cours d’eau et ruisseaux de la Ville d’Ottawa s’étendent sur plus de 4 500 km. 

Les grandes rivières ne comptent que pour 3 % des 4 500 km de cours d’eau de la Ville.

Le personnel de la Ville a répertorié dans ces mêmes cours d’eau 47 espèces différentes de poissons.

Parmi les cours d’eau de la Ville, trois entrent dans la catégorie des cours d’eau froide, où vivent des espèces sensibles comme la truite brune.

Le maskinongé, le brochet, l’achigan à petite bouche, l’achigan à grande bouche et le doré jaune vivent dans les eaux de la rivière Rideau, au cœur de la Ville d’Ottawa.

La Ville d’Ottawa compte désormais en milieu urbain quatre plages propices à la baignade sous la surveillance d’un sauveteur.

La rivière Rideau fait partie des Rivières du patrimoine canadien en raison de sa richesse sur les plans historique et écologique.

Chaque année, quelque 90 000 embarcations passent par les écluses du Canal Rideau.

Le Canal Rideau est le plus ancien canal à service continu en Amérique du Nord. Nombre de ses écluses à fonctionnement manuel s’appuient sur les rouages d’origine, installés en 1832.

Grâce aux lacs, aux cours d’eau et aux rivières en son sein, la Ville d’Ottawa tire des millions de dollars en profits qui découlent du tourisme, des séjours dans les chalets et de la pêche sportive.

À propos du présent document

Le présent document, conçu par le personnel du Programme de protection du milieu aquatique (PPMA), a pour objet de donner une mise à jour de l’état des ressources en eau de surface de la Ville d’Ottawa. Il décrit le réseau des rivières et cours d’eau de la Ville ainsi que le rôle que joue le PPMA dans le maintien de la salubrité de ce réseau. Le document donne également un aperçu du programme continu de suivi de la qualité de l’eau de la Ville – le Programme de référence du suivi de la qualité de l’eau – pour ensuite justifier la pertinence du suivi, l’objet de ce suivi et la méthode employée à cette fin. En outre, le document fait état des principales constatations qui résultent d’un suivi poussé de la qualité de l’eau pendant sept ans, à partir de quelque 6 000 échantillons prélevés de trois rivières et de 29 ruisseaux. Les résultats obtenus permettent de tirer des conclusions sur la salubrité des rivières et cours d’eau de la Ville d’Ottawa, de façon à cerner les principales questions et zones problématiques dont il faut s’occuper. Les personnes intéressées à obtenir de plus amples renseignements sur la qualité de l’eau ou à participer à la protection des rivières et cours d’eau de la Ville trouveront en annexe du présent document des hyperliens vers d’autres ressources à cette fin. Voici donc une exploration des rivières et cours d’eau de la Ville!

Text Box:

LE PROGRAMME DE PROTECTION DU MILIEU AQUATIQUE

 

 
 

 


Text Box:  En quoi consiste‑t‑il?

Le Programme de protection du milieu aquatique (PPMA) a été créé en 1992 par le personnel de la Municipalité régionale d’Ottawa-Carleton. Le PPMA a pour objectif de protéger les rivières et cours d’eau d’Ottawa pour faire en sorte que ceux‑ci demeurent salubres pour les prochaines générations. Pour ce faire, le PPMA permet d’évaluer l’état des eaux de surface de la Ville puis de coordonner des mesures de protection et d’amélioration de la salubrité de ces eaux. Le PPMA donne lieu à un suivi complet de la qualité de l’eau et au dépistage des changements à cette qualité au fil du temps. Une fois cernées les sources de pollution, le personnel de la Ville amorce des mesures correctrices puis coordonne des plans d’action en collaboration avec les offices de protection de la nature et les agences des gouvernements provincial et fédéral.

Dans le contexte du travail relatif au PPMA, le Programme de référence du suivi de la qualité de l’eau constitue une composante essentielle. Il fournit les renseignements continus sur l’état des eaux de surface. Il permet également de déterminer la qualité de l’eau de trois rivières et de 29 ruisseaux. Les renseignements tirés de ce programme comportent trois utilités. Premièrement, ils servent de référence en matière d’urbanisme et d’aménagement continu dans la Ville. Deuxièmement, ils permettent de cerner les changements à la qualité de l’eau au fil du temps et de déceler les menaces de pollution et détériorations à la qualité de l’eau. Troisièmement, ils servent à évaluer la réussite des efforts d’assainissement pour faire en sorte que les ressources soient employées judicieusement. Dans le présent document, il est question des résultats du suivi de la qualité de l’eau pendant sept ans, soit de 1998 à 2004. Le personnel du PPMA peut fournir de plus amples renseignements au sujet du Programme de référence du suivi de la qualité de l’eau.

Text Box:  Par ailleurs, le personnel du PPMA examine par le biais de son Programme d’évaluation biologique la salubrité biologique des eaux de surface de la Ville. Dans le cadre de ce programme, le personnel répertorie le nombre d’espèces de poissons dans les rivières et cours d’eau de la Ville pour ensuite faire le suivi de leur santé puis déterminer le degré de contamination. Le personnel tient également compte des autres facteurs cruciaux à la santé des milieux aquatiques comme la température des rivières, la diversité des invertébrés benthiques (insectes aquatiques des grandes profondeurs) de même que les taux d’oxygène dissous, de matières en suspension, de phosphore et de métaux clés dans les eaux de surface.

Le PPMA intervient également dans la planification à long terme au moyen d’études sur les sous-bassins hydrographiques, comme celles qui traitent de la rivière Carp, du ruisseau Shields, des tronçons 1 et 2 de la rivière Jock ainsi que du ruisseau Mud. Les études sur les sous-bassins hydrographiques ont pour objectif la protection, l’amélioration et l’assainissement des ressources naturelles dans les bassins hydrographiques au fil du temps.

 


Pertinence du suivi

Text Box:  De nombreuses raisons témoignent de l’importance du suivi de la qualité de l’eau. Celui‑ci peut apporter des réponses aux questions que suscitent l’état d’un plan d’eau (c.‑à‑d. les taux de polluants). Le suivi peut également indiquer les perturbations que subit l’eau (le fardeau des polluants) et l’efficacité des mesures (ayant trait aux programmes de protection, d’atténuation et d’assainissement). De plus, les données recueillies au fil du temps aux points de suivi du programme peuvent donner des éclaircissements sur les tendances chronologiques et du milieu. En outre, les renseignements tirés du Programme de référence du suivi de la qualité de l’eau – comme ceux dont il est question dans le présent document – peuvent servir dans la mise en comparaison de l’état des autres plans d’eau.

Traduction de la figure ci‑dessus :

Ce que le suivi de la qualité de l’eau peut révéler

Renseignements                              Questions types

État                                                      Les niveaux de polluants sont-ils acceptables?

Perturbation                                         Le fardeau des polluants est‑il acceptable?

Mesures                                               Les efforts de diminution de pollution ont‑ils changé le cours des choses?

Tendances                                          L’état varie‑t‑il d’un plan d’eau à l’autre? Y a‑t‑il amélioration ou détérioration?

La qualité de l’eau constitue à la fois une composante essentielle d’un milieu naturel salubre ainsi qu’un indice de salubrité. Il importe de comprendre en quoi consiste la salubrité des rivières et cours d’eau dans les mesures de protection ayant trait au milieu naturel. À cette fin, les données des renseignements sur la qualité de l’eau que le personnel du PPMA recueille servent à polariser les recherches, à étoffer la planification et à orienter les efforts d’assainissement qui relèvent des services internes de la Ville, là où ces mesures s’imposent. Des agences externes, comme le ministère des Richesses naturelles (MRN), le ministère des Pêches et des Océans (MPO) et les trois offices de protection de la nature régionaux s’en servent également. Les données et renseignements recueillis par le personnel du PPMA s’ajoutent à ceux recueillis par les offices de protection de la nature, dont les motifs et l’échelle de collecte (les bassins hydrographiques plutôt que de la Ville) diffèrent.

Une bonne planification passe nécessairement par l’obtention de renseignements judicieux. Grâce à la qualité des renseignements judicieux dont le personnel du PPMA dispose sur la qualité de l’eau, il peut mettre en application des stratégies de « gestion adaptée » aux rivières et cours d’eau d’Ottawa. Autrement dit, le suivi permet de cerner la détérioration de la qualité de l’eau pour ensuite concevoir des stratégies d’assainissement à cette fin.

Par un suivi continu, le personnel de la Ville peut vérifier l’efficacité de ses efforts puis apporter des rajustements, au besoin, dans l’atteinte de ses objectifs.

Text Box:

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Traduction de la figure ci‑dessus :

Utilisation des renseignements sur la qualité de l’eau du PPMA (dans le sens des aiguilles d’une montre)

Données et renseignements du PPMA (ovale du centre)

Dépistage des infractions dans l’utilisation des égouts (ovale du haut)

Repérage des sources de pollution des plages

Agences externes (OPM, MRN, MPO, etc.)

Aménagement des bassins et sous-bassins hydrographiques

Polarisation des efforts d’assainissement

Suivi préalable et postérieur de l’épuration des eaux pluviales


Réalisations

Le PPMA de la Ville a contribué en grande partie à la protection et à l’assainissement de la qualité de l’eau des rivières et cours d’eau de la Ville. Les renseignements recueillis ont servi à éradiquer les sources de pollution et à orienter l’aménagement écologique. Parmi les « cas de succès » à ce sujet, il y a :

·         le repérage précis de centaines d’égouts interconnectés et leur remise en état;

·         le repérage d’une vaste gamme de sources de pollution, notamment les connexions d’égouts illégales et les rejets industriels, et la lutte contre cette pollution;

·         l’installation aux plages Britannia et Mooney’s Bay de filets protecteurs contre les fientes de mouette – source de contamination – permettant de réduire la pollution, d’améliorer la qualité de l’eau et de diminuer la fréquence des fermetures de plage;

·         l’amélioration de l’état de la faune aquatique par la lutte contre la détérioration de la rivière Rideau, en collaboration avec Parcs Canada;

·        

PLEINS FEUX SUR LE PROGRAMME DE RÉFÉRENCE DU SUIVI DE LA QUALITÉ DE L’EAU

 
le suivi de la protection de la qualité de l’eau, une fois les améliorations apportées aux usines d’épuration des eaux pluviales.

 

 

 

Méthode de mesure de la qualité de l’eau

Text Box: Principaux indicateurs de la qualité de l’eau

Bien que le phosphore constitue un élément nutritif essentiel à la vie, sa surabondance dans les milieux aquatiques risque d’entraîner une prolifération de plantes aquatiques, l’apparition de bancs d’algues disgracieux ainsi qu’une pénurie d’oxygène compromettant la survie des poissons. Le phosphore provient de nombreuses sources, dont les usines de traitement des eaux usées, les eaux pluviales, les déchets industriels et les engrais.

La bactérie Escherichia coli (E. coli) révèle la présence d’eaux usées (qui résultent de l’activité humaine) ou de fumier. Elle peut envahir les rivières par les déjections des mammifères ou des oiseaux, le ruissellement des eaux pluviales ou agricoles qui charrient les déchets des mammifères (le fumier) et les eaux usées déversées dans l’eau sciemment ou à cause de fuites. De plus, la bactérie E. coli signale la présence d’organismes ou d’agents pathogènes causant des maladies.

À petite dose, les métaux d’origine naturelle que sont le cuivre et le zinc sont essentiels à la vie. À très forte dose, ces mêmes métaux posent une menace à la vie des êtres humains et du milieu aquatique. Le cuivre et le zinc se déversent habituellement dans les cours d’eau par le biais des eaux pluviales; celles ci recueillent les métaux sur les routes et espaces de stationnement ou dans les dépôts atmosphériques.

Dans le contexte du Programme de référence du suivi de la qualité de l’eau de la Ville, le personnel évalue des échantillons d’eau par rapport à trois ensembles de critères : les objectifs provinciaux de qualité de l’eau (OPQE); les Recommandations pour la qualité des eaux au Canada (RQEC) en vue de la protection de la vie aquatique; et l’Indice de qualité des eaux du Conseil canadien des ministres de l’environnement (CCME). Les objectifs du gouvernement provincial et recommandations du gouvernement fédéral sont tels qu’ils permettent de protéger l’ensemble de la vie aquatique et des activités de loisir en fonction de prises en compte de santé publique et d’esthétique. Dans la présentation des rapports, l’indice de qualité des eaux du CCME constitue un outil de communication utile qui permet de vulgariser (p. ex., dire si elles sont excellentes, bonnes ou médiocres) les données complexes sur la qualité de l’eau. À l’exemple de l’Indice de la qualité de l’air du gouvernement provincial, l’Indice de qualité des eaux procure des renseignements généraux sur la qualité de l’eau, sans entrer dans les détails.


Méthode de suivi de la qualité de l’eau

Le Programme de référence du suivi de la qualité de l’eau de la Ville a pour objet le suivi de la qualité de l’eau à Ottawa et le repérage des tendances à long terme. Il fait appel à 91 points d’échantillonnage permettant de connaître l’état des grandes rivières, des grands affluents et des petits affluents. L’échantillonnage a lieu tous les mois à chaque site de suivi, sauf en cas de mauvaises conditions météorologiques (p. ex., une couche de glace). De 1998 à 2004, l’échantillonnage a eu lieu de 56 à 84 fois à chaque site de suivi.

Par la suite, chaque échantillon est analysé en fonction de 43 paramètres, ou attributs de la qualité de l’eau, distincts. Les résultats témoignent du taux des quatre polluants qui suscitent les plus grandes préoccupations, soit le phosphore, la bactérie E. coli, le cuivre et le zinc. Le présent rapport en fait état.

Text Box:

Text Box: Prolifération d’algues au ruisseau Black Rapids de la rivière RideauText Box:  Text Box:


Text Box: Figure 1 : Principaux bassins hydrographiques et affluents

 


À LA DÉCOUVERTE DES RIVIÈRES ET COURS D’EAU D’OTTAWA

 

 
 

 

 


Les grandes rivières

La Ville d’Ottawa compte en son sein des parties de quatre bassins hydrographiques, soit celui des rivières des Outaouais, Mississippi, Rideau et South Nation (consulter la figure 1). Chacun de ces bassins hydrographiques est distinct sur les plans géologique et de l’utilisation des terres. En outre, si les grandes rivières sont bien visibles et relativement bien connues, il est intéressant de constater qu’elles ne comptent que pour 3 % des 4 500 km de cours d’eau des rivières de la Ville. Cette situation témoigne de l’importance de la proportion restante (97 %) des autres cours d’eau que sont les quelques grands affluents et centaines de petits cours d’eau.

Utilisation des terres dans les principaux bassins hydrographiques au sein de la Ville

 

Bassin hydrogra-phique

Superf. totale

(en km2)

Forestière

( %)

Urbaine

( %)

Agricole

( %)

Aqua-tique

( %)

 % au sein de la Ville

Riv. des Out.

146 222

75

<1

10

13

2

Mississippi

4 059

70

<1

15

15

4

Rideau

3 935

44

4,5

38

16

23

South Nation

4 184

35

1

62

2

15

 

Text Box:  Rivière des Outaouais

D’une distance de plus de 1 200 km, la rivière des Outaouais draine une vaste superficie (plus de 140 000 km2). Seule 2 % de cette distance se situe dans les limites de la Ville. La rivière des Outaouais tire sa source du lac Kapimitchigama, dans l’Ouest québécois, puis passe par le lac Témiscamingue et le sud-est pour ensuite se déverser dans le fleuve Saint-Laurent, à hauteur de Montréal. La rivière des Outaouais témoigne du paysage qu’elle traverse, caractérisé par le bouclier canadien forestier, une exploitation agricole relativement restreinte ainsi qu’une urbanisation de moins de 1 %. Bien que l’eau de cette rivière soit de bonne qualité dans l’ensemble, elle est relativement sensible à la pollution.

Text Box:  


Rivière Mississippi

D’une distance d’environ 160 km, la rivière Mississippi draine une superficie de 4 059 km2. Seule 4 % de cette distance se situe dans les limites de la Ville. La rivière Mississippi tire sa source à l’est des lacs Kawartha. De là, elle passe par le nord-est pour se déverser dans la rivière des Outaouais, tout juste à l’est d’Arnprior. Située en amont des limites de la Ville, la rivière Mississippi traverse un paysage forestier caractéristique du bouclier canadien. L’exploitation agricole dans le bassin hydrographique de cette rivière est relativement restreinte, pendant que l’urbanisation se limite à 1 %.

À l’exemple de la rivière des Outaouais, l’eau de la rivière Mississippi est de bonne qualité dans l’ensemble, mais relativement sensible à la pollution.


Text Box:  


Rivière Rideau

D’une distance de 146 km, la rivière Rideau draine une superficie de 3 935 km2. Près de 23 % de son bassin hydrographique se situe dans les limites de la Ville. La rivière Rideau part du lac Rideau supérieur pour se déverser dans la rivière des Outaouais, à hauteur des chutes Rideau. Elle se démarque des autres grandes rivières d’Ottawa par la régularisation de ses niveaux d’eau ayant lieu de mai à octobre, de sorte que la profondeur du canal assure le passage des embarcations. Pendant la saison de navigation, en amont de l’écluse Hog’s Back, la rivière Rideau prend des airs de réservoir de faible profondeur. En aval de cette même écluse, là où le canal se distingue de la rivière, elle reprend son aspect normal. Le tiers supérieur de son bassin hydrographique passe par le granite du bouclier canadien, après quoi les deux tiers inférieurs de cette rivière traversent le calcaire. De fait, la géologie influe sur la qualité de l’eau de la rivière Rideau. Idem pour l’utilisation des terres : l’urbanisation et l’agriculture y sont davantage marquées qu’aux rivières des Outaouais ou Mississippi.

Text Box:  


Rivière South Nation

D’une distance de 175 km, la rivière South Nation draine une superficie de 4 184 km2. Près de 15 % de son bassin hydrographique se situe dans les limites de la Ville. À partir de son cours supérieur au nord de Brockville, la rivière South Nation passe par le nord-est pour se déverser dans la rivière des Outaouais, près de Plantagenet. La géologie calcaire et l’exploitation agricole dominante (62 % du bassin hydrographique) influent sur la qualité de l’eau de cette rivière. Parce que son principal embranchement ne passe pas par la Ville d’Ottawa, le suivi de la qualité de l’eau a lieu à ses principaux affluents (les rivières Castor et Bear Brook), dont il est question dans la section ci‑après.

Les grands affluents

Les « grands affluents » de la Ville se composent des petites rivières et des grands ruisseaux qui drainent une superficie de plus de 300 km2 et se déversent dans l’une des grandes rivières de la Ville. Quatre grands affluents passent par la Ville d’Ottawa; la figure 1 montre leur emplacement. Ces grands affluents sont :

·         la rivière Carp, seul grand affluent qui se situe intégralement dans le territoire de la Ville; elle s’écoule directement dans la rivière des Outaouais;

·         la rivière Jock, qui s’écoule dans la rivière Rideau;

·         la rivière Castor, qui s’écoule dans la rivière South Nation;

·         le ruisseau Bear Brook, qui s’écoule dans la rivière South Nation.


Les petits affluents

Text Box: Petits sans être moindres

Certains écologistes comparent le réseau hydrographique à un arbre. Dans cette comparaison, le tronc constitue la rivière, les grandes branches forment les principaux affluents pendant que les petites branches font fonction de petits 
affluents. Or, ce sont 
dans les petites 
branches d’un arbre 
que toute l’activité se
déploie, là où a lieu la 
photosynthèse. Sans 
l’apport des petites 
branches, l’arbre est 
condamné à mourir. 
Idem pour le réseau 
hydrographique : si les 
petits affluents posent problème, c’est tout le réseau qui s’en trouvera affecté.
Text Box:  La Ville d’Ottawa compte en son sein des centaines de petits affluents, comme des coulées ou des ruisseaux, continus ou pas. Quoique leur valeur puisse sembler moindre par rapport à celle des grandes rivières et des principaux affluents, les petits affluents jouent néanmoins un rôle fondamental – voire indispensable – à la santé écologique. En effet, ils assurent le drainage et procurent un milieu vital à une grande variété d’organismes aquatiques. Toutefois, à cause de leur taille, ces petits affluents sont davantage sensibles à la pollution que ne le sont les grands cours d’eau.

Text Box:  Text Box:  Text Box:

CONSTATATIONS

 

 
 


Le résumé des résultats du suivi sur sept ans (de 1998 à 2004) figure ci‑après, en ce qui concerne le pourcentage d’échantillons conformes aux objectifs de qualité de l’eau établis par les gouvernements provincial et fédéral. Il convient de souligner que cette évaluation est d’ordre global et qu’elle comporte quelques exceptions, comme les ruisseaux en milieu rural où la qualité de l’eau est très bonne. Les résultats sur la qualité de l’eau obtenus à chaque poste de suivi sont schématisés à la figure 2 (dans le cas du phosphore) et à la figure 3 (dans le cas de la bactérie E. coli).

Notation et code de couleur

Notation

 % d’échantillons conformes aux objectifs de qualité de l’eau

Signification

Excellente

95 à 100

Conformité fréquente aux objectifs

Bonne

80 à 94

 

Correcte

65 à 79

Défaut de conformité occasionnel

Déficiente

45 à 64

 

Médiocre

0 à 44

Défaut de conformité fréquent ou important

 

Grandes rivières

La qualité de l’eau des rivières des Outaouais, Mississippi et Rideau va globalement de bonne à excellente. Cette qualité est imputable en grande partie au pourcentage relativement restreint qu’accaparent l’urbanisme et l’agriculture en leurs bassins hydrographiques. La seule exception à ce chapitre touche les taux de phosphore de la rivière Rideau, lesquels font état d’une qualité déficiente. Par rapport au phosphore, seuls 45 % des échantillons prélevés dans cette rivière sont conformes aux objectifs de qualité de l’eau. (Par comparaison, 100 % des échantillons de la rivière des Outaouais et 86 % des échantillons de la rivière Mississippi satisfont aux objectifs de qualité de l’eau à cet égard).

 

Grande rivière

Phosphore

E. coli

Cuivre

Zinc

Riv. des Out.

Excellente

Bonne

Bonne

Excellente

Riv. Mississippi

Bonne

Bonne

Excellente

Excellente

Riv. Rideau

Déficiente

Bonne

Bonne

Excellente

 

Grands affluents

La qualité de l’eau des grands affluents de la Ville va de médiocre à excellente, selon le polluant en cause. Si le taux de métaux révèle une qualité allant de bonne à excellente, le ruisseau Bear Brook témoigne d’une qualité déficiente par rapport au cuivre. Les taux de la bactérie E. coli font état d’une qualité correcte dans la rivière Jock mais déficiente dans les autres grands affluents. Tandis que le taux de phosphore témoigne d’une qualité déficiente dans la rivière Jock, la qualité des trois autres grands affluents à ce chapitre est carrément médiocre. Des quatre grands affluents, c’est au ruisseau Bear Brook que la qualité est la pire au chapitre des quatre grands polluants.

 

Grand affluent

Phosphore

E. coli

Cuivre

Zinc

Riv. Carp

Médiocre

Déficiente

Bonne

Excellente

Riv. Jock

Déficiente

Correcte

Bonne

Excellente

Ruiss. Bear Brook

Médiocre

Déficiente

Déficiente

Bonne

Riv. Castor

Médiocre

Déficiente

Bonne

Excellente

 

Petits affluents

La qualité de l’eau aux petits affluents de la Ville va de bonne à excellente, selon le polluant en cause. Pendant que le taux de phosphore fait état d’une qualité médiocre tant en milieu rural qu’en milieu urbain, le taux de bactérie E. coli révèle une qualité médiocre dans les ruisseaux en milieu urbain et déficiente dans ceux en milieu rural. En ce qui concerne la fréquence de conformité aux objectifs de qualité de l’eau dans les ruisseaux, la situation est pire en milieu urbain qu’en milieu rural. Dans les ruisseaux en milieu urbain, le taux élevé de métaux témoigne des répercussions du ruissellement des routes et espaces de stationnement du milieu urbain.

 

Petits affluents

Phosphore

E. coli

Cuivre

Zinc

Ruiss. mil. urbain

Médiocre

Médiocre

Correcte

Bonne

Ruiss. mil. rural

Médiocre

Déficiente

Bonne

Excellente

 

Zones critiques

Principale utilisation des terres en amont

Zones critiques

Milieu urbain

Ruisseau Bilberry

Ruisseau Green (à hauteur du ch. Montréal)

Ruisseau Green (à hauteur de la rue Innes)

Milieu rural

Ruisseau Bear Brook (à hauteur du ch. Boundary et de la r.r. no 4)

Ruisseau Becketts

Ruisseau Cardinal

Ruisseau Flowing (à hauteur du ch. Richmond)

Amalgame

Ruisseau Casey (à hauteur du ch. Dunrobin)

Ruisseau Green (en aval du ruisseau Ramsay)

L’analyse des données fait ressortir neuf zones critiques. Ces zones consistent en des postes de suivi à certains petits affluents où les taux de phosphore, de bactérie E. coli et de métaux sont élevés. Certains de ces affluents drainent des régions urbaines, d’autres des régions rurales et d’autres, un amalgame de régions urbaines et rurales.

Tendances décelées

À l’exception des principales ramifications des rivières des Outaouais et Mississippi, les taux de phosphore dans chaque rivière et cours d’eau de la Ville suscitent des préoccupations. Ces taux font état d’une qualité médiocre ou déficiente, leur concentration moyenne affichant un défaut de conformité aux objectifs de qualité de l’eau.

Dans les grandes rivières, les taux de bactérie E. coli ne suscitent pas de préoccupations. De tous les cours d’eau échantillonnés, c’est à la rivière Rideau que la concentration moyenne de bactérie E. coli est la plus faible. Les plus fortes concentrations moyennes de cette bactérie se trouvent dans le ruisseau Bear Brook et les ruisseaux en milieu urbain.

En règle générale, les concentrations moyennes de métaux ne suscitent pas de préoccupations. Cela dit, la concentration en cuivre du ruisseau Bear Brook, qui constitue un défaut de conformité aux objectifs de qualité de l’eau, fait exception à cette règle. Par ailleurs, les concentrations moyennes les plus élevées de zinc se trouvent dans les ruisseaux en milieu urbain. Tel que mentionné préalablement, cette situation témoigne des retombées du ruissellement provenant des routes et espaces de stationnement du milieu urbain.

Dans l’ensemble, plus la superficie du bassin hydrographique est restreinte, plus la qualité de l’eau tend à se dégrader.

En aval du milieu urbain, la rivière des Outaouais présente des taux croissants de phosphore et de bactérie E. coli. Cet état de choses est imputable aux répercussions des rivières Rideau et Gatineau, aux eaux pluviales de la Ville d’Ottawa ainsi qu’aux usines d’épuration des eaux usées qui desservent les villes d’Ottawa et de Gatineau.

En aval, la rivière Rideau fait état de taux croissants de bactérie E. coli. Cependant, la variabilité de ces taux porte à croire que les répercussions résultent du milieu plutôt que d’un effet cumulatif. En effet, la rivière Rideau témoigne d’un taux de phosphore considérablement supérieur à l’endroit où se déverse le ruisseau Black Rapids. Selon toute vraisemblance, la source de ces répercussions se trouverait dans certains affluents en milieu rural se déversant en amont de la rivière Rideau, à partir du ruisseau Black Rapids.

Pendant la fonte des neiges au printemps, le ruissellement charrie les polluants des fermes, des cours, des routes et des espaces de stationnements dans les affluents de la Ville, ce qui hausse leur taux de phosphore et de zinc.

En matière de suivi, il est opportun de se demander si l’état de la qualité de l’eau s’améliore ou se détériore au fil du temps. Du point de vue statistique, il serait périlleux de tenter de cerner les tendances au fil du temps avant d’avoir compilé des données pendant dix ans. Par conséquent, il est recommandé de poursuivre le suivi, de façon à confirmer les tendances apparues jusqu’à présent et à prendre note de celles qui pourraient se manifester par la suite.

 


 
Text Box: Figure 2 : Taux de phosphore aux postes de suivi (1998 2004)


Traduction de la figure ci‑dessus :

Fréquence de conformité aux objectifs de qualité

Phosphore

Médiocre : Défaut de conformité systématique

Déficiente à correcte : Défaut de conformité fréquent

Bonne à excellente : Conformité fréquente

Milieu urbain

2,5…… kilomètres


Text Box: Figure 3 : Taux de bactérie E. coli aux postes de suivi (1998 2004)

 


Traduction de la figure ci‑dessus :

 

Fréquence de conformité aux objectifs de qualité

Bactérie E. coli

Médiocre : Défaut de conformité systématique

Déficiente à correcte : Défaut de conformité fréquent

Bonne à excellente : Conformité fréquente

Milieu urbain

2,5…… kilomètres


 

SIGNIFICATION

 
 


Le Programme de référence du suivi de la qualité de l’eau, que complète le Programme d’évaluation biologique, a permis de prendre conscience de la qualité actuelle de l’eau dans les rivières et ruisseaux de la Ville d’Ottawa. Les grandes conclusions tirées de l’analyse des résultats sur le suivi figurent ci‑après :

u      En règle générale, la qualité de l’eau dans les grandes rivières de la Ville va de bonne à excellente, ce qui est de bon augure pour les résidents de la Ville, notamment les adeptes de la baignade, de la navigation de plaisance et de la pêche sportive.

u      Moins les affluents sont importants, plus la qualité de l’eau semble se détériorer. Cette donne témoigne d’une résistance moindre contre la pollution dans les petits cours d’eau. Puisque ceux‑ci se déversent ultimement dans l’ensemble des cours d’eau récepteurs, il convient d’insister sur l’importance de protéger la qualité de l’eau des cours d’eau – fussent-ils petits – s’il faut préserver la bonne qualité de l’eau des rivières.

u      Sauf dans les principaux canaux de la rivière des Outaouais et de la rivière Mississipi, les taux de phosphore suscitent des préoccupations dans l’ensemble de la Ville. Cette réalité témoigne du nombre important de sources ponctuelles et diffuses de ce polluant universel. Il faut continuer de contrer la propagation du phosphore dans les cours d’eau de la Ville, afin que ceux‑ci conservent leur beauté sans que les algues n’y prolifèrent ni que la santé des poissons ne s’en trouve compromise.

u      Exception faite de quelques zones circonscrites, les taux moyens de bactérie E. coli, ne menacent pas les loisirs dans les grandes rivières. Si ces taux moyens dans les ruisseaux en milieu urbain dépassent les normes de qualité de l’eau des gouvernements fédéral et provincial, ils satisfont aux normes à la plupart des ruisseaux en milieu rural.

u      Ce sont les métaux (particulièrement le cuivre) qui ont tendance à menacer les petits affluents en milieu urbain, ce qui témoigne du risque que posent les autres sources de pollution, notamment l’aménagement des routes ou des aires de stationnement. Hormis quelques exceptions, les petits affluents en milieu rural satisfont aux normes des gouvernements fédéral et provincial.

u      L’utilisation des terres avoisinantes peut comporter des retombées marquées sur la qualité de l’eau. Bien que la croyance selon laquelle l’urbanisation entraîne une détérioration à la qualité de l’eau soit répandue, il ressort des données étudiées que la piètre qualité de l’eau se trouve tant dans les ruisseaux en milieu rural que ceux en milieu urbain, et ce, pour diverses raisons.

PERSPECTIVES D’AVENIR

 
 

 


Il est nécessaire de procéder à un suivi détaillé et continu afin de bien comprendre les interactions entre l’environnement et les cours d’eau. Cette étape constitue un préalable à l’amélioration et à la protection des rivières et cours d’eau de la Ville d’Ottawa. À ce titre, le PPMA a donné lieu à plusieurs réussites remarquables. Afin de tirer parti de ces réussites, le PPMA prévoit les étapes suivantes :

u      maintenir le Programme de référence du suivi de la qualité de l’eau dans l’ensemble de la Ville, de façon à fournir une évaluation continue de la salubrité du milieu aquatique et à cerner les zones critiques propices aux études approfondies ou aux mesures d’assainissement;

u      envisager l’étendue du Programme de référence du suivi de la qualité de l’eau à l’évaluation de la bioconcentration de toxines telles que les métaux lourds afin de procéder au dépistage précoce des cours d’eau touchés par ce genre de pollution;

u      rehausser la prestation des programmes actuels de suivi de la qualité de l’eau afin d’obtenir des renseignements sur les sources actuelles de pollution et d’amorcer des mesures en vue de l’éradication de cette pollution;

u      évaluer les répercussions des nouveaux aménagements, des mesures d’assainissement ou des changements apportés aux espaces libres à proximité des cours d’eau, de façon à en tirer des renseignements qui serviront dans la gestion optimale des bassins hydrographiques et les prises de décision éclairées à ce sujet;

u      maintenir l’appui donné à la Direction de la santé publique dans ses recherches sur les sources de contamination et sa volonté de les éradiquer pour minimiser la fréquence de fermeture des plages;

u      se servir des données actuelles sur l’évaluation des cours d’eau en guise d’assise à l’établissement d’une stratégie d’assainissement des cours d’eau qui puisse s’appliquer à l’ensemble des bassins hydrographiques de la Ville;

u      faire rapport ponctuellement des résultats sur la qualité de l’eau et continuer de fournir des données sur demande aux agences, aux organismes et aux particuliers à l’externe;

u      envisager le recours aux applications Web afin d’élargir la diffusion publique des renseignements sur la qualité de l’eau, notamment les résultats de l’inspection des plages et une évaluation des pêches;

u      poursuivre les travaux en partenariat ayant trait à la qualité de l’eau afin de protéger l’habitat du poisson et la faune aquatique.

 


ANNEXE A : RESSOURCES

 

 
 

 


Il existe dans le Web de nombreuses sources de renseignements sur la salubrité des plans d’eau de surface à Ottawa et les programmes de lutte contre la pollution. Certaines de ces sources sont répertoriées ci‑après; les personnes intéressées à de plus amples renseignements pourront consulter les hyperliens qui s’y rapportent dans l’optique d’améliorer la salubrité des lacs, cours d’eau et rivières de la Ville d’Ottawa.

Pour se renseigner

¨           LandOwner Resource Centre : Créé en 1993 par l’Office de protection de la nature de la vallée Rideau, ce centre situé à Manotick fournit aux propriétaires en milieu rural un « guichet unique » de renseignements sur les questions ayant trait à la gestion des terrains boisés, à la lutte contre les insectes et parasites, à l’eau, à la faune et à la conservation des terres humides.
http://www.lrconline.com/index.htm (en anglais)

¨           Utilisation efficace de l’eau : La conservation de l’eau se révèle favorable à l’environnement : elle permet d’atténuer l’incidence sur les ressources en eau et de diminuer les ressources énergétiques nécessaires au traitement et au transport de l’eau. Il s’agit également d’une mesure favorable à l’économie, puisque la conservation de l’eau est davantage rentable que la construction de nouvelles usines d’épuration. Dans son site Web, la Ville d’Ottawa fournit aux résidents les clés d’une utilisation efficace de l’eau, tant à domicile qu’à l’extérieur.
http://www.ottawa.ca/city_services/water/efficiency/index_fr.shtml

¨           Office de conservation de nature de la vallée Rideau (RVCA) : Le site Web du RVCA comporte des données et des renseignements sur ses programmes, publications et actualités de même que les caractéristiques du bassin hydrographique Rideau.
http://www.rideauvalley.on.ca/ (en anglais)

¨           Office de conservation de la nature de la vallée Mississippi (MVCA) : Le site Web du MVCA comporte des renseignements sur la gestion, la planification et les règlements relatifs à l’eau, de même que les programmes de sensibilisation à la conservation.
http://www.mvc.on.ca/index.html (en anglais)

¨           Conservation de la Nation Sud (CNS) : Le site Web de la CNS procure des renseignements sur l’histoire du bassin hydrographique de la Nation-Sud, les programmes et services de la CNS, les ressources en loisirs ainsi que des actualités à ce sujet.
http://www.nation.on.ca/home_f.htm


Text Box:

¨           La nature de la rivière Rideau : Créé par le personnel du Musée canadien de la nature, ce site Web fournit des renseignements sur l’histoire et la géographie de la rivière Rideau, la qualité de l’eau qui y coule et sa biodiversité. Par le biais du Projet sur la biodiversité de la rivière Rideau, le personnel du Musée et de l’ancienne municipalité régionale d’Ottawa-Carleton a répertorié un certain nombre d’espèces de plantes aquatiques, d’oiseaux aquatiques, de poissons, de moules, d’invertébrés, d’amphibiens et de reptiles à diverses parties de la rivière Rideau.
http://www.nature.ca/rideau/index-f.html

Text Box: Une fois adultes, ces têtards perdront leur queue
Pour agir

¨           Suivi des cours d’eau de la Ville (CSW) : Créé en 2003 dans la foulée d’un partenariat entre le RVCA, la Ville d’Ottawa et quatre autres protagonistes, le programme CSW permet de former des bénévoles au suivi des caractéristiques des cours d’eau du milieu local, notamment la température de l’eau et les possibilités d’habitat du poisson. Il englobe désormais l’assainissement des cours d’eau et des berges, l’ensemencement des berges et l’amélioration à l’habitat du poisson.
http://www.rideauvalley.on.ca/programs/streamwatch/ (en anglais)

¨           Les amis de la rivière Carp (FCR) : Ce groupe de bénévoles est voué à l’amélioration de la qualité de la rivière Carp. L’action de ses membres permet de revigorer la végétation des berges de cette rivière, au profit des êtres humains et de la faune.
http://www.friendsofthecarpriver.com/ (en anglais)

¨           Programme d’assainissement de l’eau en milieu rural (RCWP) : Le programme RCWP a été conçu par la Ville d’Ottawa en collaboration avec les universités et organismes agricoles et ruraux à l’échelle locale. Géré par l’Office de conservation de la nature, le programme RCWP procure subventions et aide technique aux projets de lutte contre la pollution en milieu rural, notamment en ce qui concerne le stockage optimal du fumier, la remise en état des fosses septiques, la mise en place de tampons, la réduction de l’érosion du sol et l’amélioration des pratiques de cultures.
http://www.lrconline.com/index.htm (en anglais)

¨           Les amis de la rivière Jock (FJA) : Il s’agit d’un organisme de bienfaisance sans but lucratif et à vocation environnementale, dont la gestion est assurée par des bénévoles qui œuvrent au bassin hydrographique de la rivière Jock. L’organisme a pour mandat la protection de l’écosystème du bassin hydrographique de la rivière Jock.
http://www.geocities.com/jockriver/ (en anglais)

¨           Text Box:  Sentinelles Outaouais : Organisme géré par les citoyens, Sentinelles Outaouais a pour objectif la salubrité de la rivière des Outaouais et sa viabilité environnementale. Tous les particuliers ou groupes qui s’intéressent à la cause environnementale de la rivière des Outaouais peuvent en faire partie.
http://fr.ottawariverkeeper.ca/